NPA Loiret

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Appel unitaire : Après le 17 juin, déterminés à poursuivre l’action

lundi 17 juin 2019

Communiqué FSU (SNES, SNEP, SNUEP, SNETAP), CGT (Educ’Action, agri, enseignement privé), Solidaires (SUD éducation, SUD rural-territoires, Sundep), SNALC, CNT, SYNEP-CFE-CGC, Snec-CFTC
avec le soutien des Stylos rouges, de la chaîne des bahuts et de l’APSES

L’appel intersyndical à la grève de la surveillance des épreuves ce lundi 17 juin a été bien suivi. En dépit de la communication lénifiante du ministre de l’Education nationale, les centres d’examens ont été obligés de faire des sur-convocations, des pressions, des appels à d’autres personnels. Les épreuves se sont déroulées, parfois au prix de conditions inacceptables.

Une fois de plus, le gouvernement a campé sur ses positions méprisantes et autoritaires. Il a refusé le dialogue social et toute réponse au préavis de grève, mais s’est vu obligé de défendre ses réformes, et de renoncer à certaines mesures de la loi Blanquer.

La grève de la surveillance des épreuves a été majoritaire dans bon nombre d’établissements.
Elle a aussi mobilisé en collège.
Les organisations syndicales représentatives du public et du privé, de l’enseignement agricole ainsi que les Stylos rouges et la chaîne des bahuts, appellent les personnels à continuer à se réunir en assemblées générales, et à poursuivre la grève là où elle a été ou sera décidée collectivement, pour :
une revalorisation significative des rémunérations ;
le retrait des réformes des lycées et du baccalauréat ;
le retrait de la loi Blanquer et du projet de loi « Fonction publique ».
Des préavis de grève sont déposés à cet effet sur toute la période des examens et concours.

Les organisations dénoncent toutes les formes de pressions et de répressions touchant les élèves et les personnels. Elles soutiendront toutes celles et ceux qui en sont victimes.

Déterminées à poursuivre l’action, les organisations appellent à mettre en débat la grève le jeudi 27 juin, premier jour de la surveillance du brevet des collèges et journée d’action interfédérale contre la loi Fonction publique et pour la revalorisation des salaires.

Paris, lundi 17 juin 2017

AG Toulouse 17-06-19 2

Grève du Bac

Le faible taux de grévistes affiché par le ministère de l’Education lundi a pu atteindre 50 % dans certains lycées, les profs se refusant toutefois à perturber réellement l’épreuve.

Le scénario était écrit à l’avance. Pour le ministre de l’Education, l’appel à la grève des enseignants pour le premier jour des épreuves du bac devait se solder par un fiasco. Jean-Michel Blanquer l’avait répété en boucle, «les épreuves du bac se dérouleront sans difficulté». Résultat : «Pas une seule épreuve bloquée, tout va bien», a frétillé dès la mi-journée son entourage.

Légitimité

Les chefs d’établissement avaient, il est vrai, carte blanche pour mobiliser des surveillants supplémentaires, destinés à remplacer les profs grévistes… Les plans B (de tout genre) ont parfaitement fonctionné. Peut-être faudra-t-il les réactiver pour les prochains jours. Réunie en fin de journée lundi, l’intersyndicale devait déposer un préavis de grève pour les enseignants qui par endroits décideraient de poursuivre le mouvement. Un appel à la grève est par ailleurs lancé pour le premier jour du brevet, le 27 juin.

Le ministère parviendra-t-il à réitérer le sans-faute affiché lundi ? A dire vrai, les enseignants grévistes l’ont cette fois plutôt aidé. Aucun n’avait envie d’empêcher leurs élèves de passer cet examen final à forte portée symbolique. «Ce n’est pas facile d’être là et de ne pas surveiller. J’ai deux classes de terminale que je prépare au bac depuis un an», confiait Alain, prof de maths gréviste croisé devant son lycée Paul-Valéry, dans le XIIe arrondissement à Paris. Où le piquet de grève était assez original : pas de barrage, ni de blocage filtrant. Ni même slogan, ou coup d’éclat. «L’idée n’est pas de déranger les élèves pendant l’épreuve. On ne veut pas faire de bruit.» Autre situation peu commune : à Montpellier, le proviseur du lycée Jean-Mermoz était sur le perron de son établissement, dans un calme olympien au point de saluer la «responsabilité» des grévistes : «Ce matin, 846 élèves passent l’épreuve de philosophie sans problème de surveillance. On a convoqué plus d’enseignants, autrement dit on a surbooké. Les grévistes ont fait preuve de responsabilité, ils nous ont avertis.»

