Les États-Unis ont affirmé lundi qu’ils allaient cesser de financer la recherche scientifique avec des institutions universitaires israéliennes en Cisjordanie. Washington prend ainsi ses distances avec la politique de l’État hébreu dans ce territoire occupé.


Washington renoue avec une « position de longue date » sur la Cisjordanie. Les États-Unis ont affirmé, lundi 26 juin, qu’ils allaient cesser de financer la recherche scientifique avec des institutions universitaires israéliennes dans ce territoire occupé.
Cette décision de l’administration démocrate de Joe Biden revient sur une mesure prise sous son prédécesseur Donald Trump, qui a rejeté le consensus international selon lequel Israël occupe illégalement la Cisjordanie depuis la guerre des Six-Jours en 1967.
Les nouvelles directives adressées aux agences du gouvernement américain affirment que « s’engager dans une coopération technologique et scientifique bilatérale avec Israël dans les zones géographiques passées sous administration d’Israël après 1967 et qui font toujours l’objet de négociations de statut final n’est pas en accord avec la politique étrangère des États-Unis », a dit le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Il a souligné que Washington « accordait beaucoup d’importance à la coopération technologique et scientifique avec Israël », affirmant que les restrictions sur les financements en Cisjordanie reflétaient « la position américaine de longue date, qui remonte à des décennies ».
La décision s’appliquera de façon la plus notable à l’université d’Ariel, une institution majeure fondée en 1982 sur ce qui était à l’époque une nouvelle colonie en Cisjordanie.
Des membres du Parti républicain ont rapidement critiqué l’annonce. Le sénateur Ted Cruz a ainsi accusé l’administration Biden de « discrimination antisémite » contre les juifs en Cisjordanie.
Et David Friedman, ex-ambassadeur de Donald Trump en Israël, a accusé le gouvernement de s’aligner sur le mouvement BDS (boycottage, désinvestissement, sanctions). L’administration dit s’opposer à ce mouvement, qui appelle au boycott économique, culturel ou scientifique d’Israël afin d’obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens.
Sous Mike Pompeo, secrétaire d’État de Donald Trump, les États-Unis avaient entrepris de normaliser les colonies israéliennes en Cisjordanie, notamment en laissant leurs produits être estampillés « made in Israël ».
L’administration Biden est revenue à la position de longue date des États-Unis, qui appelle à une solution à deux États avec les Palestiniens, et critique l’expansion des colonies entreprise sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Elle ne s’est, toutefois, engagée dans aucune tentative significative de négociation d’un accord de paix, considérant les perspectives comme hautement improbables avec Benjamin Netanyahu, qui dirige – avec des membres d’extrême droite – le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.
Avec AFP