N’ayant pas l’usage de ses mains, le tétraplégique lorientais a demandé au jeune banquier de signer un chèque à sa place. Ce qu’il a fait. Il a été licencié.
Le vendredi 3 mars dernier, un Lorientais tétraplégique se présente à l’agence de Lorient du Crédit coopératif afin d’ouvrir un compte.
Il doit préalablement remplir un chèque mais, « n’ayant pas l’usage de mes mains, j’ai très lourdement insisté pour que mon conseiller clientèle signe le chèque ».
Pas de préjudice
Ce que ce dernier, « un peu trop sensible » de son propre avis, a fait. Et alors qu’aucun cadre n’était présent ce jour-là dans l’agence.
Le jeune banquier a aussitôt reconnu son erreur qui n’a porté préjudice ni à son employeur, ni au client handicapé.
D’ailleurs ce dernier a adressé un courrier à l’établissement bancaire : « N’ayant pas l’usage de mes mains, j’ai très lourdement insisté pour que mon conseiller clientèle signe le chèque. […] En aucun cas il ne peut être accusé d’abus de faiblesse ni d’escroquerie envers moi puisqu’il a ensuite déchiré le chèque. L’affaire aurait dû en rester là. »
« Manquement à la réglementation »
Pour autant, le conseiller clientèle a été licencié début juin.
La direction du groupe, à Nanterre, a estimé qu’il s’était notamment rendu coupable « d’un véritable manquement à la réglementation bancaire de base ».
Social et solidaire
Précisons que le Crédit coopératif se présente comme « une banque de l’économie sociale et solidaire ».
Parce qu’il entend « agir pour une société plus juste », cet organisme bancaire a mis en place des dispositifs qui bénéficient à des partenaires comme l’Association des paralysés de France (APF) ou… Handicap International.
Yvan DUVIVIER Ouest France