Snipers « Ghost » : des bi-nationaux présumés coupables de crimes de guerre à Gaza

Une enquête internationale menée par le Guardian, Paper Trail Media, Der Spiegel et le collectif ARIJ révèle d’éventuels crimes de guerre commis à Gaza par un groupe de snipers de l’armée israélienne.

Gaza : un groupe de franc-tireur, autobaptisé “Ghost” aurait tué environ 120 personnes au fusil sniper.

L’enquête porte notamment sur le meurtre de six membres d’une famille palestinienne de Gaza city, abattus  par ces “fantômes revendiqués. Elle se repose entre autres, sur deux vidéos : l’une où l’on voit des hommes tomber tour à tour dans la rue, alors que chacun tente de ramasser le corps du précédent. L’autre, où l’un des membres de cette équipe de sniper, Daniel R., revendique la tuerie.

Daniel Laufer, journaliste allemand de Paper trail media a participé à cette enquête. Il revient notamment sur l’identité des membres de cette unité, dont certains sont binationaux. Il s’intéresse en particulier à un duo de tireurs, formé par deux Daniel. L’un a grandi à Munich, l’autre près de Chicago. C’est ce dernier qui revendique des crimes face caméra.

L’enquête pose des questions déontologiques. L’interview de Daniel R., sur laquelle elle fonde en grande partie ses révélations, n’a pas été enregistrée de manière loyale.

De leur côté, les journalistes allemand ont tenu à fait expertiser les rushes, à localiser la tuerie, à confirmer, grâce à leur relais dans l’enclave, la présence de l’unité sniper près du square Barcelone de gaza City.

Les journaliste ont également pu identifier la famille palestinienne anéantie pour comprendre que ces hommes, tués les uns après les autres, étaient de la même famille. D’abord un premier, puis un homme, tentant de récupérer le cadavre de son frère, puis un autre voulant chercher ses deux fils qui venaient de tomber. Contrairement au Guardian et au collectif ARIJ (Arab Reporters for Investigative Journalism), Der Spiegel et Paper Trail media ont fait le choix d’anonymiser ces deux Daniel qui révèlent, peut être sans en avoir conscience, ce qui pourrait s’avérer être des crimes de guerre.

Cette enquête, est peut être la première enquête mettant en cause des binationaux de l’armée israélienne pour d’éventuels crimes de guerre. Elle nous rappelle aussi le travail essentiel des journalistes palestiniens sur place qui font le travail de terrain tout en étant, eux aussi, des victimes civiles de la guerre.