Le 18 juillet 1936, tentative de putsch militaire fasciste (pronuciamento) des généraux autour de Franco et Sanjurjo contre la République espagnole (soulèvement au Maroc espagnol puis en Espagne). La marine refuse de participer au putsch.
Partout où l’armée s’empare du pouvoir, elle exécute massivement tous les membres des partis de gauche et des syndicats ouvriers.
La rébellion militaire franquiste est soutenue par l’Église catholique, la majorité des officiers et les droites.
Début de la révolution espagnole et de la guerre civile (elle fera plus de 350 000 morts auxquels il faut ajouter les 200 000 républicains exécutés sur ordre de Franco après la victoire de mars 1939).
Riposte fulgurante des travailleurs. En quelques jours, dans presque toutes les grandes villes, sauf Séville, Saragosse et Gijon, les ouvriers s’arment et écrasent le putsch. La classe ouvrière inflige une défaite militaire écrasante aux fascistes dans toutes les grandes villes et régions industrielles et les obligent à battre en retraite dans les régions agraires, sous-développées du pays.
L’appareil d’Etat bourgeois vole en éclats.
Des organes de double pouvoir, comités d’usine, de quartiers, de paysans, de soldats, de milices, couvrent presque tout le territoire. Aucune organisation ne donne l’ordre de constituer des comités, ils naissent spontanément.
Le gouvernement républicain n’a plus aucune autorité.
Les ouvriers sont écrasés à Séville et Saragosse, ailleurs, ils l’emportent.
A Madrid, des milliers de travailleurs occupent les rues, bloquant les militaires dans les casernes. L’assaut est donné aux casernes et les mutins sont totalement défaits.
Le 19 juillet, la CNT appelle à la grève générale. Durs combats à Barcelone où le peuple écrase la révolte de l’armée après de sanglants combats.
Le 20 juillet, Grenade tombe aux mains des fascistes, sans résistance, les républicains n’ont rien pour se défendre. Des milliers d’habitants sont fusillés.
Le 21 juillet, réunion du Comité central des milices de Catalogne (CNT, FAI, communistes, socialistes, POUM, catalinistes de gauche). Les anarchistes refusent de centraliser les comités en Espagne et le Poum hésite.
Aout 1936 : Arrivée d’avions allemands et italiens au Maroc.
Violant le principe de non intervention de la SDN, les Italiens envoient 40 000 “volontaires”, tandis que les avions fournis par le Reich assurent aux franquistes la quasi-maîtrise de l’air.
L’Espagne sert de champ d’expérimentation stratégique : le Reich teste l’éfficacité des raids de terreur menés contre les populations civiles.
L’Allemagne et l’Italie continueront à envoyer armes et troupes à Franco.
Sous prétexte de maintenir l’unité avec le Parti radical, le gouvernement français se refuse à intervenir pour aider le Front populaire espagnol. Léon Blum propose aux puissances la non-intervention en Espagne. La France et l’Angleterre signent un pacte de non intervention. Le président Cardenas du Mexique refuse d’y adhérer et livre des armes à l’Espagne républicaine.
Le 6 août, premières lois franquistes en vue de la victoire.
Le 14 août, prise de Badajoz par les franquistes.
Le 19 août, Frederico Garcia Lorca (photo) est fusillé a 38 ans près de Grenade,
En septembre, arrivée des premières brigades internationales suscistées par l’URSS. La formation des brigades internationales a pour but d’éviter que les volontaires étrangers ne rejoignent les rangs du Poum aux sympathies trotskystes.
Aux experts militaires russes s’ajoutent les agents du NKVD qui font régner la terreur en tant que police politique, d’abord dans les Brigades internationales, où règne une discipline de fer.
Le 2 août, 80 républicains sont fusillés par les fascistes à Magallon, en Aragon.
Gouvernement Largo Caballero à participation communiste. Dissolution du comité central des milices en Catalogne. Aide russe à l’Espagne républicaine.
Le 5 août, prise d’Irun par le franquiste Mola.
Le 13 août, chute de San Sebastian.
Le 27 août, les cadets de l’Alcazar à Tolède, assiégés, sont dégagés par les troupes de Franco. Chute de Tolède.
En octobre, arrivée d’armes et de cadres russes pour aider les républicains.
Le 7 octobre, décret d’expropriation des fascistes de leurs terres.
Le 10 octobre, décret créant l’Armée populaire et militarisant les milices.
Reconstitution d’une police et d’une armée bourgeoise centralisée.
Le 12 octobre, chute de la première ligne de défense de Madrid.
Le 17 octobre, Oviedo est prise par les franquistes.
Le 24 octobre, décret de collectivisation en Catalogne.
Le 25 octobre, décret qui interdit toute activité politique et syndicale.
Le 4 novembre, entrée de représentants anarchistes de la CNT dans le gouvernement Caballero. Ils participent à un gouvernement de coalition avec la bourgeoisie. Peu à peu, celui-ci reconstitue une armée qui va s’opposer aux milices et supprimer les comités mis en place par les organisations ouvrières. Tous les ministres, y compris les anarchistes, signent un décret sur la dissolution des milices et leur incorporation dans l’armée régulière.
