NPA Loiret

Mel de Contact : npa.orleans@orange.fr

TUEURS !

Ils assassinent l’hôpital public

Suite à la diffusion par Sud Santé Sociaux de la lettre puante que la direction générale du Chr(u) d’Orléans a tenté de remettre à certains patient-es des urgences et parturientes de la maternité, la presse s’est largement émue de la méthode cavalière et du ton comminatoire du courrier.

Mais elle n’est qu’un énième épisode des ravages que cette direction très orientée dans l’idéologie libérale a imposé au CHR.

Orléans subi une politique de restrictions financières comme tous les hôpitaux en France. Cela fait des dizaines d’années que la droite et la gauche de gouvernement s’acharnent contre le service public de santé. Malheureusement rien de nouveau sous le soleil.

Mais localement nous vivons une situation encore plus dégradée car nous subissons en plus le comportement des deux principaux responsables de cette direction de choc.

Idéologues débridés

Le mépris et l’arrogance qui suintent de ce courrier illustrent parfaitement ce que vivent au quotidien les hospitaliers et leurs représentants dans les instances. Depuis que les réformes de gouvernance, initiées par Roselyne Bachelot et validées par Marisol Touraine, se sont abattues sur les hôpitaux publics, les directeurs sont devenus des patrons de droit divin. Certains responsables d’établissement ont su garder la tête froide. Pas à Orléans où nous avons vu cette soif de pouvoir absolu écraser la représentation du personnel et des médecins. Plus aucun dialogue possible, que la suffisance de cette caste de hauts fonctionnaires à qui on a lâché la bride. Les loups sont entrés dans la bergerie.

Un véritable feu d’artifice de mesures rétrogrades sur le plan social.

Introduction en force du privé (ménage et entretien, facturation par Happytal, start-up parasite, des chambres seules, avec un total non-respect des règles juridiques les encadrant, tentative avortée de privatiser la stérilisation…)

Organisation du travail en 12 h dans certains services.

Destruction des collectifs soignants avec la disparition des chevauchements d’équipe. Il n’y a plus de temps pour échanger entre hospitaliers au moment des relèves si ce n’est sur son temps personnel. Tout se fait dans la précipitation et le stress permanents.

Sectorisation à outrance dans l’organisation des soins qui isole de l’équipe chaque soignant.

Suppressions de postes, non remplacement des absences maladies ou des congés.

Heures supplémentaires par dizaines de milliers.

Formations professionnelles et continues réduites à la portion congrue

Comment s’étonner de la fuite de centaines de collègues de cet enfer construit obsessionnellement par ces deux idéologues complètement déconnectés des réalités du terrain et de la souffrance des équipes.

Quant aux médecins, la direction a fait son choix, c’est par le copinage et les réseaux d’amis, plutôt que dans les instances, que se prennent les décisions importantes. Les mises à l’écart, les refus systématiques des demandes, la confiance aveugle dans les pires brêles du CHR, les salaires incomparables avec le privé lucratif cassent les meilleures volontés.

Nous avons le champion de la privatisation et de la rentabilisation et son comparse et chef suprême qui n’a toujours pas digéré sa nomination à Orléans après une partie de sa carrière au ministère à concocter les grandes réformes hospitalières qui nous ont mené en plein dans le mur. Quel affront pour cet énarque pur jus !

Leur seul objectif, leur carrière, les avantages en nature et les primes et surprîmes indécentes avec lesquelles les ARS les tiennent par la barbichette. Et le portefeuille.

Une aide soignante* paie son logement, loyer, traites à la banque

Une aide soignante paie l’eau, l’électricité, le téléphone

Une aide soignante paie le chauffage

Une aide soignante paie les impôts liés à son logement

Une aide soignante paie sa voiture

Une aide soignante paie son essence

Une aide soignante paie l’entretien de son véhicule

Une aide soignante paie son billet de train

Une aide soignante paie ses frais d’habillement et de représentation

Une aide soignante paie l’entretien de son domicile et l’équipement ménager.

Une aide soignante ne gare pas sa Porsche sur la place réservée handicapé la plus proche de son service et si elle s’y risque elle est verbalisée.

Pas eux !

Alors leurs larmes de crocodiles sur la crise que traverse le CHR d’Orléans au moment tant attendu de l’arrivée du U dans son acronyme ils peuvent les sécher au papier de verre. Quand les principaux responsables de cette crise systémique, en totale connivence avec l’ARS et le ministère, commencent à s’en prendre directement aux malades en se prévalant de leurs droits divins sur les admissions et les expulsions manu-militari vers d’autres établissements ou dans la nature, il faut passer de l’inquiétude à l’action.

Les solutions sont pourtant simples

Comment recruter et fidéliser les hospitaliers ?

1 : la formation

Rémunérer à la hauteur du SMIC à minima pendant leurs études les étudiant-es volontaires en échange d’un engagement de servir

2 : augmenter les salaires

Pas de salaires inférieurs à 2000€

3 : mettre en place une échelle mobile des salaires pour contrer les effets destructeurs de l’inflation

4 : partager le temps de travail

diminuer le temps de travail plutôt que d’imposer des heures supplémentaires. Semaine de 32 h sur 4 jours de 8 h et trois vrais repos. Sans perte de salaire.

Assez de l’usine à gaz des 35 h et des RTT.  Trois vrais repos respectés même en cas de maladie. Assez de ces heures sup, à la sauce Aubry, délirantes qui mettent la pression sur les conditions de vie des collègues.

5 : rétablissement du temps de repas sur le temps de travail et respect des pauses réglementaires.

Comment l’imposer ?

En construisant une mobilisation nationale pour imposer nos revendications. Il ne faut rien attendre de Macron et de Braun (ancien responsable d’un des syndicats de médecins urgentistes, acheté à peu de frais) qui, pour résoudre la crise des urgences, imposent de fermer certains services ou de restreindre l’accès aux soins par un filtrage des entrées. Et comme redouté ne font aucune proposition constructive pour en sortir par le haut. Toujours la même rengaine, ça coûte cher, pourtant quand ils le décident les milliards sont distribués larga mano. C’est vrai qu’eux auront toujours accès aux meilleurs soins. Que les pauvres crèvent ne les choque pas une seconde. Et pour cela les alliances avec la droite et l’extrême droite au parlement ne les rebutent plus pourvu qu’ils restent aux affaires et satisfassent aux intérêts des grands groupes de la santé privée.

Cette mobilisation doit reposer sur toutes les forces syndicales, associatives, collectifs de défense et politiques. Et pour que les hospitaliers y adhèrent il faut enfin arrêter avec les revendications « grain à moudre » et arrêter avec les demandes de rustines sociales.

Passons à l’offensive ! Toutes et tous ensemble !

Il en va de la survie de l’hôpital public, malade du libéralisme.

* valable bien sûr pour tous les métiers et grades dans l’hôpital, soignant, ouvrier, administratif…

Jean Delhosto

24-07-2022

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Information

Cette entrée a été publiée le 24 juillet 2022 par dans ANTISOCIAL, ETAT POLICIER, FRANCE, HÔPITAL, LOIRET, ORLEANS AGGLOMERATION.
%d blogueurs aiment cette page :