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ESPAGNES : Interdire les drapeaux LGTBI et les rassemblements contre la violence sexiste: PP et VOX anti-droits à Náquera (Valence)

L’accord conclu entre VOX et le Parti populaire a été signé à Náquera, une municipalité de la Communauté valencienne, qui est gouvernée par une coalition de droite et d’extrême droite depuis les dernières élections régionales. Cela inclut, entre autres mesures, l’interdiction d’accrocher des drapeaux LGBTI et des rassemblements contre la violence sexiste dans les espaces institutionnels.

Lola Cayuela

Jeudi 22 juin

La cause de préoccupation est le pacte composé de 20 points qui a été approuvé par Iván Expósito, nouveau président de la ville appartenant à VOX, et le chef municipal du PP, Vicente Estellés. Parmi celles-ci, nous pouvons trouver des interdictions telles que l’installation de drapeaux LGTBI dans les institutions municipales de la ville et des obligations telles que le remplacement des revendications des concentrations féministes de non à la violence sexiste par non à la violence, en général.

Cette attaque contre les groupes les plus opprimés, comme les femmes et le collectif LGTBI, s’insère dans une atmosphère de droite qui s’est manifestée après les élections du 28-M. Il ne semble surprenant pour personne que le discours modéré-conservateur de Feijoo se soit terminé par une infinité de pactes et d’accords dans diverses localités et municipalités avec le parti d’extrême droite VOX. Après tout, les deux factions partagent le même programme anti-droits, dans lequel un discours de privatisation et néolibéral de haine est inséré envers tout ce qui peut remettre en question la survie du régime.

PP et Vox unissent leurs forces pour gouverner dans plus de 140 villes et régions avec un programme anti-droits

La Communauté valencienne a été la première à expérimenter le laboratoire des idées nationalistes et réactionnaires de ces deux forces. Náquera n’est que le premier exemple de la manière dont les mesures conservatrices seront appliquées dans le reste de la Communauté, car elles sont nées de la logique de l’accord en 50 points approuvé au niveau régional par les deux forces. Les propositions s’inscrivent dans un discours qui fait appel à une (fausse) proximité avec la population et à un engagement pour une sécurité abstraite du territoire. Derrière tout cela, il y a une intention manifeste de perpétuer le statu quo actuel, tout en continuant à attaquer et à essayer de repousser les collectifs et les organisations sociales en lutte.

Le renforcement de la police, l’octroi de moyens pour assurer « l’ordre social », l’attaque contre le faux squat, la lutte des femmes, le collectif LGTBI, etc. ne sont que des exemples de la façon dont la droite et l’extrême droite abordent et se renforcent. Et tout cela se reflète au sein de la Communauté valencienne, au sein de Náquera, mais cela se manifestera dans tous les endroits où ce type de coalitions gouverne.

Ces mesures constituent une attaque contre les femmes, contre le collectif LGTBI et contre la classe ouvrière dans son ensemble. Le déni de la violence sexiste par l’extrême droite et sa capacité à refléter une telle attaque dans un accord public du gouvernement est un exemple de la façon dont son discours est de plus en plus blanchi et moins attaqué. Les femmes n’ont besoin de personne pour nous dire quoi, comment ou contre qui revendiquer et diffuser la défense de nos droits, notre lutte pour l’éradication de la violence sexiste, qui sert si bien ce système. Notre exploitation n’est rien d’autre qu’un outil de perpétuation du régime qu’ils défendent, c’est pourquoi ils attaquent ce qui peut les détruire.

La classe ouvrière est plus féminisée, diversifiée et étendue que jamais. Les attaques contre les droits des LGBTI et les proclamations féministes ne sont pas seulement une attaque identitaire, mais une attaque matérielle contre la situation précaire de la classe ouvrière. Les postes les moins bien payés, les emplois de soins, la majorité du chômage sont occupés par les femmes, par les migrants, par les personnes appartenant au collectif. C’est pourquoi il s’agit d’une attaque économique qui s’ajoute aux mesures néolibérales préconisées par ce type de personnes. Il s’agit de haine, mais aussi de contrôler les parties de la société qui peuvent être plus progressistes dans la lutte pour la chute de ce système d’irrationalité et d’exploitation.

