Afin d’accueillir 1 000 migrants en attente d’expulsion, un centre de détention situé au cœur du parc naturel des Everglades, a été annoncé par le procureur général de Floride.
Une annonce digne d’un show américain. « Nulle part où aller, nulle part où se cacher. Alligator Alcatraz ». C’est avec ce slogan que James Uthmeier, le procureur général de Floride, a résumé le nouveau projet américain qui s’inscrit dans la lignée de la politique migratoire de Donald Trump.
À une heure de Miami, au cœur du parc naturel des Everglades, ils souhaitent construire une prison marécageuse. C’est-à-dire dans une vaste zone peuplée de vertébrés. Sur place, des hommes et des machines sont déjà présents pour installer des bâtiments préfabriqués. Objectif : accueillir 1 000 migrants en attente d’expulsion.
Ce projet divise. Plus loin, une manifestation a débuté pour dénoncer la politique migratoire et écologique de Donald Trump : « Je vous demande de refuser ce qu’ils sont en train de faire ». « Les alligators et les pythons ne sont pas des agents de sécurité », peste un autre manifestant.
Afin d’accueillir 1 000 migrants en attente d’expulsion, un centre de détention situé au cœur du parc naturel des Everglades, a été annoncé par le procureur général de Floride.
Une annonce digne d’un show américain. « Nulle part où aller, nulle part où se cacher. Alligator Alcatraz ». C’est avec ce slogan que James Uthmeier, le procureur général de Floride, a résumé le nouveau projet américain qui s’inscrit dans la lignée de la politique migratoire de Donald Trump.
À une heure de Miami, au cœur du parc naturel des Everglades, ils souhaitent construire une prison marécageuse. C’est-à-dire dans une vaste zone peuplée de vertébrés. Sur place, des hommes et des machines sont déjà présents pour installer des bâtiments préfabriqués. Objectif : accueillir 1 000 migrants en attente d’expulsion.
Ce projet divise. Plus loin, une manifestation a débuté pour dénoncer la politique migratoire et écologique de Donald Trump : « Je vous demande de refuser ce qu’ils sont en train de faire ». « Les alligators et les pythons ne sont pas des agents de sécurité », peste un autre manifestant.
TATS-UNIS – Des alligators et pythons pour matons. La prison d’Alcatraz, que Trump voulait réouvrir, était réputée pour être l’un des établissements pénitentiaires les mieux gardés des États-Unis, grâce aux eaux glaciales infestées de requins qui la cernent au large de San Francisco. Mais le centre de détention que le président américain visite ce mardi 1er juillet n’a rien à lui envier.
L’État du républicain Ron DeSantis, qui soutient la politique anti-immigration de l’administration Trump, a mis sur pied ce centre de rétention pour les migrants en situation irrégulière nommée avec cynisme l’« Alcatraz des alligators ». Et pour cause : il se tiendra au milieu des marécages des Everglades, infestés d’alligators et de pythons.
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Donald Trump assistera à l’ouverture du centre de rétention, prévu pour accueillir jusqu’à 5 000 personnes et édifié sur un ancien aérodrome. Si le nom d’« Alcatraz des alligators » ne laisse rien présager de bon, le reste du projet n’est guère plus rassurant.
Le site choisi pour la structure est situé au sein du parc national des Everglades, écosystème de Floride unique au monde. Il accueillera des immigrés destinés à être expulsés, a annoncé le procureur général de Floride James Uthmeier.
« Cette zone d’environ 7 700 hectares est complètement entourée des Everglades et présente une opportunité efficace et peu coûteuse de construire un centre de rétention temporaire, car il n’est pas nécessaire d’investir beaucoup dans le périmètre », a-t-il déclaré dans une vidéo montrant des images de la zone.
« Évidemment, du point de vue de la sécurité, si quelqu’un s’échappe, vous savez, il y aura beaucoup d’alligators à affronter », a-t-il ajouté alors qu’il répondait aux questions de journalistes. « La sécurité du site sera minimale en raison des barrières naturelles constituées par les prairies marécageuses inhospitalières environnantes », a précisé un responsable de l’État cité par Reuters.
« Il n’y a qu’une seule route qui y mène, et la seule voie de sortie est un vol sans retour. L’endroit est isolé, entouré d’une faune dangereuse et d’un environnement impitoyable », a salué la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt lundi 30 juin. Selon Ron DeSantis, Donald Trump est « très enthousiaste » à l’idée de cette visite.
Son fonctionnement pourrait coûter aux alentours de 450 millions de dollars à l’année, mais l’État pourra demander des financements fédéraux, a assuré la porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure à des médias locaux.
Ce centre de détention va être composé de tentes et de caravanes. Pour les ONG de défense des droits, ce projet est une hérésie. Nayna Gupta, directrice des politiques du Conseil américain de l’immigration, dénonce sur le réseau social BlueSky un « spectacle d’horreur absolu ». Elle pointe un manque de surveillance et craint des conditions déplorables liées aux abris temporaires, peu adaptés pour résister aux températures étouffantes de la Floride.
🚨 Absolute horror show as Florida takes steps to build its own detention center it’s calling “Alligator Alcatraz” for non citizen human beings to be held in facility surrounded by alligators and snakes in dangerous heat with NO oversight www.nytimes.com/2025/06/23/u...— Nayna Gupta (@naynagupta.bsky.social) 2025-06-23T22:10:18.187Z
« Le fait que l’administration et ses alliés envisagent même de construire une installation temporaire aussi vaste dans un délai aussi court, sans aucun plan clair sur la manière de doter en personnel adéquat les services médicaux et autres services nécessaires, au milieu de la chaleur estivale de la Floride, démontre leur mépris insensible pour la santé et la sécurité des êtres humains qu’ils ont l’intention d’y emprisonner », a déclaré au New York Times Mark Fleming, directeur associé du contentieux fédéral au National Immigrant Justice Center.
Aussi, selon l’ACLU, Union américaine pour les libertés civiles, les centres de détention situés dans des endroits reculés rendent également, pour les migrants, beaucoup plus difficiles l’accès à un avocat et le signalement d’éventuels abus, soulignent nos confrères du HuffPost États-Unis.
« Transformer les Everglades en un centre de détention pour immigrés financé par les contribuables est un mélange grotesque de cruauté et de théâtre politique », a dénoncé Alex Howard, ancien responsable dans l’administration Joe Biden, au Miami Herald.
Et il n’y a pas que les immigrants que cet « Alcatraz des alligators » menace. Selon ABC News, Les Amis des Everglades, une association de protection de l’environnement, a adressé une lettre au procureur général de Floride et au gouverneur Ron DeSantis, leur demandant de renoncer à leur projet de construction.
L’association affirme que la construction « causerait des dommages importants à l’écosystème des Everglades » et dénonce « un risque inacceptable et inutile » pour plus de 2 000 espèces animales et végétales.
Interrogé par les journalistes sur les préoccupations environnementales, Ron DeSantis a assuré que « cela n’aura aucun impact », puisque l’aéroport existait déjà et que les constructions ne sont pas vouées à rester. Il a assuré, selon ABC News, qu’aucune structure ou infrastructure permanente ne sera construite dans le cadre de ce projet Everglades. « Tout est temporaire. On l’installe, on le démonte. Ce site a été utilisé à maintes reprises au fil des ans. » Les alligators aimeraient probablement que ce soit la dernière.