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Paris, les directeurs d’école appellent à la grève !

Vent debout contre la modification du régime dérogatoire qui les décharge de missions d’enseignement, les directeurs d’écoles parisiennes réclament la suspension de cette mesure et appellent la communauté éducative à se mobiliser le mardi 11 mars.

Par Candice Doussot

Dans un contexte de fermetures de classes, les directeurs d'écoles parisiennes visé par la fin d’un régime d’exception appellent de nouveau la communauté éducative à entrer en grève. (Illustration) LP/J.H
Dans un contexte de fermetures de classes, les directeurs d’écoles parisiennes visé par la fin d’un régime d’exception appellent de nouveau la communauté éducative à entrer en grève. (Illustration) LP/J.H

La suppression des décharges de direction, annoncée par l’académie de Paris fin janvier, continue de susciter une mobilisation sans précédent des directions d’école. Plus de 180 directeurs et directrices sur les 630 établissements de la capitale se sont réunis mercredi en assemblée plénière dans la salle du conseil de l’Hôtel de Ville.

« Une première historique pour les écoles parisiennes, souligne l’association des Directeurs d’école de Paris (ADEP 75) dans un communiqué publié hier soir. Ils ont fait salle comble. »

Au mois de février déjà, 500 membres de la communauté éducative s’étaient rassemblées le 11 février devant le rectorat pour s’opposer à cette mesure qui entend modifier le régime dérogatoire qui décharge les directeurs des écoles parisiennes de missions d’enseignement, et ce, dès la rentrée 2025.

« Ni un privilège, ni une exception injustifiée »

Un consensus clair est ressorti de la réunion selon l’association : « Le régime actuel de décharges n’est ni un privilège, ni une exception injustifiée, mais un impératif pour le bon fonctionnement des écoles de la capitale ». Elle souligne notamment les spécificités « indéniables » du système parisien avec entre autres son maillage dense et la multiplicité d’interlocuteurs institutionnels face à une école privée en constante progression, « qui scolarisera bientôt plus de 50 % des élèves »


Dans leur communiqué, les directeurs exigent donc que le rectorat renonce immédiatementà la modification du régime des décharges mais aussi à être pleinement associés à la concertation lancée il y a une semaine par la ministre de l’éducation Élisabeth Borne. Ils refusent ainsi « que le différend financier soit utilisé à des fins politiciennes et appellent à une solution responsable et concertée », peut-on lire dans le communiqué.

Pour poursuivre leur combat, les directeurs appellent de nouveau la communauté éducative às’opposer à cette « décision précipitée aux conséquences désastreuses » lors d’une grève mardi 11 mars et à « organiser une action symbolique forte ».

« Aberration »

« Depuis plusieurs semaines, nous avons rencontré de nombreux responsables politiques, du niveau municipal au niveau national. Tous s’accordent sur l’aberration de cette suppression », insiste l’ADEP, et de préciser que la Ville de Paris s’est engagée à financer en totalité les décharges dès la rentrée prochaine.

En effet, pour jouir de ce dispositif, la Ville assure qu’elle versait à l’État, jusqu’en 2019, 12 à 15 millions d’euros dans le cadre d’une convention. Mais l’État ne l’a pas renouvelée en 2019. En septembre dernier, la Cour des comptes a estimé que cette exception parisienne invoquait « une charge budgétaire importante » et demandait donc d’y mettre un terme rapidement.

« Le différend financier entre l’État et la Ville sur la période 2019-2024 ne doit pas se régler au détriment des élèves », estiment cependant les directeurs pour qui cette décision n’entraînerait que la dégradation de l’école publique.

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Cette entrée a été publiée le 6 mars 2025 par dans ECOLE, FRANCE.