NPA Loiret

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FORFAIT URGENCES NON : Notre santé n’a pas de prix : non à la facturation du passage aux urgences !

Après le forfait hospitalier, les franchises sur les soins et médicaments, les tests payants, les masques payants, les déremboursements toujours plus nombreux pour des médicaments dits « de confort » ; après les fermetures de lits, d’hôpitaux de proximité, de services d’urgences ; après les déserts médicaux – 3,8 millions de personnes vivent dans un désert médical, la difficulté à trouver généralistes et spécialistes…

C’est une nouvelle étape dans la privatisation de la santé, et vers l’exclusion des plus précaires d’un accès aux soins. Après un report d’un an, le gouvernement met en place, en toute discrétion, un « forfait patient urgence » d’un peu moins de 20 euros le 1er janvier 2022. L’application de cette mesure votée en 2020, dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2021, avait été différée.

Risque de privation de soins

Le « forfait urgences » est une somme à verser si vous passez aux urgences hospitalières et que ce passage n’est pas suivi d’une hospitalisation. Comme si on allait aux urgences par plaisir ou par désœuvrement ! La somme n’est pas remboursée par la Sécurité sociale mais par votre mutuelle si vous en avez une ou la CMU, soit 95 % de la population.

L’objectif affiché du gouvernement est de « désengorger les urgences ». On imagine parfaitement les conséquences d’un tel choix : comme il est impossible de savoir à l’avance si on va finir ou pas hospitalisé, les personnes qui ne pourront pas payer ce « forfait » risquent de se priver de soins.

Imaginons le cas de quelqu’unE, souffrant d’un abcès, qui, ne voulant pas quitter son travail, attend d’avoir fini sa journée vers 18h, cherche un médecin généraliste, n’en trouve pas, du fait de la baisse continue du nombre de généralistes (20% des patientEs disent s’être rendus aux urgences dans les deux dernières années par manque de disponibilité d’un médecin de ville), se dirige donc vers les urgences de l’hôpital le plus proche, se fait soigner et ne nécessite pas d’hospitalisation : il devra dans tous les cas avancer 20 euros et, s’il fait partie des 5% n’ayant ni mutuelle ni CMU, payer de sa poche !

Logique financière et administrative

Plus grave, cette décision, qui passe pour le moment inaperçue, renforce la marchandisation de la santé : il faudra sortir sa carte bleue pour être admis aux urgences, ce qui pénalisera les plus précaires. C’est une attaque supplémentaire contre la Sécurité sociale, et le principe de l’accès gratuit pour toutes et tous à la santé. Car en principe, c’est à cela que sert l’argent public, aux besoins vitaux, au bien commun. À condition qu’il ne se dore pas au soleil des paradis fiscaux.

Ce gouvernement, comme les précédents, reste dans une logique financière et administrative de la gestion des hôpitaux. À mille lieux des besoins réclamés par toutes et tous depuis longtemps.

C’est encore une de ces nombreuses luttes à mener qui devront nécessairement converger et balayer ce système pour qu’enfin l’avis et la vie du plus grand nombre soit prioritaire sur la recherche des profits et en l’occurrence sur l’accaparement par les assurances des milliards gérés par la Sécurité sociale !

Contre le forfait URGENCES : Le collectif de soutien du centre hospitalier de l’agglomération montargoise a remis sa pétition contre le forfait urgences à l’ARS

Publié le 11/02/2022 à 16h45

Le collectif de soutien du Cham est venu déposer à l’ARS du Centre-Val de Loire, à Orléans, sa pétition contre le forfait urgences qui a déjà recueilli 3.000 signatures. Photo Ph.A. © La République du Centre

Les opposants au forfait urgences ont été reçus pendant une heure et demie par le directeur de l’agence régionale de santé du Centre-Val de Loire, à Orléans.

Leur pétition contre le forfait urgences a recueilli 3.000 signatures à Montargis et Amilly. Le collectif de soutien du centre hospitalier de l’aglomération montargoise (Cham) est venue ce vendredi 11 février, la remettre à l’Agence régionale de santé (ARS). Le directeur, Laurent Habert, a reçu pendant près d’une heure et demie les délégués de l’association adhérente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité

« Plus de 90% des gens à qui nous avons présenté notre pétition, sur les marchés, dans les communes ou dans les commerces, l’ont signée. » GUILLAUME GRANDJEAN (Collectif de soutien du Cham)

À la sortie de l’entretien, Guillaume Grandjean, président du collectif – il était venu avec quelques adhérents –, indiquait qu’il avait développé les arguments que le collectif défend depuis bien avant que le forfait urgences soit mis en place. Le collectif et les 3.000 signataires de la pétition refusent une double peine en étant à la fois obligé de se rendre aux urgences faute de médecins de ville et devoir payer un forfait parce qu’ils se rendent aux urgences pour des soins qui ne devraient pas relever de ce service.

La réponse du directeur de l’ARS a été celle attendue, à savoir : il faut désengorger les urgences encombrées par des patients qui s’y rendent parce que c’est gratuit.

Guillaume Grandjean a aussi évoqué les difficultés d’accès aux soins dans un secteur où il n’existe pas de service de garde médicale. Et, comme la coordination nationale dans laquelle il siège et à laquelle adhère son collectif, il dénonce une « recherche d’économie » en faisant payer aux mutuelles un reste à charge plus important du fait du forfait urgences de 19,61 euros (il avait d’ailleurs été annoncé à 18 euros). Ce qui entraîne, au final, une augmentation des cotisations aux mutuelles de santé.Philippe A

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Cette entrée a été publiée le 15 février 2022 par dans ANTISOCIAL, DROITS HUMAINS, ETAT POLICIER, FRANCE, HÔPITAL, URGENCES.
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