Le chef de l’État a utilisé vendredi une arme constitutionnelle, le veto présidentiel, pour annuler une loi que l’opposition était parvenue à faire voter la veille.
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En Argentine aussi, une loi sur le travail divise la classe politique et crispe les relations sociales. Arrivé au pouvoir en décembre, le président libéral Mauricio Macri est engagé dans un bras de fer avec le Parlement, sur fond de tension sociale croissante. Le chef de l’État a utilisé vendredi une arme constitutionnelle, le veto présidentiel, pour annuler une loi que l’opposition était parvenue à faire voter la veille en congrès. Le texte controversé interdit purement et simplement les licenciements pendant six mois. Cinq centrales syndicales qui soutiennent cette loi estiment que, depuis le début de l’année, 150.000 emplois ont été détruits. Mauricio Macri a entrepris au pas de charge des réformes visant à ouvrir l’économie argentine. La fin du contrôle des changes a entraîné une dévaluation du peso de 30 % dès le mois de décembre, qui a mécaniquement renchéri le prix des produits importés. Le gouvernement Macri s’est, entre autres, attaqué à des subventions et à l’administration où il a supprimé 10.000 postes.
Vendredi, pour justifier son veto, le président, devant les ouvriers d’un élevage de volailles qui l’écoutaient le visage fermé, a qualifié la loi «anti-licenciement», de l’opposition, de texte «anti-emploi» qui «allait apporter plus de pauvreté». Il a qualifié le Front pour la victoire, le parti de gauche de l’ex-présidente Cristina Kirchner, de lui «mettre les bâtons dans les roues».
Très remontés contre le veto présidentiel, les syndicats, habituellement divisés, qui sont apparus unis contre Macri lors du défilé du 1er mai, menacent de lancer une grève générale.