Ce professeur de droit de 67 ans, populaire au-delà de son camp en tant que commentateur vedette à la télévision, était le grand favori de ce scrutin, devant « l’indépendant de gauche » Antonio Sampaio da Novoa (qui a récolté 22 % des suffrages) et l’ancienne ministre de la santé socialiste Maria de Belem Roseira candidate non soutenue par le Parti Socialiste mais par le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste) et le BE (Bloc de Gauche).
Ancien président du Parti social-démocrate (droite), Marcelo Rebelo de Sousa a promis de n’être « le président d’aucun parti », prenant ses distances avec le PSD et le CDS, deux partis de droite associés à l’austérité budgétaire qui lui avait pourtant apporté leur soutien. Il s’est engagé à être « un arbitre au-dessus de la mêlée ». BLA, BLA, BLA, Comme nous le montre le tableau ci-dessous en additionnant les abstentions, les bulletins blancs et les nuls C’est une majorité de Portugais qui ont refusé le jeu electoral ! Au sortir de la Révolution des oeillets le peuple Portugais avait voté à plus de 75%…pour les Socialistes !!!!! Ils ont tellement trompés les électeurs qu’ils n’ont plus de candidat officiel et ont dégouté les électeurs et les électrices !!!!!!
L’enjeu clé de ce scrutin est le pouvoir du chef de l’Etat de dissoudre le Parlement – une arme décisive alors que le gouvernement socialiste en place depuis novembre dépend d’une alliance fragile avec la gauche radicale.
Avec 36,9 % des voix, il était sorti vainqueur du scrutin, mais il n’avait obtenu que 107 sièges, loin de la majorité absolue, de 116 sièges. Arrivé deuxième avec 32,3 % des voix, son adversaire socialiste, Antonio Costa, a négocié depuis plusieurs semaines avec le Bloc de gauche et le Parti Communiste Portugais, deux partis antiaustérité qui ont obtenu près de 18 % des voix.
Après des tractations difficiles, ces trois formations – auxquelles il faut ajouter le petit parti écologiste – se sont entendues pour gérer. Une telle alliance est inédite au Portugal, où socialistes et communistes se font la guerre depuis la fin de la dictature, en 1975. L’extrême gauche n’est pas rentré au gouvernement, mais soutien le gouvernement socialiste comme la corde soutien le pendu.
« Toutes les conditions sont réunies pour garantir un gouvernement stable, responsable, cohérent et durable », avait promis M. Costa. Les députés de gauche ont rejeté par 123 voix, sur 230 sièges, le programme présenté par le gouvernement conservateur.
Les quatre partis de gauche se sont mis d’accord sur un programme de gouvernement censé permettre au pays de « tourner la page de l’austérité ». Ce programme de 138 pages prévoit notamment la fin progressive de toute une série de mesures décidées par M. Passos Coelho en 2011, lorsque le pays était en faillite et qu’il lui a fallu demander un plan d’aide de 78 milliards d’euros à l’Union Européenne et au FMI. Selon l’accord, le gel des retraites devrait cesser dès 2016, les coupes dans les salaires des fonctionnaires seront supprimées et le salaire minimal passera de 505 euros à 600 euros d’ici à 2019. L’accord prévoit aussi de mettre un terme à la privatisation des transports publics de Lisbonne et de Porto, et de revenir sur celle de la compagnie aérienne TAP. Antonio Costa a également renoncé à créer une sorte de rupture conventionnelle dans les contrats de travail. Pour rassurer les banquiers européens, la BCE et le FMI, le Parti socialiste a toutefois promis que l’objectif de réduction des déficits publics fixé par Bruxelles serait respecté, avec 1,5 % en 2019, contre 3 % prévu cette année. Pour cela, il est revenu sur sa promesse d’abaisser les cotisations sociales, un autre marqueur libéral de son programme de campagne.
De leur côté, le Bloc de gauche (BE) et le Parti communiste portugais (PCP) ont renoncé à demander une renégociation de la dette et une modification des traités européens. Le gouvernement socialiste sera à la merci d’un éventuel retournement de ses alliés, qui ne s’entendent pas toujours entre eux. « Il y a une culture sectaire très forte au sein du PCP », déplorait ainsi Fernando Rosas, un des fondateurs du Bloc de gauche, regrettant l’absence de « critique de l’expérience soviétique » au sein de ce parti resté très traditionnel.
Pour la droite, ces divergences de vue et le compromis négocié ce sont inquiétants dans un pays qui sort à peine de la récession. Devant le Parlement, M. Passos Coelho a dénoncé « un programme de court terme et irréaliste, fondé sur le désir d’un retour à l’omniprésence de l’Etat », qui pourrait provoquer la « ruine du Portugal ». « Cet accord augmente les dépenses et les taxes. Je ne vois pas comment ils vont respecter les 3 %, sauf s’ils cachent des mesures. Et la hausse du salaire minimal et l’abandon de la baisse des charges patronales ne seront pas supportés par l’économie portugaise ! » A.R.
| Candidat | Partis | Premier tour[9] | ||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Voix | % | |||||
| Marcelo Rebelo de Sousa | PPD/PSD, CDS-PP, PPM | 2 403 879 | 51,99 | |||
| António Sampaio da Nóvoa | Indépendant, soutenu par le PCTP/MRPP (maoistes) et LIBRE |
1 058 705 | 22,90 | |||
| Marisa Matias | MAS, BE | 468 414 | 10,13 | |||
| Maria de Belém | Indépendante | 196 105 | 4,24 | |||
| Edgar Silva | PCP | 182 462 | 3,95 | |||
| Vitorino Silva | Indépendant | 151 937 | 3,29 | |||
| Paulo de Morais | Indépendant | 99 550 | 2,15 | |||
| Henrique Neto | Indépendant | 38 748 | 0,84 | |||
| Jorge Sequeira | Indépendant | 13 704 | 0,30 | |||
| Cândido Ferreira | Indépendant | 10 516 | 0,23 | |||
| Inscrits | 9 438 304 | 100,00 | ||||
| Abstentions | 4 711 992 | 49,92 | ||||
| Votants | 4 726 312 | 50,08 | ||||
| Blancs | 58 574 | 1,24 | ||||
| Nuls | 43 718 | 0,92 | ||||
| Exprimés | 4 624 020 | 97,83 | ||||