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Bataille de Stalingrad. Personne ne doit oublier le rôle de l’URSS dans la défaite du nazisme !

Depuis le 21 juin 1941, les forces armées de l’Allemagne hitlérienne, aidées par leurs alliés roumains,hongrois, italiens, finlandais, croates et slovaques, aidées par des fascistes français, espagnols, belges … déferlent sur l’Union soviétique. Ils ont presque gagné la guerre. L’Europe est écrasée sous la botte nazie.

Les blindés de Guderian approchent la Mer Caspienne et le Caucase. Elles atteignent même la Volga, et là se voient stoppées par l’héroïsme incroyable de communistes russes défendant l’URSS. La Seconde Guerre mondiale s’est jouée sans aucun doute à Stalingrad, plus grande, plus acharnée et plus violente bataille de l’histoire humaine, pourtant riche en épisodes sanglants.

2 février 1943, les dernières forces allemandes du secteur se rendent. La poussée fasciste est stoppée. L’espoir change de camp.

23 août 1942 L’attaque allemande : Les chars de la 16ème panzerdivision traversent Spartakovka, faubourg de Stalingrad, une grande ville de 600000 habitants étirée sur 60 kilomètres au long de la Volga. Si cette clé tombe, la route du pétrole caucasien est ouverte à Hitler. Soudain, les monstres d’acier sont stoppés par un feu nourri émanant de pièces anti-aériennes. Quelle troupe imprévue s’oppose donc aux panzers ? « Ces canons étaient servis par des femmes, pour la-plupart ouvrières de l’usine « Barricade rouge », lancées dans la bataille sans aucune instruction militaire » (Jean Mabire, Stalingrad). L’affrontement entre l’élite de la Wehrmacht et ces ouvrières dure 24 heures, jusqu’au dernier canon anti-aérien positionné horizontalement, jusqu’à la dernière soldate puisque aucune, même isolée, n’a quitté son poste pour rejoindre les abris. La ruée nazie dans Stalingrad est stoppée ; des renforts prennent position, mais toutes les filles, sans exception, ont été tuées.

Cette tenacité héroïque du 1077ème régiment anti-aérien symbolise bien la résistance sur la Volga en cette fin août 1942. L’espérance de vie d’un soldat soviétique arrivé dans Stalingrad est inférieure à 24 heures. Hitler y engage un quart de ses forces armées, des dizaines de fois plus que celles stationnées en France.

Le 13 septembre, l’armée allemande lance un assaut en règle sur la ville. Les combats prennent aussitôt un aspect acharné, sans répit, seconde après seconde, dans un bruit incessant même la nuit. Autour des usines géantes Octobre rouge et Barricades rouges, deux mondes s’affrontent sans pitié.

Sous le feu combiné de l’artillerie et de l’aviation, entre 1 100 000 et 1 200 000 soldats soviétiques perdent la vie. Chaque quartier, chaque usine, chaque ruelle, chaque maison, chaque étage, chaque pièce devient un enjeu car pour moins subir l’artillerie allemande, les Russes ont choisi de tenir leurs lignes au plus près de l’ennemi. Ainsi, les combats pour « le kourgane de Mamaïev », « l’ascenseur à grain » ou la « maison de Pavlov » occasionnent des milliers de morts.

Au fil des jours et au prix d’un mort chaque 7 secondes, l’armée germano-fasciste s’empare d’un dixième de Stalingrad, deux dixiémes… neuf dixièmes… Le 8 novembre 1942, Hitler annonce un peu vite la prise de tout Stalingrad ; le lendemain, l’hiver commence.

Les journaux du monde entier rendent bien compte de l’acharnement inédit des combats. Aux Etats-Unis, le New York Herald Tribune résume « Pareils combats échappent à tout calcul stratégique. Ils sont menés avec une haine féroce, avec une ardeur telle que même Londres n’en a pas connu de pareille aux pires journées des raids aériens allemands. » Le Berliner Börsen Zeitung, quotidien du parti nazi, fait le même constat « Pour la première fois dans l’Histoire, une ville moderne est tenue par des troupes jusqu’à la destruction de son dernier pan de mur. Bruxelles et Paris ont capitulé. Même Varsovie a accepté la capitulation. Mais cet ennemi-là n’a pas pitié de sa propre ville. Notre offensive, malgré notre supériorité numérique, n’est pas couronnée de succès… »

La 138ème division soviétique, coupée par des unités allemandes du front russe, tient acculée aux pentes de la Volga près de l’usine Barricades, jusqu’au jour de la victoire, par un froid terrible. Le 2 février, ce sont les survivants de cette division qui débouchent du faubourg nord des Barricades, au pas de charge, et voient fleurir les drapeaux blancs des poches hitlériennes.

