Non, quatre fois non. Les élus étaient au diapason, ce jeudi au conseil régional, pour dénoncer le plan de santé 2018-2022.
L’issue du vote était annoncée, voilà qui est confirmé. Le conseil régional a voté ce jeudi un avis – consultatif – défavorable contre le plan régional de santé 2018-2022. A l’unanimité… sauf le vote des élus FN, qui ont quitté l’hémicycle en protestation contre la « mascarade » de leur présenter un texte déjà adopté.
En cause :
Et la visite à Orléans, la veille, de la ministre de la Santé Agnès Buzyn ne les a pas calmé, bien qu’elle ait tenté de les rassurer sur les contraintes des maisons de santé……Que du baratin !
Comme l’a dit François Bonneau (PS) en pensant aux acteurs économiques et aux citoyens désireux de venir habiter en région: “savoir qu’on ne peut pas accéder aux soins, c’est une question qui se pose pour venir ou non sur notre territoire”. Guillaume Peltier le patron du groupe UDC (opposition) s’est dit “estomaqué”par “l’attitude du gouvernement”. “C’est illustration du mépris qu’il a pour notre territoire”. S’agissant des propos de la ministre prononcés à Orléans mercredi sur la réforme du système de santé, le député du Loir-et-Cher a parlé de “carabistouilles et fadaises“. Le maire de Neung-sur-Beuvron qui s’est vu refuser les financements d’Etat de sa MSP (Maison de santé pluridisciplinaire), faute d’avoir le quota de deux médecins, est allé jusqu’à regretter qu’il n’y ait pas “de modulation du conventionnement“, ni ” d’encadrement de la liberté d’installation en début de carrière pour les médecin”. Le fondateur de la droite forte serait-il devenu castriste?
En terme plus choisis, Anne Leclercq (PS) vice-présidente en charge du dossier avait souligné l’état critique du système, médecine de ville et hospitalière: “Aujourd’hui plus personne ne conteste que la situation n’est plus tenable dans les territoires ruraux, comme dans certaines agglomérations, et tout le monde se mobilise.”
Elle a rappelé quelques suggestions essentielles demandées tant par les socio-professionnels du CESER que par le Conseil régional: .”..une hausse importante du numerus clausus, nous avons demandé aussi l’alignement du nombre d’internes, nous avons demandé la fin de la liberté d’installation, nous avons demandé la mise en place d’un conventionnement sélectif, nous avons demandé la mise en place d’un zonage conventionnel plus adapté à notre situation.”
Avant le premier PRS (2012), la région avait commencé à financer les MSP qui sont aujourd’hui 125 sur le territoire des six départements. A propos du seuil de médecins qui a donné lieu en milieu de semaine à un couac entre la ministre et sa directrice de l’ARS, François Bonneau a lancé à l’Etat, “il faut réparer et non pas augmenter les difficultés”. Or pour la vice-présidente, “la situation est critique, il y a besoin d’investissements notamment dans les plateaux techniques des hôpitaux, d’internes, de chefs de clinique…”.
Autre grief des élus régionaux contre le plan du ministère un manque de lisibilité voire de transparence, sur la fermeture des services hospitaliers, voire d’établissements comme à Gien et Pithiviers qui seraient menacés. Selon la vice-présidente, Certaines spécialités emblématiques sont concernées : la chirurgie (fourchette basse passant de 30 à 25 implantations avec des fermetures possibles dans le Cher et dans l’Indre) et la gynéco-obstétrique avec la menace de fermeture de 4 unités (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Loir-et-Cher).
Hormis le FN, qui a donc refusé ostensiblement de prendre part au vote, à l’unanimité le conseil régional a rejeté à son tour la Plan Régional de Santé de l’Etat estimant comme la souligné Anne Leclercq qu’il “n’est pas à la hauteur des besoins de la population”. Tout bonnement. Ah les doctes plaignantEs ! A croire que la casse du système de santé n’a commencé qu’avec Macron !! Les Socialistes avec Hollande et la droite avec Sarkozy ont largement débuté la casse des hôpitaux et autres ! Hypocrites !!!!
La manifestation nationale de ce jeudi 19 avril avait une forte connotation « santé » à Pithiviers. Une petite cinquantaine de grévistes se sont rassemblés devant le centre hospitalier, à 10 h 30. Puis un cortège s’est élancé, à 11 heures, en direction de l’ancienne gare.
Il y avait autant de blouses blanches que de gilets jaunes, ce jeudi matin 19 avril, lors de la manifestation qui a eu lieu à Pithiviers. Organisée dans le cadre d’un mouvement national, elle a regroupé une petite cinquantaine de personnes : cheminots, étudiants, retraités, enseignants, postiers, gaziers… Et donc surtout des personnels de l’hôpital, point de rendez-vous du rassemblement.
Outre les slogans ou sifflets, tous avaient les mêmes mots à la bouche. Ceux prononcés mercredi 18 avril par Anne Bouygard, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS), à propos du service des urgences pithivérien : « Sa fermeture n’est pas à l’ordre du jour. D’autant plus que nous avons absolument besoin d’un service d’urgence à Pithiviers ! » avait ainsi martelé Anne Bouygard.
Interrogés ce jeudi, sur ce qu’ils pensaient de cette annonce, les soignants ont répondu qu’ils avaient « envie d’y croire ». Mais tous se sont montrés également « méfiants et inquiets ». « À ce jour, je ne crois plus aux paroles, j’attend du concret, des actes », confiait un gréviste. Et un second d’appuyer : « En tout cas, si la directrice de l’ARS a dit ça et que les urgences ferment ensuite, j’irai la chercher ! ».
Enfin, la santé mise à part, les manifestants avaient d’autres revendications :