Ce mardi 5 février, les membres de la Plate-forme pour la défense de la Constitution, composée de chavistas dissidents, ont rencontré le Président vénézuélien (par intérim) Juan Guaidó.
Par Marc Saint-Upéry
Reniant toute cohérence idéologique et toute éthique révolutionnaire socialiste, les camarades de la Plataforma de Defensa de la Constitución (PDC) se sont réunis avec les putschistes d’extrême droite pro impérialistes de la clique de Juan Guaido et «Voluntad Popular», «dans un espace de respect et de reconnaissance» (sic !!!) mutuels.
Malheureusement, ce n’est pas un «fake news», comment en témoigne la photo sur le mur de Facebook de Sergio Sanchez, où l’on reconnaît entre autres Guaido lui-même et Edgardo Lander animateur de cette plate-forme
Voilà le bref compte rendu de cette réunion particulièrement répugnante. Il marque une capitulation en rase campagne d’un secteur important des forces révolutionnaires, tous ex-cadres de la révolution bolivarienne, et de leur sacro-sainte indépendance de classe face à la réaction stipendiée par Mike Pence [vice-président des Etats-Unis]:
«Ce matin, nous avons eu une très bonne rencontre entre la Plataforma de Defensa de la Constitución et Juan Guaidó. Les deux parties ont présenté leurs visions et leurs propositions dans une atmosphère de respect et de cordialité. Certaines choses ont été convenues, d’autres non.
La PDC (Plate-forme de défense de la constitution) a présenté sa proposition de référendum consultatif comme un moyen de sortir de la crise dans le cadre du respect de la souveraineté, qui a été écouté attentivement par Guaidó. D’autres questions se sont posées comme l’Arc minier [où sont réalisés des investissements impérialistes divers par des transnationales ayant leur siège aux Etats-Unis, en Chine, en Suisse, etc.], la loi sur les hydrocarbures, les garanties politiques, etc.
C’était un espace de respect [sic] et de reconnaissance entre les secteurs de la gauche et des membres de l’Assemblée constituante [dont Guaido n’était pas, par hasard, depuis le 5 janvier 2019, puis dans la foulée Président autoproclamée du Venezuela].»
«A la fin de la réunion, la PDC a déclaré qu’elle organiserait également une réunion avec Maduro (ou essaierait de le faire), avec l’ONU, avec les gouvernements favorables au dialogue et avec l’UE. Leur intention est de rechercher des solutions pacifiques et négociées par le dialogue.»
«Pour sa part, Juan Guaidó leur a dit qu’ils étaient ouverts à un dialogue social, à des solutions politiques, mais il y a un refus retentissant du Madurismo de mettre sur la table la possibilité de sa sortie du pouvoir ou une élection transparente à laquelle on aspire finalement.
De nombreuses propositions très intéressantes pour le dialogue social ont émergé, y compris l’installation d’une table de travail dans les AN avec tous les secteurs sociaux qui viennent de Chavismo. Espérons que la polarisation n’écrase pas ces initiatives de dialogue horizontal.
Espérons que l’esprit de respect et de reconnaissance que nous avons vu aujourd’hui sera le prélude au futur Venezuela. Le Venezuela dépolarisé.»