Samedi, un groupe d’hommes vêtus de jupes s’est rassemblé sur la grande rue piétonne d’Istiklal qui mène à la célèbre place de Taksim. La manifestation annoncée par un collectif sur les réseaux sociaux avait pour but de dénoncer le brutal meurtre d’Özgecan Aslan à Mersin (sud), violée, assassinée et brûlée par trois hommes la semaine dernière et de soutenir « toutes les femmes ».
Depuis la découverte du corps de la jeune femme, la colère ne retombe pas en Turquie : ce meurtre a provoqué une vague d’indignation sans précédent dans le pays et des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les grandes villes de Turquie contre les violences faites aux femmes. Samedi aussi, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Besiktas, dans un autre quartier d’Istanbul en scandant « Dis non à la violence frappant les femmes! » et en dénonçant le fait « qu’au sein de la société les femmes subissent de nombreuses violences et que cela fait du mal à toute la société en général ».
Mis en cause, le gouvernement islamo-conservateur a promis de punir les auteurs des faits. Malgré ces promesses, les mouvements féministes reprochent au président Recep Tayyip Erdogan et aux membres de son parti, au pouvoir depuis 2002, d’entretenir les violences contre les femmes par leurs préjugés religieux.