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ORLEANS : « Non au tri des élèves ! » Les parents ont manifesté contre les groupes de niveau devant le collège Alain-Fournier

Les parents se sont mobilisés, vendredi 19 avril au matin, devant le collège Alain-Fournier, à Orléans, pour expliquer les enjeux des groupes de niveau voulus par le gouvernement, pour la rentrée 2024.

« Quand les parents entendent « groupes de niveau« , ils pensent « petits groupes« , et se disent que ce sera une bonne chose pour leurs enfants. Mais ce n’est pas du tout cela qui est prévu ! Les mots ont été bien choisis… » Devant les grilles du collège Alain-Fournier, à Orléans, Najiba, Saïda, Thérèse et Anne ne décolèrent pas. Avec une dizaine d’autres parents d’élèves, ces mamans ont affiché des pancartes sur les grilles de l’établissement de leurs enfants, et interpellent chaque passant, ce vendredi matin.

« Avez-vous eu l’information ? Savez-vous ce que sont ces groupes de niveau ? », interroge l’une d’elle. « On manifeste pour vous, vous savez ! », insiste une autre, face aux élèves qui pénètrent malgré tout dans l’établissement. Les manifestants ne peuvent les empêcher d’entrer, mais ils tentent fortement de les dissuader.

Des parents peu informés

Des tracts avaient déjà été distribués les jours précédents, à destination des parents. « Le problème, c’est qu’ils ne les lisent pas et n’écoutent pas forcément les infos… Ils n’ont pas connaissance de cette réforme. Pourtant, il faut qu’ils soient au courant. C’est très important pour eux, pour leurs enfants. »

« Ce n’est pas une fois que les groupes de niveau seront mis en place qu’il faudra venir se plaindre au collège. Il sera trop tard ! »

Une femme passe devant les manifestants. La conversation s’engage. Elle indique avoir un enfant scolarisé actuellement en CM2. « L’année prochaine, vous serez en plein dedans ! », lui assure une maman. « Oui, vous avez raison. Je vous soutiens ! », répond-elle avant de repartir.

« Le collège n’est pas un centre de tri »

À quelques pas de ce collège, dans le quartier de La Source, se trouve encore le bâtiment historique des Chèques postaux. L’analogie était parfaite : « Le collège n’est pas un centre de tri ! », martèle une maman, reprenant le slogan affiché sur une pancarte. « Être sélectif, ce n’est pas la solution. Il y a tellement d’autres choses à faire ! Il faudrait plus de surveillants, plus d’AESH, d’orthophonistes, d’éducateurs… »

« On manque de tout ! Et on parle d’inclusion ? »

Les mamans acquiescent.

Des pancartes ont été apposées sur les grilles de l’établissement. © Maude Milekovic

Une professeure se joint au groupe. Tenue au devoir de réserve, elle ne peut décliner son identité, mais indique soutenir la manifestation. Elle regrette :

« On a déjà essayé de faire des groupes de niveau, il y a quatre ou cinq ans. Le problème, c’est que ça tirait les élèves vers le bas… Alors que la mixité les tire plutôt vers le haut. Mais nous, on ne nous demande pas notre avis ! »

Les mesures évoquées la veille, à Viry-Châtillon, par le Premier ministre Gabriel Attal, préoccupent aussi. « Il a parlé de garder les enfants au collège, tous les jours, de 8 heures à 18 heures, reprend une maman. Actuellement, mon fils a des activités extrascolaires de 17 à 19 heures. Alors ça veut dire que c’est terminé, il ne pourra plus avoir d’activités ? Tout ça, c’est grave, car ça concerne l’avenir de nos futurs citoyens », assène-t-elle. L’organisation de la rentrée 2024 promet encore des jours mouvementés.

Maude Milekovic La Republique du Centre

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Cette entrée a été publiée le 22 avril 2024 par dans DROIT DES ENFANTS, ECOLE, ELEVES, ORLEANS AGGLOMERATION.