19 novembre 1942 : la contre-attaque soviétique

Au coeur de l’automne, la ligne de front se stabilise en raison de la boue qui empêche les véhicules de se déplacer.

La VIe armée allemande de Friedrich Paulus paraît puissante avec cinq corps : le 4ème Corps d’armée(29e division d’infanterie motorisée, 397e division d’infanterie, 361e division d’infanterie), le 8ème Corps d’armée (76e division d’infanterie, 113e division d’infanterie), le 11ème Corps d’armée (44e division d’infanterie, 375e division d’infanterie, 384e division d’infanterie), le 14ème Corps d’armée (3e division d’infanterie motorisée, 60e division d’infanterie motorisée, 16e division blindée) et le 51ème Corps d’armée (71e, 49e, 94e, 295e, 305e, 389e divisions d’infanterie, 100e division de chasseurs, 14e et 24e divisions blindées).

En fait, les Russes profitent mieux de l’accalmie d’automne pour se renforcer et préparer la contre-attaque. Le maréchal Joukov va lancer le 19 novembre 1942 deux offensives (opération Uranus) pour prendre en tenailles cinq armées fascistes : la 8ème italienne, les 3ème et 4ème roumaines, la 6ème allemande et la 4ème armée blindée allemande.

La principale branche de la tenaille part du Nord de Stalingrad pour percer un secteur surtout tenu par la troisième armée roumaine. Sous le commandement du Général Nikolaï Vatoutine, trois armées russes complètes ( 1ère de la Garde, 5e d’assaut, 21e Armée, soit dix-huit divisions d’infanterie, huit brigades de chars (T-34 M40), deux brigades motorisées, six divisions de cavalerie et une brigade antichar) assaillent des Roumains au moral déjà atteint. Mal positionnés dans le dispositif hitlérien, trop écartés de la 6ème armée de Paulus, dépassés en nombre et mal équipés, les soldats roumains résistent une bonne journée puis sont balayés par les chars de Rokossovsky. Le 23 novembre, cinq divisions de cette 3ème armée capitulent.

Au Sud de Stalingrad, c’est la 4ème armée roumaine qui reçoit, le 20 novembre, l’attaque du front de la Volga (51ème, 57ème et 64ème armées soviétiques). Elle aussi, ne peut empêcher la création d’une énorme brèche.

Le 22 novembre, les deux pinces de la tenaille Joukov se rejoignent à Kalatch, parachevant l’encerclement de la 6ème armée, à présent enfermée dans Stalingrad et la boucle de la Volga.

Hitler ne s’avoue évidemment pas vaincu. Il forme le nouveau Groupe d’armées du Don sous les ordres du fameux maréchal Erich Von Manstein pour dégager la 6ème armée. Au prix de sacrifices considérables les blindés du général Hoth parviennent le 21 décembre à 48 kilomètres des lignes de l’armée Von Paulus ; le quartier général nazi discute âprement mais donne ordre à la 6ème armée de continuer à tenir les quartiers emportés de haute lutte dans Stalingrad plutôt que rejoindre l’avancée de Hoth.

Pourtant, le 16 décembre, une nouvelle offensive soviétique a pulvérisé la 8ème armée italienne ne laissant aucune chance à la Wehrmacht de tenir le front de la Volga autour de Stalingrad.

Par un froid sibérien, les Soviétiques continuent à contre-attaquer dans Stalingrad même, eux aussi, pièce par pièce, maison par maison, rue par rue.

Début janvier, la ration de pain des soldats allemands ne dépasse pas cinquante grammes.

Le 12 janvier, le front de la 2ème armée hongroise subit lui aussi une offensive massive et se disloque rapidement

2 février 1943, les dernières forces allemandes du secteur se rendent

Cette victoire soviétique de Stalingrad représente sans aucun doute l’évènement majeur de la Seconde Guerre Mondiale. Pour les armées des pays fascistes, jusque là grands vainqueurs, Stalingrad marque le tournant décisif avant la défaite. Jusqu’à la fin de la guerre, Hitler ne disposera plus de réserves.

