Ce dimanche 19 avril, 700 personnes ont péri en essayant de traverser la Méditerranée. La semaine précédente, le 12 avril, ils étaient 400. Depuis des centaines d’autres sont en danger.
Selon un rapport du Haut Comité des Réfugiés (HCR) plus de 207 000 migrants, dont une part importante de mineurs seuls, ont tenté la traversée de la Méditerranée en 2014 et 3419 d’entre eux y ont perdu la vie soit 5 fois plus qu’en 2013..
Cette hécatombe n’est en rien une fatalité.
La politique criminelle de l’Union européenne
L’explosion du nombre de candidats à la traversée résulte de la misère et de la guerre dans les régions de départ, au Moyen-Orient en Afrique subsaharienne de l’Est ou en Afghanistan.
Elle s’explique aussi par l’infamie de la politique européenne. Les États européens prétendent agir pour réduire les naufrages et sauver des vies,mais ne font que verrouiller l’accès à leur territoire avec la politique des visas, l’aide de l’agence Frontex ou du système de surveillance Eurosur, .
La fin de l’opération « Mare Nostrum », programme de sauvetage italien depuis le naufrage de Lampedusa, et son remplacement par une patrouille européenne qui n’a pas pour mission première de sauver mais de surveiller (l’opération « Triton » placée sous l’égide de l’agence européenne FRONTEX), réduit encore un peu plus la politique européenne à une simple surveillance passive, donc complice. Un laisser-faire criminel. Rien ne pourra empêcher des dizaines de milliers d’êtres humains de fuir les souffrances de la misère et de la guerre dont les grandes puissances portent une lourde responsabilité. Face au désespoir, rien n’est dissuasif.
Liberté de circulation pour toutes et tous
Les gouvernants européens, Hollande en tête, dénoncent les passeurs qualifiés de « terroristes ». Mais les migrantEs ne recourraient pas aux services des passeurs au péril de leur vie s’ils pouvaient voyager de façon régulière si les visas ne leur étaient pas refusés, s’ils pouvaient circuler librement.
C’est toute la politique de non-asile qui doit changer radicalement en donnant l’absolue priorité à la protection, à la sécurité, à la santé des migrantEs. Ce qui suppose d’en finir avec Frontex et d’assurer le droit d’asile à celles et ceux qui fuient les guerres, la misère, la répression, les catastrophes climatiques…
Pour le directeur de Frontex « Il faut envoyer un signal à ceux qui ne sont pas des demandeurs d’asile et qui sont des migrants en situation irrégulière ». C’est donc bien avec cette politique qu’il faut en finir. Ils l’appellent immigration « choisie », elle est choisie en fonction des intérêts du patronat pour lui fournir un prolétariat au rabais. Le racisme ne servant qu’à légitimer la surexploitation et les discriminations.
La liberté de circulation et d’installation, l’égalité des droits pour toutes et tous dans les différents pays de l’UE c’est le combat que doivent mener ensemble celles et ceux qui sont indignéEs par les drames de la Méditerranée, en rupture avec la logique capitaliste qui met les peuples et les travailleurs en concurrence les uns contre les autres pour accroître les profits.
Orléans le 22 avril 2015, NPA 45
Il aura fallu trois naufrages qui auront fait des milliers de morts en une semaine pour qu’une petite lueur d’espoir émerge enfin. Jeudi au Sommet organisé à Bruxelles, les dirigeants européens devront transformer leur parole en acte concret pour sauver des vies.
Amnesty International propose à toutes celles et ceux qui se sentent concernés de près ou de loin par le drame des morts en Méditerranée de participer à une action symbolique,
Mercredi 22 avril à 19 h , sur le pont Royal, à ORLÉANS,
en invitant aussi toutes les personnes qui passeront à ce moment là sur le pont à s’y associer .
Le geste consistera pour chaque personne qui y participera à jeter en Loire, une rose en l’honneur et en souvenir de chaque personne qui a disparu dans les naufrages de ces derniers jours .
Nous invitons toutes les associations membres du Forum Réseau Forum des Droits Humains à participer également à cette action si elles le souhaitent et le peuvent .
Le rendez vous aura lieu à chaque extrémité du pont, les roses y seront distribuées et les personnes de part et d’autre convergeront alors vers le milieu du pont, côté trottoir pour lancer leur rose dans le fleuve.
Il s’agit d’une action symbolique, évidement non partisane et à laquelle nous souhaitons que puisse s’associer toutes les personnes qui le voudraient et le pourraient .
Ce rendez vous précédera la rencontre des chefs d’état et de gouvernement européen qui aura lieu le lendemain jeudi à Bruxelles et où seront prises des décisions importantes sur cette question .