L’accord du gouvernement de la Communauté valencienne commence par faire appel à la « liberté » dont les groupes et les partis de droite se sont remplis la bouche ces dernières années. Une liberté qui inclut, comme premier principe, l’unité de l’Espagne et l’interdiction et l’abrogation de tout ce qui peut mettre en danger le régime de 78, tout comme les règles relatives à la réconciliation et à la mémoire historique. La liberté que ce type de parti propose n’est autre que celle de ceux qui ont autrefois gagné et joui de l’impunité juridique lorsque leur démocratie convenue est arrivée; Une liberté qui ne répond pas aux besoins réels des plus opprimés ou des peuples en lutte. Leur opposition à ce qu’ils entendent être appelé le « pancatalanisme » est une offensive contre le droit à l’autodétermination des peuples, mais aussi une position réactionnaire pour approuver la répression et la persécution du mouvement démocratique pour l’indépendance catalane.

La démocratie et les valeurs constitutionnelles auxquelles ils se réfèrent continuellement ne s’appliquent qu’à leur interprétation de la démocratie; c’est-à-dire à la logique d’une démocratie bourgeoise au service clair d’une classe unique. L’interdiction des organisations indépendantistes, l’installation de drapeaux LGBTI ou de concentrations contre la violence sexiste dans les institutions sont des éléments qui font partie d’une vague réactionnaire qui cherche à faire reculer les droits gagnés par la lutte ici et dans d’autres parties du monde (un bon exemple est Meloni, qui a initié une terrible persécution des migrants et d’autres secteurs).

Ceux qui sont les héritiers de la dictature franquiste parlent de démocratie et se réfèrent à avoir la liberté de promouvoir le discours de haine, sexiste, LGTBIphobe et espagnol, mais la répression de la classe ouvrière, des migrants, du mouvement du logement, féministe ou LGBTI. Cependant, lorsque nous parlons de s’organiser contre les attaques réelles de ce système, le fer tombe sur qui ose élever la voix contre les injustices. Quand ce sont ces collectifs et mouvements qui se battent, tout mouvement qui menace de toucher au statu quo d’un iota est répondu par la répression et même des infiltrations policières.

Machisme, LGTBIfobia et l’espagnolisme : la toile réactionnaire de Vox

Les propositions économiques que l’on peut attendre de ces partis ne sont rien d’autre que celles qui protègent les intérêts des classes supérieures contre les exploités. Ainsi, nous pouvons voir la réduction de l’impôt sur les particuliers (le seul impôt qui, bien que pas totalement progressif, impose les bénéfices de ceux qui ont plus), la suppression de l’impôt sur les successions et les donations, l’impôt sur la fortune, les « obstacles excessifs » aux entreprises privées, et un long etcetera.

Cette expérience des idées économiques néolibérales ne fait que s’accommoder de l’accumulation incessante de capital entre les mains de quelques-uns tout en perpétuant la pauvreté structurelle et systémique de la grande majorité. Le système actuel ne traite pas de résoudre l’inégalité sur laquelle il est basé, bien sûr, mais éliminer les seuls contrepoids qui protègent partiellement les exploités de la logique capitaliste des patrons et des patrons ne fait que découvrir l’attaque que ces partis mènent contre la classe ouvrière.

La sécurité, concept qui a régné dans les campagnes de tous les groupes de droite ces derniers mois, est, bien sûr, également présent dans ces pactes. Aussi dans ceux qui disent qu’ils viennent pour l’arrêter, comme nous le voyons dans les discours de sécurité de Rita Maestre à Madrid. La sécurité pour protéger les citoyens d’une menace abstraite non identifiée, symbolisée par la figure de l’immigrant pauvre. Pendant ce temps, l’élimination de la taxe de séjour est à l’ordre du jour.