Au bas des marches, à l’ombre de quelques drapeaux SUD, les intéressés affichent un calme identique. Mais tous sont certains de la légitimité de leur mouvement. «C’est notre devoir de faire grève. On s’élève contre cette réforme Blanquer parce qu’elle entraîne une dégradation profonde des inégalités et de notre système scolaire», résume Françoise, prof de lettres, syndiquée au Snes-FSU (majoritaire dans le secondaire). A ses côtés, Eric, prof de philo et lui aussi adhérent au Snes, acquiesce : «La question des inégalités est centrale dans notre mouvement. On va se retrouver avec un bac à valeur locale, l’orientation des élèves se fera en fonction d’examens locaux… Un bac passé chez moi, à Lunel, n’aura pas la même valeur qu’un bac décroché à Henri-IV.» Marine Trégan, cosecrétaire académique de SUD, insiste quant à elle sur l’ampleur de ce mouvement : «Nous avons des profs mobilisés de la maternelle à l’université. La réforme Blanquer affecte en effet tout le parcours de l’éducation.»

Invisibilité

Les premières estimations de la mobilisation, communiquées par le ministère à la mi-journée, étaient de l’ordre de 5,3% d’enseignants grévistes dans le secondaire (englobant donc collèges et lycées). «On était 50% de grévistes à Van Dongen ce lundi. Ça ne veut rien dire 5 %, il avait annoncé ce chiffre avant ! peste Elizabeth, prof d’histoire-géo en Seine-et-Marne (lire page 5). Même si l’épreuve a eu lieu, c’est un succès qui montre bien qu’on a le sentiment que notre ministre ne nous écoute pas.» Ces derniers jours, plusieurs enseignants interrogés craignaient une invisibilité de leur mouvement, à l’image de leurs actions ces derniers mois. D’où cette grève le jour du bac, avec l’espoir que parce que c’est symbolique, les médias en parlent.

Des rassemblements étaient prévus dans plusieurs villes. A Paris, le rendez-vous était rue du Bac (le prof est blagueur), dans le VIIe arrondissement. Des bureaux de classe étaient installés dans la rue pour l’occasion. Ils étaient, selon l’AFP, quelques centaines de manifestants, à se convaincre que cette mobilisation était utile. L’ambiance était plutôt bonne, avec du soleil (rare), des chants («Même si Blanquer ne le veut pas, nous, on est là») et des pancartes («Avec tes économies Blanquer, le lycée prend cher»). Repérée aussi, à partir du sujet de philo du matin : «Les lois peuvent-elles faire le bonheur ? Pas la vôtre, monsieur Blanquer.» La mobilisation a failli tourner au vinaigre boulevard Raspail. Un cordon de policiers barrait la route du cortège. Célestine, membre du collectif Stylo rouge : «Ils nous ont placés loin, là où il n’y a personne, alors on essaie de se faire entendre.»

 

Grève du bac : les calculs de Blanquer

Par Marie Piquemal — 17 juin 2019 à 20:06

Sur les coups de 12 h 04, lundi, le ministère de l’Education nationale a envoyé un communiqué de presse sur les estimations du nombre d’enseignants grévistes lors de la surveillance de l’épreuve de philo du bac. Des chiffres attendus car la situation est inédite : pour la première fois, un appel national à la grève a été lancé pour le coup d’envoi des épreuves du bac par une intersyndicale large (Snes-FSU, Snalc, Sud-éducation, CGT, etc.).

Le communiqué de presse du ministère se veut factuel : quatre moyennes pondérées, les unes à la suite des autres. Pas de commentaire de texte, ce qui est louable. Mais pas non plus d’éléments de méthodologie, ce qui est plus embêtant. N’importe quel candidat au bac le sait : un pourcentage n’a de sens qu’au regard de la base à partir de laquelle il est calculé.

Le ministre propose quatre pourcentages pour interpréter ce mouvement de grève. Le premier prête le plus à rire : 2,54 %, soit la part des enseignants grévistes sur l’ensemble du personnel de l’Education nationale, englobant les 898 0000 profs, de la maternelle au lycée, mais aussi le personnel de direction, l’administratif, etc. Soit 1,3 million de personnes. Est-il nécessaire de préciser que ce pourcentage n’a aucune utilité ? L’appel à la grève ne concerne que les enseignants !

Le deuxième indicateur n’est guère mieux : le ministère resserre la focale sur le seul corps enseignant mais… toujours de la maternelle au lycée ! Certes, des profs du primaire ont pu se mettre en grève, en soutien ou parce qu’ils luttent contre le projet de loi Blanquer (rien à voir avec la réforme du lycée), mais cela reste anecdotique. L’indicateur suivant le confirme : grâce à ce communiqué, on sait que 0,53 % des enseignants sont déclarés grévistes dans le premier degré (de la maternelle au CM2).

