Il effectue son service militaire comme élève officier de réserve à Saumur et continue à faire ses périodes pendant une dizaine d’années avec le grade de capitaine[2],[4].
Carrière dans l’agro-alimentaire
En 2002, il rejoint, aux côtés de son père, l’exploitation céréalière de Seine-et-Marne sur laquelle sont cultivés colza, tournesol, blé, betterave, maïs et légumes de plein champ[5],[6],[7]. Il lui succède en 2012[4]. Il exploite, avec sa femme et quatre salariés, une grande exploitation de près de 700 hectares[note 1],[4],[8].
En février 2017, il est élu président de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) dont il est administrateur depuis 2005[11],[12]. Il est également nommé président du conseil d’administration d’Avril, groupe industriel et financier de la filière française des huiles et protéines végétales, présent aussi dans les agrocarburants[2],[13]. Il perçoit au titre de l’année 2022 un revenu annuel de 187 000 € brut pour cette activité, soit plus de 15 500 € mensuels[14],[15].
Il est par ailleurs directeur général de Biogaz du Multien, une entreprise de méthanisation[9], administrateur de Saipol, leader français de la transformation de graines en huile et président du conseil d’administration de Sofiprotéol, qui finance des crédits aux agriculteurs[16].
À la FNSEA, Arnaud Rousseau conserve le statu quo lorsqu’il est chargé des négociations sur la répartition des fonds européens de la politique agricole commune (PAC) 2023-2027[8],[19].
En avril 2023, — il est le seul candidat —, à la succession de Christiane Lambert à la tête de la FNSEA[21],[1],[22]. Cette élection est accueillie avec scepticisme par les associations écologiques[7],[23],[24].
Sa prise de fonction à la tête du plus important syndicat agricole français, en 2023, ne fait pas l’unanimité auprès des agriculteurs[28], en raison notamment de son parcours de courtier, diplômé d’une école de commerce et de la taille de son exploitation globale de 700 hectares, qui est sans commune mesure avec la surface standard[29].
Le média Correspondances Paysannes souligne ainsi qu’Arnaud Rousseau est un « vrai PDG [et un] faux paysan [qui a] plus d’heures au compteur sur le fauteuil en cuir de son bureau que sur le siège d’un tracteur »[14],[30]. Plutôt que de le qualifier d’agriculteur, le quotidien économique Les Échos utilise les termes de « businessman farmer » ou d’« agrimanager »[14].
Subventions publiques
Considéré comme un « poids lourd de l’agrobusiness » aux méthodes pas illégales, mais jouant avec les limites du système, il bénéficie notamment d’aides européennes de la politique agricole commune pour chacune de ses quatre exploitations[31].
En 2023 et 2024, Mediapart et Le Nouvel Obs dévoilent en effet comment Arnaud Rousseau a divisé son exploitation en plusieurs entités juridiques afin de contourner le système de contrôle de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) et de bénéficier d’aides publiques de l’État[32],[14]. En 2021 et 2022, l’exploitant bénéficie de 173 000 € et de 178 000 € de la Politique agricole commune (PAC), soit près de six fois la moyenne des aides touchées par des exploitations dont la taille et similaire à la sienne[33],[14].
La moyenne des exploitations de grandes cultures en France est de 87 hectares.
Références
Jean-François Arnaud, « Le nouveau président de la FNSEA, plus PDG que militant », Challenges, 27 février 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
« À la tête de la FNSEA, qui est Arnaud Rousseau, le businessman qui voulait passer pour un paysan ? », L’Humanité, 22 janvier 2024 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
Stanislas du Guerny, « Arnaud Rousseau, le nouvel homme fort d’Avril », Les Échos, 9 mars 2017 (lire en ligne [archive] ).
Laurence Girard, « FNSEA : Arnaud Rousseau, un agro-industriel à la tête du syndicat agricole », Le Monde, 28 mars 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
Pauline Gensel, « Avec Arnaud Rousseau, un mélange des genres à la tête de la FNSEA », Politis, 24 mars 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
Amélie Poinssot, « La rémunération hors norme d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, à la tête du groupe Avril », Mediapart, 29 février 2024 (lire en ligne [archive], consulté le ).
Marie-Josée Cougard, « FNSEA : vers un passage de relais en douceur à la tête du puissant syndicat agricole », Les Échos, 19 décembre 2022 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
O.O, « Qui est Arnaud Rousseau, le nouveau visage de la FNSEA ? », 20 Minutes, 13 avril 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
Amélie Poinssot, « Arnaud Rousseau, un poids lourd de l’agrobusiness pour diriger la FNSEA », Mediapart, 27 mars 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
Pauline Moullot, « Qui est Arnaud Rousseau, le nouveau président de la FNSEA ? », Libération, 13 avril 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
M.P., « Colère des agriculteurs : qui est Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA ? Itinéraire d’un courtier devenu patron d’un groupe agro-industriel », La Dépêche du Midi, 25 janvier 2024 (lire en ligne [archive] , consulté le ).
Amélie Poinssot, « Arnaud Rousseau, un poids lourd de l’agrobusiness pour diriger la FNSEA », Mediapart, 27 mars 2023 (lire en ligne [archive] , consulté le ).