NPA Loiret

Mel de Contact : npa.orleans@orange.fr

Au moins 104 morts dans des frappes israéliennes sur Gaza, mais Trump affirme que le cessez-le-feu tient malgré tout !

L’armée israélienne dit avoir visé « des dizaines de cibles terroristes » dans ces attaques, qui ont coûté la vie à 46 enfants, selon le ministère de la santé de l’enclave. L’Etat hébreu accuse le Hamas d’avoir visé ses soldats.

La rédaction de Mediapart et Agence France-Presse

29 octobre 2025 à 09h55

LeLe ministère de la santé à Gaza a annoncé mercredi 29 octobre la mort d’au moins 104 Palestinien·nes, dont 46 enfants, dans des frappes menées par Israël après une attaque mortelle contre un de ses soldats, ravivant chez les habitant·es la peur d’une reprise de la guerre. Par ailleurs, 253 personnes, dont 78 enfants, ont été blessées.

Mercredi matin, des panaches de fumée noire s’élevaient dans plusieurs endroits du territoire palestinien. « Les bombardements n’ont pas cessé, il y a eu des explosions toute la nuit », a témoigné Khadija al-Housni, une femme de 31 ans qui vit dans une tente dans le camp de réfugié·es d’Al-Shati. « Nous venions tout juste de commencer à respirer à nouveau, à essayer de reconstruire nos vies, quand les bombardements ont repris, ramenant la guerre, les explosions et la mort », dit-elle.

Illustration 1Un jeune garçon au milieu des décombres d’une maison détruite par une frappe israélienne à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 octobre 2025. © Photo Eyad Baba / AFP

Mardi soir, le ministre de la défense israélien, Israël Katz, avait annoncé que le Hamas avait attaqué les soldats israéliens et le « paierait cher ». Depuis, ni le gouvernement ni l’armée n’ont fait de commentaire sur les frappes.

Des images de l’AFP montrent des blessés pris en charge à l’hôpital Al-Adwa, à Nousseirat, dans le centre du territoire, dont un homme portant dans ses bras un garçon le visage en sang. À 7 heures, des frappes sporadiques se poursuivaient, selon des témoins.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile palestinienne, « ces crimes documentés s’ajoutent au long registre des violations continues contre [son] peuple ». « Depuis le début, les équipes de la défense civile n’ont jamais cessé d’accomplir leur devoir humanitaire. Elles poursuivent les opérations de sauvetage et d’extraction des martyrs et des blessés sous les décombres, malgré un manque critique de moyens », poursuit la défense civile, dénonçant des « hôpitaux […] saturés de blessés dans un état critique, dans des conditions tragiques, et une grave pénurie de fournitures médicales et de carburant ». Et de demander « un cessez-le-feu immédiat et total » et « l’ouverture de couloirs humanitaires sûrs et permanents ».

Selon Donald Trump, ces frappes ne devraient pas mettre en péril le cessez-le-feu. « Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devaient riposter », a-t-il déclaré.

L’armée israélienne a ensuite confirmé qu’un soldat, Yona Efraim Feldbaum, 37 ans, avait été tué mardi dans la bande de Gaza.

Selon une source militaire, les faits se sont déroulés mardi à 15 h 45 dans la zone de Rafah (Sud), où l’armée israélienne opère pour démanteler les infrastructures et tunnels du mouvement islamiste qui restent à l’est de la « ligne jaune ». Cette ligne délimite la zone au-delà de laquelle s’est retirée, dans le cadre du cessez-le-feu, l’armée israélienne, qui dit contrôler désormais environ la moitié du territoire palestinien.

Cette source mentionne des tirs « ennemis » contre un bâtiment et contre « un véhicule du génie » qui ont provoqué la mort d’un soldat, ainsi que « plusieurs » tirs de missiles antichars sur un autre véhicule blindé.

Ce nouvel épisode de violences est le second après les frappes du 19 octobre menées, selon Israël, après une attaque contre ses soldats. Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes et a réaffirmé « son engagement envers l’accord de cessez-le-feu ».

« Après une série de frappes au cours desquelles des dizaines de cibles terroristes et de terroristes ont été frappés », l’armée « a repris l’application du cessez-le-feu à la suite de sa violation par le Hamas », a annoncé mercredi l’armée israélienne dans un communiqué posté sur Telegram. L’armée a ajouté avoir visé « dans le cadre de ces frappes » trente chefs de mouvements armés opérant dans le territoire palestinien.

Accusations mutuelles

Plus tôt, le mouvement islamiste palestinien avait accusé Israël de « violations » et annoncé le report de la remise, initialement prévue pour mardi 28 au soir, d’une nouvelle dépouille d’otage.

En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des vingt otages vivants qu’il retenait à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les vingt-huit derniers corps mais il n’en a restitué que quinze jusque-là. Le mouvement assure que les localiser est « complexe et difficile » dans un territoire ravagé. Mardi, il a annoncé avoir retrouvé au total deux corps d’otages, sans préciser quand il va les rendre.

Le même jour, le gouvernement israélien a également accusé le Hamas d’avoir mis en scène la découverte supposée d’un corps d’otage, diffusant des images pour étayer ses dires. L’AFP n’était pas en mesure d’en authentifier la date ni le lieu de tournage.

Les corps d’otages sont retenus à Gaza depuis l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël. Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement de Benyamin Nétanyahou à « agir de manière décisive » contre le Hamas pour ses « violations » de l’accord.

Dans la bande de Gaza assiégée par Israël, la peur d’un retour de la guerre hante les habitant·es, épuisé·es, luttant sans répit pour s’approvisionner en eau et en nourriture. « La question des [otages] doit être réglée afin qu’Israël ne s’en serve pas comme d’une excuse pour reprendre la guerre, a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, à Jabaliya (Nord). J’ai très peur que la guerre reprenne. »

Depuis le début du cessez-le-feu le 11 octobre, le ministère de la santé à Gaza a fait état de 211 morts et 597 blessés. Depuis le 7 octobre 2023, ce sont 68 643 personnes qui ont été tuées et 170 655 blessées, selon la même source.

La rédaction de Mediapart et Agence France-Presse

Laisser un commentaire

Information

Cette entrée a été publiée le 31 octobre 2025 par dans GAZA, GENOCIDE, ISRAEL.