Port de l’abaya : non à l’islamophobie d’État !
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
Les nouvelles dispositions du ministre de l’Education Gabriel Attal concernant l’interdiction du port de l’abaya et du qamis dans les établissements scolaires, sont graves. Elles constituent une étape supplémentaire dans l’expression de l’islamophobie d’Etat. Elles exigent des personnels de l’éducation de se faire les agents du racisme pour distinguer les tenues « ostentatoires » et discipliner les jeunes, dans la continuité de la « nouvelle laïcité » qui depuis l’interdiction du port des signes religieux dans les établissements scolaires en 2004 mobilise toutes les ressources du récit national républicain pour opprimer les musulmans et les musulmanes.
A cela s’ajoute une dimension sexiste et patriarcale qui renforce le contrôle de ce que peuvent porter les femmes, une pratique de plus en plus répandue dans l’éducation nationale.
Nous dénonçons cette dérive autoritaire qui une fois de plus imprime sa violence sur des personnes déjà stigmatisées et prétend se faire la police des vêtements.
Le NPA défend la centralité de la lutte contre le racisme d’Etat et l’islamophobie. Nous sommes disposéEs à participer et à rejoindre toutes les initiatives qui s’y opposeront. Nous appelons et encourageons toutes les organisations syndicales de l’éducation nationale, mais aussi de la jeunesse, à protester contre cette réglementation raciste. Nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec les musulmanes et musulmans une nouvelle fois stigmatiséEs.
| Stigmatiser les femmes et les Musulman.es encore et toujours |
| Cette rentrée scolaire est encore pire que toutes les autres. Des milliers de postes ne sont pas affectés faute de candidat.e.s. Des conditions de travail encore plus dégradées, des salaires très inférieurs à ce qu’ils étaient autrefois, une perte de sens généralisée, des milliers d’élèves qui n’ont pas trouvé la formation souhaitée, des élèves handicapés abandonnés, des “profs” non formés jetés directement devant les élèves… Les problèmes à résoudre sont nombreux alors que les écoles privées, pour la plupart confessionnelles mais largement subventionnées par l’État « laïque », se portent bien. Le gouvernement Macron et le ministre Gabriel Attal (venu du privé) ont vite trouvé la parade pour éclipser leur incurie. Pour eux les “vrais” sujets sont l’uniforme à l’école et surtout l’abaya. Une fois de plus, le gouvernement reprend les thèmes de l’extrême droite. Une fois de plus, les thèmes qui ont fait le lit d’un racisme systémique depuis plus de 30 ans sont réutilisés sans vergogne. Une fois de plus des combats qui nous sont chers, la laïcité, le féminisme, sont détournés et instrumentalisés par les dominants pour faire des femmes, des Musulman.es, des Arabes, les boucs émissaires d’une crise profonde du système scolaire et plus généralement du capitalisme qui engendre le racisme, la division et la violence. Il y a 60 ans, on stigmatisait les femmes et les filles qui portaient des mini-jupes. Elles étaient forcément des salopes. Aujourd’hui on stigmatise l’abaya. Celles qui la portent étant censées être des intégristes, voire des terroristes en puissance. Ça suffit. Foutez la paix aux femmes. Elles ont le droit de s’habiller comme elles l’entendent. La laïcité, séparation de l’Église et de l’État, est un droit absolu à respecter. Et ce, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance. Rappelons qu’au début du 20ème siècle, après l’affaire Dreyfus, la « laïcité » a été invoquée comme prétexte pour stigmatiser les juifs. Aujourd’hui elle est invoquée pour stigmatiser les musulmans, alors qu’elle est, de fait, bafouée par les plus hautes autorités de l’État. L’UJFP, association juive laïque, dénonce l’interdiction de l’abaya et la stigmatisation qu’elle engendre. Elle continuera de s’opposer à l’islamophobie d’État aux côtés de ses partenaires de l’antiracisme politique. La Coordination nationale de l’UJFP, le 14 septembre 2023 |
NPA Loiret 