Le texte, qui prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride, doit être examiné lundi en commission mixte paritaire, avec l’objectif de trouver un texte de compromis.
Article rédigé parfranceinfo avec AFP
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Agriculteurs, ONG, scientifiques… Des milliers d’opposants à la proposition de loi agricole dite Duplomb se sont rassemblés ce weekend partout en France pour demander l’annulation de ce texte qui doit être examiné lundi 30 juin en commission mixte paritaire. Cette commission, qui réunira 14 sénateurs et députés, aura la charge de trouver un texte de compromis, après un rejet tactique du texte visant à contourner un mur d’amendements des écologistes et des insoumis.
« C’est un coup de force antidémocratique pour faire passer cette loi qui est une régression radicale » aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique, ainsi qu’une « négation des faits scientifiques sur la dangerosité des pesticides », a déclaré le comité Scientifiques en rébellion, présent dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris.
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Selon le collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG de défense de l’environnement (Greenpeace, WWF, Générations Futures …), à l’origine de l’appel à la mobilisation du weekend avec notamment la Confédération paysanne, la CGT ou Cancer Colère, environ un millier de personnes se sont réunies à Paris et plusieurs centaines d’autres étaient également présentes dans 50 villes, dont Creil (Oise), Cherbourg (Manche) ou encore Strasbourg.
La proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb se présente comme destinée à « lever les contraintes » des agriculteurs. Elle prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride (un néonicotinoïde très toxique notamment pour les pollinisateurs et les milieux naturels), mais aussi des mesures facilitant le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages intensifs, ainsi qu’une redéfinition du travail de l’Anses.
« Non, les paysans ne sont pas derrière cette loi qui ne répond en rien aux difficultés du monde agricole » et « va à l’encontre de l’intérêt général », a scandé à la tribune parisienne Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bovin en Bretagne, au milieu de banderoles affichant « loi Duplomb, loi poison ». « La loi Duplomb est dangereuse et rétrograde », a également martelé dimanche Xavier Fromont, porte-parole du syndicat pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’un rassemblement de 600 personnes habillées en jaune et noir au Puy-en-Velay, fief du sénateur Duplomb.
L’association française a demandé vendredi le retrait des articles de cette proposition de loi, qui « ouvre la voie à une déréglementation de produits potentiellement cancérogènes ».
Article rédigé parfranceinfo avec AFP
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La Ligue contre le cancer s’inquiète de la proposition de loi Duplomb, qui vise à lever des contraintes aux métiers de l’agriculture. L’association a demandé, vendredi 27 juin, le retrait des articles de cette proposition de loi, qui « ouvre la voie à une déréglementation de produits potentiellement cancérogènes », aggravant l’exposition aux pesticides des agriculteurs, fleuristes et riverains des zones d’épandage. Ce texte doit être examiné lundi en commission mixte paritaire par 14 députés et sénateurs, chargés de trouver une version de compromis.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) « établit depuis 2013 un lien entre l’exposition aux pesticides et certains cancers, lien reconfirmé en 2021 », rappelle la Ligue. « Cette loi sacrifie le principe de précaution, qui devrait commander à toute décision en matière de santé publique, sur l’autel du court-termisme », affirme Francelyne Marano, toxicologue et présidente du comité de pilotage cancer et environnement de la Ligue, citée par le communiqué. « Nous risquons de payer un jour ou l’autre les surcoûts liés aux futurs cancers », estime-t-elle.
« L’impact des facteurs environnementaux sur la santé fait d’ailleurs l’objet d’inquiétudes légitimes de plus en plus grandes, comme en témoigne la suspicion, en mars dernier, de nouveaux clusters de cancers pédiatriques autour de La Rochelle(Nouvelle fenêtre)« , note la Ligue.