Le biais avec lequel on choisit qui peut traverser ou non les frontières politiques d’un pays est basé sur leur capacité à consommer ou, au contraire, sur la plus-value qui peut être extraite de leur travail matériel. Les pauvres auront toujours peur d’être persécutés par ces forces xénophobes de plus en plus blanchies, tandis que le tourisme, qui est l’un des problèmes les plus brûlants chez les grands citoyens espagnols, est stimulé. Il semble donc que cette sécurité dont ils parlent soit celle de la répression contre ceux qui ont moins, contre ceux qui luttent pour une économie qui les protège et qui ne les néglige pas face au tourisme, entre autres.

Tout cela se passe dans un contexte post-électoral, mais aussi pré-électoral, dans lequel on craint que ce type de partis et de coalitions finisse par gouverner le pays dans son ensemble. Mais, une fois que nous avons atteint ce point, dans lequel la normalisation, le blanchiment et l’augmentation des forces du discours de droite et d’extrême droite ont été mentionnés, on pourrait se demander les raisons pour lesquelles cette croissance s’est produite, que nous pouvons voir dans les rues, les institutions et même les centres d’étude.

Les recettes réformistes ne se sont pas montrées capables de donner une réponse énergique à ces attaques. La législature « progressiste » du PSOE et d’Unidas Podemos ces dernières années a alimenté cette croissance en appliquant des mesures de droite, en illusionnant la classe ouvrière avec des propositions qui ne sont pas suffisantes, et en agissant comme un navire de confinement pour tous les mouvements sociaux qui ont essayé d’être plus progressistes, parfois en les réprimant directement.

Les nouvelles propositions qui ont émergé, comme SUMAR, ne semblent pas non plus avoir la solution à ces problèmes. Un parti du régime, qui a satisfait le patronat par ses propositions et qui a encore affaibli l’organisation ouvrière, pourrait-il résister aux contradictions de ce système ? La réponse logique à cette question est non, il ne pourrait pas.

La classe ouvrière a une mémoire, et ne doit pas oublier des mesures telles que la revalidation de la réforme du travail du PP que même la CEOE a applaudie et qui perpétue ses conditions précaires, ni la répression du gouvernement dans les grèves de la métallurgie, ni l’impasse punitive dans laquelle le féminisme a été mis avec la loi de garantie intégrale de la liberté sexuelle (oui est oui).

Elle ne doit pas oublier la trahison de ces partis sociaux-libéraux tout au long de ces années, de la transition à aujourd’hui. Et, surtout, il ne faut pas oublier que les droits conquis qui sont menacés par la droite, n’ont été cédés par aucun gouvernement, mais ont été arrachés par les luttes de la classe ouvrière, des femmes, des migrants, des personnes LGBTI et des jeunes.

Ce 23 juin pour arrêter l’extrême droite ne vaut pas le moindre mal. Mais si nous appelons à un vote nul le 23J, il ne s’agit pas seulement de ne pas tomber dans le piège du moindre mal qui ouvre la voie à la droite, mais de l’affronter chaque jour en s’organisant. L’exemple de Náquera et celui d’autres localités et communautés montre qu’elles veulent gouverner sans complexe contre le féminisme, la diversité sexuelle, le droit au logement, les migrants, les luttes des jeunes et de la classe ouvrière. Et tous ces secteurs doivent frapper d’un seul poing pour leur tenir tête et arrêter la droite. Construisons une gauche socialiste et révolutionnaire, pour en finir avec l’extrême droite et le capitalisme.

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Cette entrée a été publiée le 26 juin 2023 par dans ANTISOCIAL, DROITS DEMOCRATIQUES, ESPAGNE, EXTREME DROITE, LGBT +.