L’Histoire officielle et conservatrice française minimise la détermination du nazisme à écraser l’URSS

Depuis une vingtaine d’années, l’Histoire émanant de la propagande américaine, dominante dans les manuels scolaires et revues historiques français, présente l’analyse de la Seconde guerre mondiale au travers de deux lorgnettes :

* le concept de totalitarisme, plaqué à la fois sur le fascisme et le stalinisme

* l’horreur de la Shoah

En ce qui concerne le rapport entre URSS et 3ème Reich, c’est la signature du pacte germano-soviétique qui est mise en avant. Tout en considérant ce pacte comme un des pires crimes de Staline, on ne comprend rien à la Seconde Guerre Mondiale sans reconnaître son aspect tactique conjoncturel surtout pour Hitler.

Pour l’essentiel, il me semble que l’histoire ne peut occulter les faits suivants :

* Une grande partie du capitalisme financier et industriel, en particulier américain, a soutenu et permis la victoire du nazisme en 1933, le génocide de la gauche allemande, le redémarrage économique et le réarmement de l’Allemagne nazie avec essentiellement un but en tête : faire écraser l’URSS par la Wehrmacht.

* Le but de guerre principal d’Hitler a toujours consisté à écraser l’URSS pour des raisons idéologiques et « d’espace vital ». La liquidation physique d’une bonne partie de la population russe était programmée puis a été poursuivie d’une façon particulièrement horrible. Les études parues estiment à environ 10 millions les civils soviétiques exterminés. C’est énorme.

31 décembre 1937 : « La lutte contre le bolchevisme mondial est le but principal de la politique allemande » (Goebbels, ministre nazi de la propagande)

L’Histoire officielle et conservatrice française minimise l’importance des armées soviétiques dans la victoire sur le fascisme

* C’est face à l’URSS que le fascisme a perdu la guerre. Tel était le point de vue de 57% des Français à la Libération. Tel est le point de vue justifié des historiens sérieux. Mais les médias occultent sans cesse cette réalité, d’où une valorisation des Américains (300 mille morts soit 0,2% de la population) et un oubli des 21 100 000 soviétiques (soit 10% de la population, chiffres d’après Marc NOUSCHI, Bilan de la Seconde Guerre mondiale, Le Seuil, 1996) tombés entre 1941 et 1945 (les dernières estimations des historiens se rapprochent de 26 à 27 millions).

* Sans la détermination de l’armée russe de 1942 à 1944 lors des principales batailles de Moscou, Koursk, Léningrad, Stalingrad, Démiansk, Kharkov, Kiev, Crimée, Vitebsk…, les Résistances militaires des pays occupés auraient été écrasées, les débarquements d’Italie, de Provence et de Normandie n’auraient pu avoir lieu, la Shoah auraient été poursuivie.

Quelle est la cause de la minimisation du rôle des soviétiques dans la victoire sur le nazisme ?

Les minables livres d’histoire qui mettent dans le même sac assaillants et défenseurs de Stalingrad pour cause de totalitarisme, pourraient difficilement expliquer l’affrontement nazisme-URSS jusqu’aux plus extrêmes limites des deux belligérants. Aussi, ils préfèrent, pour l’essentiel, occulter cette réalité.

Le pire, c’est que nous ne pouvons pas compter sur les médias réputés « de gauche » pour limiter la portée des propagandes mensongères. Souvent alignés depuis plusieurs années, sur une orientation atlantiste pro-américaine, ils s’acclimatent facilement de l’idéologie ambiante. Ainsi en Belgique, un texte signé par Guy Spitaels, ancien président du PS, de l’Internationale socialiste et ministre d’Etat ainsi que par deux journalistes réputés (Jean-Marie Chauvier et Vladimir Caller) a été refusé par le journal « de gauche » Le Soir avant d’être publié par le quotidien de droite La Libre Belgique. Nous le mettons en ligne ci-dessous ainsi que l’information sur ce refus.

Conclusion

Laissons le mot de la fin à Albert Einstein lorsqu’il apprit la victoire de Stalingrad : « Sans la Russie, ces chiens sanguinaires allemands auraient atteint leur but ou, en tout cas, en seraient proches. (…) Nos enfants et nous avons une énorme dette de gratitude envers le peuple russe qui a enduré tant d’immenses pertes et de souffrances ».

Notre profond désaccord et notre condamnation du stalinisme est une chose ; notre respect pour les combattants soviétiques de Stalingrad et pour le rôle positif de l’URSS dans la défaite fasciste en est une autre !

Jacques Serieys

 

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Information

Cette entrée a été publiée le 22 juin 2017 par dans anticapitalisme, Conflits et Guerres, DOCUMENTS POUR L'HISTOIRE.