Le Bureau national du Parti socialiste a décidé de ne pas voter de motion de censure contre Bayrou, ouvrant la voie à l’adoption d’un budget austéritaire historique. Le PS confirme son soutien sans participation au gouvernement Bayrou pour voler au secours de la Vᵉ République.

Ce lundi midi, la direction du Parti socialiste a largement approuvé la décision de ne pas censurer le gouvernement Bayrou sur le budget, avec 59 voix contre et 4 pour la censure. Le parti, membre de l’alliance du Nouveau Front Populaire confirme ainsi l’orientation prise à la mi-janvier, en échange de miettes concédées par le gouvernement et malgré les déclarations racistes du Premier ministre sur la « submersion migratoire ».
Ce refus de censurer Bayrou lui permet de préparer à passer en force son budget austéritaire, avec quatre 49-3 prévues pour cette semaine, dont deux qui ont été déclenchés ce lundi, sur le plan de finances (PLF) et le plan de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). L’austérité drastique est donc en marche, avec 50 milliards d’euros d’économies et des réductions considérables pour les services publics et les collectivités territoriales.
En échange, le PS n’aura obtenu que de maigres miettes comme la non-suppression de 4.000 postes de professeurs et les trois jours de carence pour les fonctionnaires, prévues initialement par Barnier, devaient déjà être abandonnées par Bayrou. De même que la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, que Barnier voulait imposer sur deux ans pour donner l’impression qu’il faisait contribuer les riches à l’austérité ; elle n’est désormais limitée qu’à un an. Mais si le PS revendique ces « concessions » comme des victoires, il légitime en même temps l’offensive austéritaire historique de même que des attaques cachées comme le paiement à 90% des jours d’arrêts maladie pour les fonctionnaires. Ce qui est gagné d’un côté l’est repris de l’autre, comme c’est le cas de l’annulation du déremboursement des médicaments contre une hausse des tarifs de mutuelle.
Sûrs de la servilité du PS, Bayrou et ses ministres se sont même permis des sorties racistes, visant une soi-disant « submersion migratoire » et faisant allusion à la théorie complotiste du « grand remplacement ». Des déclarations qui ont été le point de départ d’une campagne xénophobe saluée par le RN à l’Assemblée nationale.
Les faibles exigences du PS pour « compenser » ces discours racistes, concernant la hausse de la prime d’activité et du SMIC de 1%, ont, elles aussi, été balayées par Bayrou. Au final, l’Aide médicale d’État, obsession des Républicains et de l’extrême-droite pour s’en prendre aux migrants, est également attaquée, avec une baisse de son budget de 111 millions d’euros. Il aura seulement suffi au gouvernement d’annoncer en fin semaine une augmentation du fond d’urgence pour les Ehpad pour acheter le soutien du PS.
Pour maintenir une posture d’opposition de façade, le PS compte lancer un contre-feu avec un motion de censure spontanée sur la politique migratoire du gouvernement, rédigée d’une façon à ce que le RN ne la vote pas. Une motion qui n’aurait donc aucune chance d’être approuvée.
Ce soutien sans participation au gouvernement Bayrou consiste en un appui clé au programme de la macronie radicalisée, pour sauver Macron et un régime affaibli. Pour à tout prix faire voter un budget, rassurer les marchés financiers qui demandent l’austérité, et éviter l’instabilité politique, le PS, qui a été ressuscité par la Nupes, dont LFI a été le principal artisan, fini par rendre possible le maintien du gouvernement de Bayrou, Darmanin et Retailleau. Avec l’annonce d’une non-censure avant que Bayrou déclenche quatre 49-3 en une semaine, cela revient également à accepter le passage en force anti-démocratique sur le budget.
Une confirmation de son rôle traitre qui doit rappeler le caractère bourgeois du PS, dont la politique est subordonnée au maintien coûte que coûte du régime anti-démocratique de la Vᵉ.
C’est dans la rue qu’il faudra censurer ce pouvoir et ses alliéEs !
Antoine W.