Marche interdite pour toute la justice pour ADAMA : Youssouf Traoré est sorti de l’hôpital, rassemblement devant un commissariat

Youssouf Traoré, sorti de l’hôpital dimanche, discute avec le député LFI Éric Coquerel. Ils se trouvent devant le commissariat du 1er arrondissement de Paris, après l’appel au rassemblement pour réclamer la libération d’une deuxième personne interpellée.© BERTRAND GUAY/AFP

Vingt-quatre heures après son interpellation musclée lors de la manifestation interdite en mémoire de son frère Adama, Youssouf Traoré est sorti de l’hôpital dimanche à la mi-journée. Un rassemblement est en cours devant le commissariat du 1er arrondissement de Paris pour un autre homme interpellé.

Youssouf Traoré est sorti de l’hôpital, dimanche 9 juillet 2023, à la mi-journée. La vidéo de son interpellation, samedi 8 juillet 2023, lors de la manifestation interdite en mémoire de son frère Adama Traoré a fait beaucoup de bruits sur les réseaux sociaux, les policiers étant accusés de violences disproportionnées. Plusieurs élus de gauche ont également dénoncé cette interpellation ainsi que celle d’un autre membre du comité Adama.

Une manifestation dans le calme

Dans une vidéo publiée en début d’après-midi sur Twitter par le compte « La vérité pour Adama », Youssouf Traoré, 29 ans, apparaît l’œil droit tuméfié et la manche du t-shirt déchirée. Selon ce compte, authentifié par l’ AFP , le plaquage ventral qu’il a subi lors de son interpellation lui a occasionné « une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires révélatrices » .

Une plainte doit être déposée ce dimanche par le comité Adama « pour dénoncer ces violences graves ».

Selon une source proche du dossier, Youssouf Traoré a été accusé d’avoir « porté un coup » à une commissaire de police au début du rassemblement, place de la République. Les images de son interpellation filmée par plusieurs témoins – on le voit résister puis être plaqué et maintenu face au sol par plusieurs policiers – ont provoqué des condamnations de plusieurs élus de gauche sur les réseaux sociaux.

Sa garde à vue, pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion, a été levée en raison de son hospitalisation, selon le parquet de Paris, qui n’a pas donné d’indications sur son état de santé. À ce stade, la suite de la procédure n’est pas connue.

Sur les images filmées par des témoins à la fin du rassemblement parisien samedi, qui s’est déroulé dans le calme selon les journalistes de l’AFP, on voit également une femme se faire violemment projeter au sol par un policier et des journalistes violentés par les forces de l’ordre.

L’un d’eux a annoncé son intention de saisir l’IGPN, la police des polices, pour porter plainte contre deux policiers de la BRAV-M, la brigade motorisée de répression de l’action violente. Une enquête administrative a été ouverte pour faire la lumière sur ces violences, a annoncé la préfecture de police à l’AFP.

Un rassemblement devant un commissariat

Environ 2 000 personnes se sont rassemblées hier, samedi 8 juillet 2023, à Paris malgré l’interdiction de la préfecture de police derrière Assa Traoré en mémoire de son frère Adama, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016.

Un deuxième homme, identifié comme Samir par les membres du comité Adama, a été arrêté pendant ce rassemblement. C’est pour demander sa libération que le comité a appelé à un se mobiliser « massivement » ce dimanche devant le commissariat du Ier arrondissement de Paris.

Peu avant 15 h, une cinquantaine de personnes, dont les députés LFI Éric Coquerel, Jérôme Legavre et Thomas Portes, étaient présents devant le commissariat de police protégé par huit policiers, a constaté l’AFP.