NPA Loiret

Mel de Contact : npa.orleans@orange.fr

Le groupe Brandt, qui possède les marques De Dietrich, Sauter et Vedette, placé en redressement judiciaire !

Mercredi 1er octobre, le tribunal des activités économiques de Nanterre a placé en redressement judiciaire le groupe Brandt, qui détient une usine et un site de recherche et développement à Saint-Jean-de-la-Ruelle, dans le Loiret.

Par Anne-Laure Le Jan La Republique du Centre

L’usine Brandt de Saint-Jean-de-la-Ruelle fabrique des fours et tables à induction. Photo d’illustration © Christelle Gaujard

Les sociétés Groupe Brandt (holding) et Brandt France (filiale opérationnelle) ont obtenu, mercredi 1er octobre, l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du tribunal des activités économiques de Nanterre (Hauts-de-Seine).

L’information, que nous avons pu confirmer, a été dévoilée par le quotidien d’informations économiques et financières Les Échos.

350 salariés dans le Loiret

L’entreprise conçoit du gros et du petit électroménager, commercialisés sous quatre marques : Brandt, De Dietrich, Sauter et Vedette.

Elle possède quatre sites dans l’Hexagone, dont un centre de recherche et développement (R & D) et une usine à Saint-Jean-de-la-Ruelle, où sont fabriqués des appareils de cuisson (800 fours et 500 tables à induction produits chaque jour).

Au total, environ 350 personnes travaillent pour Brandt dans le Loiret (290 en production et 60 en R & D). Par ailleurs, 100 salariés œuvrent au sein de l’usine de Saint-Ouen, près de Vendôme, dans le Loir-et-Cher.

Faciliter la recherche d’un partenaire

Brandt « a engagé depuis plusieurs mois une recherche très active de partenaire pour accompagner le développement de l’entreprise, répondre au besoin de financement de son activité et de ses échéances bancaires, et faire face à la conjoncture de marché extrêmement difficile », indique un porte-parole, qui évoque « divers facteurs, notamment extérieurs, pesant sur le groupe : contraction du marché, endettement bancaire structurel, difficultés d’approvisionnement… »

« À ce jour, des pistes sérieuses sont à l’étude mais la recherche d’un partenaire n’a pas encore abouti à un accord concret. C’est pourquoi, afin d’élargir le champ des possibilités et d’ouvrir la recherche à de nouveaux acteurs, la situation a imposé au groupe de solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. »

Un porte-parole du groupe Brandt

Pas de conséquences à ce stade

L’ouverture de la procédure de redressement judiciaire permettra donc à la direction de l’entreprise, soutenue par deux administrateurs judiciaires, de poursuivre cette prospection « dans un cadre plus attractif et plus favorable pour d’éventuels candidats, futurs partenaires ». 

À ce stade, ce redressement judiciaire n’a pas de conséquences sur l’activité du groupe, ni sur ses salariés. Néanmoins, des emplois pourraient être menacés.

Les 100 ans de la marque en janvier 2025

Le 16 janvier 2025, c’est dans le Loiret que Brandt a choisi de célébrer les 100 ans de la marque. Cet anniversaire a été l’occasion de promouvoir le « made in France ». 

À ce moment-là, son directeur général Europe-Asie, Daniele Degli Emili, affirmait que l’entreprise tirait son épingle du jeu, malgré un marché de l’électroménager en perte de vitesse. Il évoquait aussi l’objectif de développer l’export, représentant, pour l’instant, 30 % de son chiffre d’affaires.

Le directeur général Europe-Asie du groupe Brandt, Daniele Degli Emili, devant le gâteau d’anniversaire, pour les 100 ans de la marque, en janvier 2025. Photo d’archives Christelle Gaujard

L’heure était aux célébrations et les difficultés rencontrées par les équipes de Saint-Jean-de-la-Ruelle, douze ans auparavant, semblaient lointaines. 

En 2013, en effet, l’usine appartenait à Fagor-Brandt, groupe espagnol qui venait d’être placé en redressement judiciaire. Les salariés avaient bataillé pendant de longs mois pour sauver leurs emplois. En mai 2014, le groupe algérien Cevital avait racheté Fagor-Brandt, avec un soutien de l’État par l’intermédiaire de prêts.

« Nous ne lâcherons pas les salariés »

Aujourd’hui, que ressent le personnel loirétain à l’annonce d’un nouveau redressement judiciaire ? Pour le moment, les syndicats n’ont pas répondu à nos sollicitations.