Le 8 novembre, attaque de Madrid par le général Mola et début du siège de Madrid (- 28 mars).
Le gouvernement Caballero quitte Madrid pour Valence. La défense de Madrid est confiée au général Miaja.
En décembre, le POUM est exclu du gouvernement de la Généralité. Il représente le dernier espoir d’une avant-garde ouvrière trahie par le gouvernement de Front populaire.
Le 17 décembre, la Pravda annonce l’épuration des trotskystes et anarcho-syndicalistes en Catalogne.
1937
Du 22 au 23 mars, la Brigade Garibaldi (brigade internationale constituée d’Italiens) met en déroute devant Madrid, à Guadalaraja, une division régulière de l’armée fasciste italienne. La résonance en Italie est immense. La classe ouvrière italienne reprend espoir et la résistance s’amplifie. Pour la première fois depuis 1926, la chute de Mussolini devient une perspective possible à court terme. Tout dépend de l’issue de la guerre civile en Espagne.
Le 28 mars, Madrid assiégée tombe aux mains des franquistes.
Le 27 avril, bombardement et destruction de Guernica écrasée par les bombes de la Luftwaffe (légion Condor).
Le secrétaire de Trotsky en Norvège et membre du secrétariat international, Erwin Wolf, est enlevé à Barcelone et assassiné par la GPU.
Du 2 au 6 mai, journées de mai, émeutes de Barcelone, guerre civile dans la guerre civile.
Les gardes d’assaut (asaltos), dirigés par les staliniens (PSUC) tentent de s’emparer par surprise du central téléphonique de Barcelone contrôlé par les travailleurs et la CNT, qui pouvaient ainsi écouter les conversations téléphoniques gouvernementales.
Les forces gouvernementales sont repoussées. Les travailleurs alertés se rendent alors dans les locaux de la CNT et du POUM pour s’armer et dressent de nombreuses barricades. Les ouvriers sont les maîtres de Barcelone.
Les dirigeants de la CNT, dont certains participent au gouvernement, souhaitent calmer le jeu et appellent à déposer les armes, suivis dans ce sens par les dirigeants du POUM. Les ouvriers sont prêts à prendre le pouvoir mais la direction de la CNT et du Poum hésitent, puis reculent et cèdent. La révolution est écrasée.
Le 15 mai, sur pression du Parti communiste, le gouvernement du docteur Negrin (PSOE) remplace le gouvernement Largo Caballero qui a refusé de mettre le POUM hors la loi.
Début de la répression contre les anarchistes et le POUM. Le POUM est interdit, ses militants pourchassés, ses dirigeants emprisonnés. Le NKVD (services secrets soviétiques) produit de faux documents établissant la trahison du POUM, dont les dirigeants sont arrêtés.
Le 16 mai, Juan Andrade est arrêté avec d’autres responsables du POUM par la police russo-stalinienne.
En juin, Andreu Nin, secrétaire national du Poum est emmené de Barcelone à Valence puis à Madrid, torturé et assassiné par les staliniens. Il disparaît à côté d’un aérodrome soviétique, à Alcale de Hénares.
Le 6 juin, bataille de Brunete (- 28), attaquée par les Républicains.
Le 19 juin, les franquistes s’emparent de Bilbao puis, le 26, de Santander.
En décembre, début de la bataille de Teruel (- 22/02/1938)
1938
En février, les franquistes reprennent la ville de Teruel. Ils vont pouvoir accéder à la Méditerranée. Tournant de la guerre.
Le 3 avril, Franco s’empare de Lerida.
Fin juillet, début de la bataille de l’Ebre (- novembre), dernière offensive des Républicains qui va se terminer par une déroute qui ouvre à Franco les portes de la Catalogne.
Le 23 décembre, bataille de Catalogne.
1939
Le régime franquiste, qui se réclame du national-syndicalisme, interdit les syndicats pour les remplacer par une organisation syndicale unique dépendant étroitement de l’Etat (syndicalisme vertical).
En janvier, la France et la Grande-Bretagne réaffirment leur attachement à la politique de non-intervention en Espagne.
Le 26 janvier, les franquistes rentrent à Barcelone. Après la chute de Barcelone, une partie des dirigeants du Poum parvient à s’échapper de prison et à passer en France, où certains se rapprochent du Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) de Marceau Pivert.
Chute de Madrid le 28 février après trente mois de siège.
Franco est vainqueur de la guerre civile. La France et l’Angleterre reconnaissent le gouvernement Franco. Pétain est envoyé comme ambassadeur.
500 000 réfugiés espagnols passent la frontière et sont internés en France dans des camps d’exception.
En mars, entrée des troupes franquistes à Madrid.
Fin de la guerre civile le 1er avril.
Terrible répression à Madrid.
Le 5 août, 13 jeunes femmes (las trece rosas), la plupart membres des Jeunesses socialistes unifiées (PCE), et 43 hommes sont exécutés devant les murs de la prison de l’Est.
Source Imprecor