A la veille des vacances, la vidéo montrant un élève menaçantson enseignante avec un pistolet factice dans un lycéede Créteil a déclenché sur les réseaux sociaux une vague de réactions d’enseignants ayant eux aussi subi des agressions.
La plupart dénonçait le manque de soutien de leur administration, leur demandant souvent de ne pas porter plainte, pour ne pas « faire de vagues ».
Blanquer a sauté sur l’occasion pour distiller son discours réactionnaire sur la nécessité d’un retour de l’autorité dans les établissements publics, rendant les élèves responsables de cette violence. On peut comprendre l’exaspération de collègues confrontés dans leurs établissements à la violence scolaire, mais la réponse n’est pas dans le renforcement des sanctions, ni dans l’introduction des flics à l’école.
La violence, c’est d’abord celle qui frappe les milliers de jeunes qui sont exclus du système scolaire chaque année, après la 3e ou après le bac, ceux et celles qui, mal orientés, sont envoyés dans des filières non choisies, les élèves des établissements des quartiers populaires entassés dans des classes surpeuplées. C’est aussi la violence envers les enseignantEs, victimes des suppressions de postes, de conditions de travail dégradées d’année en année, du temps de travail qui s’alourdit.
Les indicateurs officiels, nationaux ou internationaux, sont unanimes : en France, le lien entre milieu social et résultats scolaires est parmi l’un des plus élevés des pays de l’OCDE.
Le rapport PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) montre que les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé ont enregistré 118 points
de moins en sciences que ceux issus d’un milieu favorisé, l’équivalent de presque quatre années de scolarité. Une étude du Cnesco, le Conseil national de l’évaluation du système scolaire, montre en outre qu’un élève d’un quartier défavorisé réussit deux fois moins qu’un élève de quartier favorisé.