Il s’appelait Alhoussein Camara, il avait 19 ans, il était cuisinier. Levé à 4 heures du matin, il se rendait à son travail, lorsqu’il a été abattu, par un policier.
Mais à la différence de Nahel …il n’y a pas de vidéo, et seule la version policière a été retenue : « Il nous a foncé dessus ».
Une version que conteste la Ligue des Droits de l’Homme de la Charente, qui a mené une contre-enquête auprès des proches du jeune guinéen.
« C’est improbable » affirme son entourage (employeurs, voisins, amis), «…c’était un garçon très discret, respectueux d’autrui, ne faisant jamais d’histoire à personne » « …on ne voit pas comment son comportement habituel très sociable aurait tout d’un coup changé à 4 h. du matin ».
Qu’importe, les magistrats ont validé la thèse policière …dont l’enquête a été confiée au Commissariat d’Angoulême (conflit d’intérêt !).
« C’est là le problème », comme l’indique Maître Yassine Bouzrou, avocat de la famille de Nahel : « Le problème est judiciaire » dit-il « Tant que la justice protègera les policiers, ils n’auront aucune raison » de modifier leur comportement » et d’ajouter « comme, il y a impunité judiciaire, il est logique que les actes de violences se multiplient ».
En effet, les Magistrats s’en tiennent toujours uniquement aux conclusions de l’IGPN, sans conduire la moindre investigations réellement indépendante. Mais, comme l’IGPN se contente simplement de dire s’il y a faute ou pas du policier, tout est très subjectif.
Or en Droit, ce sont les faits qui sont qualifiés pénalement, et non les intentions, ou les impressions : Ainsi, si vous tuez quelqu’un, même si ce dernier est en faute, et même si vous n’ ayez jamais eu l’intention de tuer, vous serez inculpé pour homicide involontaire, sans intention de donner la mort …et vous irez en prison.
Mais la Loi ne s’applique pas pour les policiers tueurs (ils ne le sont pas tous fort heureusement), grâce à ces pirouettes juridiques des Magistrats.
Comment s’étonner alors, dans ces conditions, que les jeunes confrontés au quotidien, à de tels déni de réalité, descendent dans la rue, et se révoltent ?
Quelle hypocrisie ensuite de parler « d’émeutiers », « de pillards », et de les condamner à des peines lourdes de prison ferme (4 000 arrestations ; 3 00 incarcérations à ce jour) : Les gavroches de 2023 sont envoyés en prison, quand les Sarko, Fillion, Strauss Kahn, Darmanin, et Ferrant (la liste est longue !) en sont épargnés.
« Il faut s’exprimer sans violence » nous disent les bon apôtres républicains. Les Gilets-Jaunes l’ont d’abord tenté, puis eux aussi ont ensuite fait de la casse. Une manifestation a été appelée le 8 juillet, elle a été interdite, alors elle a lieu quand même.
Car c’est l’autoritarisme du pouvoir macronien qui conduit à la révolte, et non l’inverse.
« Ils ont pillé » proclament nos bons samaritains, on voit qu’ ils ont oublié que les révolutionnaires de 1789 eux aussi pillaient les châteaux, et les gavroches de 1830 ou 1848 faisaient également de même. Quant aux Communards, c’est aussi parce « qu’ils pillaient » qu’ils furent massivement massacrés par Thiers.
Bref, face à la révolte des gueux, les gens bien-pensants sortent toujours le même discours, les même mots terminant par « able », quelles que soient les époques.
Mais les miséreux se contrefoutent de ces appels à « l’apaisement », des gens qui vivent bien tranquille, car c’est tous jours, eux qu’ils subissent les conséquences d’une politique autoritaire de misère.
Les jeunes révoltés ont eu raison ! et toutes les poursuites engagées contre nos gavroches 2023 doivent être annulées.
.
Annulation de toutes les poursuites judiciaires,
engagées contre les jeunes qui se sont révoltés !
À Angoulême, une marche blanche pour Alhoussein Camara, 19 ans, tué par un policier quelques jours avant Nahel le 08 juillet
Samedi, une manifestation a réuni 500 personnes réclamant justice pour Alhoussein, qui a succombé à la suite d’un tir policier près d’Angoulême, le 14 juin. Un drame uniquement relayé par les médias locaux.
Dimanche 9 juillet 2023

La marche blanche en mémoire d’Alhoussein Camara, 19 ans, tué par un policier a réuni plus de 500 personnes à Angoulême, le 8 juillet 2023. © AFP
AFP
Angoulême (Charente), correspondance particulière.
Le 14 juin, vers 4 heures du matin, Alhoussein Camara prend sa voiture pour se rendre au centre logistique d’Intermarché près d’Angoulême, où il travaille en intérim. « Comme tous les jours », précise Louis Falguerolles, le directeur du foyer de jeunes travailleurs où le jeune Guinéen de 19 ans était hébergé.
Il n’arrivera jamais à destination : sur le trajet, il est tué par un tir policier au cours d’un contrôle où il aurait commis un refus d’obtempérer. Avant d’user de son arme, le policier aurait été blessé au genou par la voiture d’Alhoussein.
Au foyer, c’est la consternation. Louis Falguerolles le décrit comme « un jeune homme respectueux des règles, qui n’a jamais eu affaire à la police. Sa chambre était très épurée. Il