Douze personnes, dont un tireur présumé, ont été tuées dimanche 14 décembre sur la célèbre plage de Bondi, à Sydney, où se déroulait un festival annuel de la fête juive Hanoukka. Au moins 29 autres personnes, dont deux policiers, ont été blessées au cours de l’attaque.
La rédaction de Mediapart et Agence France-Presse
OnzeOnze personnes ont été tuées et au moins 29 autres blessées, dont deux policiers, dimanche 14 décembre, lors d’une attaque par balles sur la célèbre plage de Bondi à Sydney (Australie), au moment où se déroulait une fête juive. Selon la police, l’un des deux assaillants présumés a également trouvé la mort ; l’autre, blessé, se trouve dans un état critique. Le chef de la police régionale, Mal Lanyon, a aussi indiqué qu’un « engin explosif artisanal » avait été retrouvé dans une voiture liée à l’un des suspects de la fusillade meurtrière.
Au moment de l’attaque, un événement avait lieu sur la plage pour célébrer Hanoukka, fête juive qui commence dimanche au coucher du soleil. La police australienne considère qu’il s’agit d’un « acte terroriste ». « Cette attaque visait la communauté juive de Sydney le premier jour de Hanoukka », a indiqué le premier ministre de l’État australien de Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns, lors d’une conférence de presse.
Il s’agit d’une « attaque ciblée contre les juifs australiens », un « acte d’antisémitisme maléfique », a également affirmé le premier ministre australien, Anthony Albanese, dans une allocution télévisée. Avant d’ajouter, en rendant hommage aux « héros » qui sont intervenus pour tenter d’arrêter les assaillants présumés : « Nous allons éradiquer ce mal […]. Nous allons aider nos compatriotes juifs pendant cette période sombre pour notre nation. »

Après la fusillade survenue sur la plage de Bondi, à Sydney (Australie), le 14 décembre 2025. © Photo David Gray / AFP
Le président israélien Isaac Herzog a lui aussi dénoncé « une attaque très cruelle contre des juifs ». , demandant à l’Australie de renforcer sa lutte contre l’antisémitisme. « Nous répétons sans cesse nos avertissements au gouvernement australien afin qu’il prenne des mesures et lutte contre la vague massive d’antisémitisme qui sévit dans la société australienne », a-t-il déclaré.
Montée des actes antisémites
Le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, voit dans cette fusillade les « conséquences de la vague d’antisémitisme qui a déferlé dans les rues d’Australie ces deux dernières années ». Il s’agit d’une « tragédie, mais tout à fait prévisible », a indiqué auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le chef de l’Association juive d’Australie, Robert Gregory, ajoutant que le gouvernement australien « a été averti à maintes reprises, mais n’a pas pris les mesures adéquates pour protéger la communauté juive ».
Cette année, les actes antisémites se sont en effet multipliés en Australie. Le 4 juillet, à Melbourne, pendant le dîner de shabbat, un incendie criminel s’était déclaré dans une synagogue. Cette attaque n’était pas la première puisque sept mois auparavant, une autre synagogue avait été incendiée, et une personne blessée. Depuis le début de la guerre à Gaza, des écoles, des maisons, des restaurants et des lieux de cultes ont été ciblé·es.
Au mois d’août, l’Australie avait expulsé l’ambassadeur d’Iran à Canberra, ainsi que trois autres diplomates, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney. Elle avait également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son ambassadeur.
Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques.
Timothy Brant-Coles, touriste britannique témoin de l’attaque
Selon la police de l’État de Nouvelle-Galles du Sud, la fusillade de dimanche a eu lieu vers 18 h 45 sur la plage de Bondi, habituellement prise d’assaut pendant le week-end par des foules de promeneurs, de nageurs et de surfeurs. « Nous avons entendu les coups de feu. C’était choquant, c’était comme dix minutes de détonations incessantes. On aurait dit une arme puissante », a déclaré à l’AFP Camilo Diaz, un étudiant chilien de 25 ans, présent sur les lieux.
« Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques », a aussi indiqué Timothy Brant-Coles, un touriste britannique. Un autre témoin, qui a requis l’anonymat, a affirmé avoir vu six corps gisant sur la plage. Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l’AFP a vu de nombreux objets abandonnés dans la panique par les personnes fuyant la fusillade, dont une poussette d’enfant.
La télévision nationale ABC a montré des images de plusieurs personnes gisant dans l’herbe près de la plage, ainsi que d’un fusil posé contre un tronc d’arbre. Il y avait « du sang partout », a déclaré à ABC un habitant du quartier, Harry Wilson.
Le soutien de la communauté internationale
Peu après la fusillade, Emmanuel Macron a réagi sur le réseau social X : « À Sydney, une attaque terroriste antisémite a frappé des familles rassemblées pour célébrer Hanoukka, a-t-il écrit en français et en anglais. La France exprime ses pensées pour les victimes, les blessés et leurs proches. Elle partage la douleur du peuple australien et continuera de lutter sans faiblesse contre la haine antisémite qui nous meurtrit tous, partout où elle frappe. »
Le Royaume-Uni, par la voix de son chef du gouvernement Keir Starmer, a également adressé « ses pensées et ses condoléances à toutes les personnes touchées par l’attaque effroyable perpétrée à Bondi Beach ». « En condamnant encore une fois avec fermeté toute forme de violence et d’antisémitisme, l’Italie exprime ses condoléances pour les victimes, sa profonde sympathie à leurs proches, aux blessés et aux communautés juives, et renouvelle son amitié avec le peuple australien », a aussi indiqué la première ministre italienne, Giorgia Meloni.
Se disant « choquée » par cette attaque, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a quant à elle affirmé que « l’Europe est aux côtés de l’Australie et des communautés juives partout ». « Nous sommes unis contre la violence, l’antisémitisme et la haine », a-t-elle ajouté. « Cet acte de violence épouvantable contre la communauté juive doit être condamné sans équivoque », a aussi affirmé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.
La rédaction de Mediapart et Agence France-Presse