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Ces rails, produits à l’usine Saarstahl Rail d’Hayange à partir d’anciens rails de la SNCF et de ferraille, couvriront les besoins pour six ans.
Le gestionnaire des infrastructures ferroviaires SNCF Réseau a passé ce vendredi 24 janvier une commande d’un milliard d’euros pour des rails produits à l’usine Saarstahl Rail d’Hayange, avec de l’acier recyclé provenant de l’usine Ascoval à Saint-Saulve (Nord), également propriété du groupe Saarstahl. Cette commande porte sur l’achat de 170.000 tonnes de rails par an pendant six ans, ce qui couvrira 80% des besoins de SNCF Réseau sur la période et assurera la pérennité de près de 800 emplois sur les sites d’Hayange et de Saint-Saulve.
«Ce contrat est symbolique du travail qu’ont mené les gouvernements successifs pour faire en sorte de construire une filière d’acier qui soit à la fois décarbonée et qui soit solide, compétitive», a salué la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, présente lors de la cérémonie de signature. Elle a rappelé l’histoire de l’usine d’Ascoval, menacée de fermeture en 2018, faute de repreneur. «Six jours après ma nomination au gouvernement en 2018, on m’avait envoyé annoncer aux salariés d’Ascoval qu’il n’y avait plus d’avenir pour leur site» à Saint-Saulve, s’est-elle souvenue. Le sidérurgiste allemand Saarstahl avait finalement repris les sites d’Hayange et Saint-Saulve à l’été 2021.
Le contrat signé prévoit la fourniture de rails produits à partir d’acier recyclé dans des fours à arc électrique. L’acier utilisé vient à 65% de ferraille et 35% d’anciens rails de la SNCF. D’après la PDG de Saarstahl Rail, Nadine Artelt, cela permet de «réduire les émissions CO2 de 70%» lors de la fabrication des rails. «Saarstahl Rail est le seul laminoir d’Europe à proposer des rails à émissions réduites», a souligné le président du groupe Saarstahl, Stefan Rauber. «C’est la transition écologique qui a sauvé ces deux sites industriels», a assuré Agnès Pannier-Runacher.
L’usage d’acier recyclé et la production de blooms, de grandes barres d’acier de section carrée dans lesquels sont fabriqués les rails, étaient un processus inconnu d’Ascoval. La France est dépendante «à 99,7%» de l’étranger pour la fourniture de métal, selon Agnès Pannier-Runacher. «Les ressources sont en train de devenir plus rares», a-t-elle ajouté pour souligner l’importance de développer une filière de recyclage de l’acier.
Interrogée sur les plans sociaux et fermeture de sites industriels qui se sont multipliés ces derniers mois en France, la ministre a estimé que «l’incertitude dans laquelle on est aujourd’hui a un impact sur notre économie». «Ceux qui ont voté la censure ont mis notre pays dans des incertitudes qui bloquent les investissements des industriels», a-t-elle affirmé.