Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka se rendait à la brasserie Lip, boulevard Saint-Germain, pour un rendez-vous. C’est alors qu’il fut abordé par deux policiers en civil qui le prièrent de monter dans leur voiture. Ce qu’il fit. Et il disparut à jamais. Ben Barka, était un opposant farouche au roi du Maroc, Hassan II, et une figure emblématique du mouvement anticolonialiste international. Son enlèvement, décidé par le souverain marocain, eut lieu avec la complicité de policiers français. Emmené dans une maison de la banlieue parisienne Ben Bark y fut torturé et mis à mort, sans doute sur ordre de Mohammed Oufkir, ministre de l’Intérieur du régime chérifien. Soixante ans plus tard le mystère de sa mort n’a jamais été élucidé même si des enquêtes, notamment de journalistes, ont mis en évidence dans cette affaire les liens entre barbouzes et services secrets français d’une part, la monarchie et l’appareil d’État du Maroc de l’autre. Mais de De Gaulle à Macron en passant par tous les autres présidents de la République qui se sont succédé, de droite comme de gauche, tous ont opposé le fameux « secret défense » aux juges chargés d’enquêter. La justice attendra encore quelques décennies.