« Nous rassemblons les informations nécessaires pour comprendre le contexte. Nous sommes surpris car nous n’avons pas eu connaissance de signaux faibles », explique, de son côté, Pascal Tebibel, vice-président d’Orléans Métropole, en charge de l’attractivité économique et des grands projets économiques.

Il ajoute : « Nous ne lâcherons pas les salariés de Brandt et nous défendrons le site de Saint-Jean-de-la-Ruelle, qui produit des marques fortes bien connues des Français. »

François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, a réagi dans un communiqué de presse : « Derrière cette procédure, ce sont des emplois, des compétences et un savoir-faire unique, patiemment construits,
qui sont menacés. Collectivement, nous devons faire en sorte que de nouveaux partenaires économiques prennent conscience de la réalité de ces compétences non délocalisables, d’une marque solidement ancrée sur son territoire et
d’une région dont l’écosystème est parmi les plus favorables au niveau national aux implantations industrielles ».

En chiffres
4. Le nombre de sites du groupe Brandt en France. Il possède deux usines dans l’Hexagone, à Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Ouen (Loir-et-Cher) ainsi qu’un parc industriel en Algérie (Sétif), deux sites de recherche et développement (Sétif et Saint-Jean-de-la-Ruelle), un site dédié au service après-vente, à Cergy-Pontoise (Val d’Oise). Le siège social du groupe est à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
250 millions. En euros, le montant du chiffre d’affaires du groupe Brandt en 2024.
750. Le nombre de salariés dans le groupe, dont 350 dans le Loiret (290 en production et 60 en recherche et développement). Ils sont 100 dans le Loir-et-Cher.
55.000. En mètres carrés, la superficie du site loirétain.
500.000. Le nombre de produits fabriqués, chaque année, au sein des deux usines de la région Centre-Val de Loire. Chaque jour, environ 800 fours et 500 tables à induction sortent du site de Saint-Jean-de-la-Ruelle.

Redressement judiciaire chez Brandt : les salariés loirétains payés avec du retard pour le mois de septembre

illustration agrandir l'image
L’entrée de l’usine Brandt de Saint-Jean-de-la Ruelle © Maxppp – Thierry Bougot

Patricia Pourrez

C’est une information de la radio ICI Orléans. Les salariés de l’Usine Brandt de Saint-Jean-de-la-Ruelle ont reçu leurs salaires de septembre avec quelques jours de retard. C’est en fait l’AGS, le régime de garantie des salaires, qui a pris le relais dans le cadre de la procédure de redressement.

Ils sont à la fois soulagés et inquiets sur la santé de leur entreprise. Les 350 salariés de l’usine Brandt de Saint-Jean-de-la-Ruelle se sont retrouvés la semaine dernière en position délicate, dans l’attente de leurs salaires de septembre. En fait, le groupe d’électroménager, qui traverse une période financière difficile, a manqué de liquidités au point de ne pas pouvoir verser les salaires de septembre. C’est précisément pour cette raison qu’il a demandé, le 1er octobre dernier, son placement en redressement judiciaire, devant le tribunal des affaires économiques de Nanterre. La démarche a ainsi permis à l’AGS, le régime de garantie des salaires, de prendre le relais et dès vendredi 3 octobre, les salaires de septembre ont été versés.

Le groupe Brandt, un des derniers grands fabricants d’électroménager en France, placé en redressement judiciaire

02/10/2025

Usine Brandt de St-Jean-de-la-Ruelle en 2021

Contactée par ICI Orléans, la direction du groupe Brandt se veut rassurante pour la suite. « Les prochains salaires seront à nouveau pris en charge par le groupe et versés aux dates habituelles » indique le service communication. Le groupe compte en effet sur la procédure de redressement pour se donner un peu d’air. Durant les deux mois de la période d’observation, les dettes du groupe sont gelées et notamment les remboursements d’un PGE, un prêt garanti par l’État, que Brandt avait contracté durant le Covid. Brandt ne cache pas qu’il recherche depuis des mois « un partenaire financier susceptible de soutenir l’entreprise ». Le groupe emploie 750 personnes en France et compte deux usines de production : une à Saint-Jean-de-la-Ruelle et l’autre à Vendôme dans le Loir-et-Cher.

Laisser un commentaire

Information

Cette entrée a été publiée le 6 octobre 2025 par dans DESTRUCTION D'ENTREPRISE, ORLEANS AGGLOMERATION.