Par Carole Tribout
Un nouvel avenir se dessine pour le site du groupe pharmaceutique français Sanofi, à Amilly (est du Loiret). Il passe entre les mains d’Astrea Pharma, en partenariat avec Substipharm. Le projet a été présenté mercredi 5 mars aux représentants du personnel.
La production de médicaments va perdurer.
Sanofi ayant décidé de « devenir le leader mondial de l’immunologie », en sortant de trois à cinq nouveaux produits innovants par an (à l’image du nouveau vaccin Beyfortus contre les maladies respiratoires du nourrisson), Philippe Charreau, directeur des affaires industrielles, explique que les technologies présentes à Amilly (mise en sachet, pâteux et synthèse chimique) ne convenaient pas à ces produits « biologiques, le plus souvent injectables ».
« Nous n’aurons plus besoin des technologies présentes à Amilly dans les années à venir et notre rôle est d’anticiper pour les cinq futures années. La question de la pérennité du site se posait. » D’où, pour éviter une issue fatale, un montage avec deux nouveaux partenaires, qui devrait préserver la totalité des emplois.
Après avoir transféré ses sites logistiques (dont celui d’Amilly) à DHL en juin 2024, Sanofi a donc décidé de céder son site de production loirétain à Astrea Pharma. La transaction pourrait avoir lieu au troisième trimestre 2025, à la fin du processus social avec les représentants du personnel. « Ce n’est pas une surprise. Nous en parlions depuis de longs mois », précise Philippe Charreau.
Astrea est une entreprise de sous-traitance pharmaceutique, créée en 2019. Elle développera, dans son nouveau site, des molécules pour ses clients, tout en leur proposant des sachets et des formules pâteuses. Ce n’était pas encore le cas de ses usines existantes, près de Dijon (60 emplois, 45 millions d’euros de chiffre d’affaires) depuis 2022, et, depuis fin 2024, près de Tours, spécialisée dans les produits stériles, après la reprise du site Recipharm à Monts.
Elle continuera à fabriquer divers produits, également, pour le compte de Sanofi. Mais les médicaments Aspégic et Kardégic, qui représentent actuellement la moitié de l’activité d’Amilly, vont être repris par l’entreprise parisienne Substipharm, qui espère développer leur commercialisation auprès de ses clients, en France et à l’export. L’usine en produit actuellement de 30 à 40 millions de boîtes par an.
Substipharm, créée en 1995, siège à Paris et affiche un chiffre d’affaires de 133 millions d’euros pour 140 salariés.
L’export, qui représente la moitié du chiffre d’affaires (non communiqué) de Sanofi Amilly, est d’ailleurs appelé à grandir. Astrea exporte 80 % de ses volumes, comme le précise son représentant, Jérôme Rousselot.
C’est, selon Philippe Charreau, le seul des seize sites Sanofi que le groupe cède. « Nous y avons investi 30 millions d’euros ces cinq dernières années. » Astrea Pharma compte aussi y investir 4 millions d’euros par an les premières années.