Bon prince, le ministère fournit une dernière façon de compter : 5,4 % de grévistes parmi les enseignants du second degré, qui inclut aussi les collèges. Là encore, où est le sens alors que la grève vise la réforme du lycée ? Les plus aguerris à la mobilisation noteront que cette façon de présenter les chiffres est un classique, quel que soit le bord politique.

Sauf qu’il y a un biais : une partie des enseignants grévistes, mobilisés depuis plusieurs mois, n’est pas comptabilisée. La raison est simple : quand les proviseurs ont constitué leur stock de surveillants, ils ont en priorité convoqué les enseignants les moins susceptibles de faire grève, pour s’éviter des défections. Les profs en lutte depuis des mois n’avaient donc, pour une partie d’entre eux, pas d’obligation de service lundi. Or comment faire grève quand on ne travaille pas ? Coton. Ce bataillon de grévistes n’apparaît pas dans les chiffres du ministère.

A Saint-Denis, les enseignants étaient en grève pour le premier jour du bac   (Le Monde)

Au petit matin, devant les grilles du lycée Paul-Eluard, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des élèves relisent une dernière fois leurs fiches, se réfugient dans leur musique, écouteurs sur les oreilles, ou lancent une discussion sans rapport avec le baccalauréat. Il est 7 h 30, ce lundi 17 juin, et dans quelques minutes, ils composeront sur l’épreuve de philosophie, la première de la session 2019, commune à toutes les filières de la voie générale et technologique.

A quelques mètres à peine, une trentaine de professeurs s’agitent discrètement, banderoles en main. Debout sur une marche, à deux ou à trois, ils s’épaulent et soutiennent un drap, sur lequel on peut lire : « Sauvons notre éducation. Ecole en deuil ». Sur un autre de couleur rouge, des poings sont dessinés, à côté de la phrase « Lycée Paul-Eluard Saint-Denis en lutte ».

Pour la première fois depuis 2003, des enseignants opposés aux réformes du lycée et du bac engagées par ce gouvernement ont appelé, au premier jour des épreuves, à une grève de la surveillance du bac. A Paul-Eluard, une partie de l’équipe éducative a choisi de s’associer au mouvement suivi, selon le recensement ministériel divulgué dans la matinée, par un peu plus de 5 % des professeurs du secondaire. De quoi s’assurer une certaine visibilité, sans retarder ni perturber le déroulé de l’épreuve.Article réservé à nos abonné

« Bac local »

« C’est une décision difficile à prendre, raconte Béatrice, professeure de SVT, qui ne cache pas son émotion. C’est compliqué vis-à-vis de nos élèves », reconnaît la trentenaire qui ne souhaite pas donner son nom. « Nous sommes contre une réforme qui touche de plein fouet les enfants des classes populaires, avance Agnès, professeure de français qui souhaite elle aussi conserver l’anonymat. Après la réforme, le bac aura une origine sociale. Ce n’est pas étonnant si ce sont surtout les professeurs qui enseignent en milieux populaires qui se mobilisent aujourd’hui, nos élèves risquent d’être encore plus discriminés. »

A compter de la session 2021, horizon fixé par le candidat Macron pour réformer l’examen bicentenaire, 40 % de la note globale relèvera du contrôle continu, ce qui fait craindre à une frange du monde enseignant que le « bac national » ne devienne un « bac local ». Autre motif d’inquiétude : l’offre d’enseignement de spécialités que les lycéens auront à choisir, dès la rentrée 2019, en classe de 1repuis de terminale. D’un lycée à un autre, relèvent ces enseignants de Paul-Eluard, elle ne sera pas la même : « Ici, ce sont les mathématiques et les sciences de l’ingénieur qui seront privilégiées, explique Agnès, au détriment des arts et du théâtre », ce que regrette l’enseignante de français.

Béatrice et Agnès ont suivi le mot d’ordre syndical : elles n’ont pas participé à la surveillance de l’écrit de philosophie, alors qu’elles étaient convoquées ce lundi. Bruno Bobkiewicz, le proviseur, avait suivi les consignes rectorales, et anticipé la mobilisation en faisant appel à des renforts. Et avait convoqué une quinzaine de professeurs de lycée en plus, « tous titulaires », précise-t-il.

D’une académie à l’autre, les chefs d’établissement ont su s’organiser en surconvoquant des enseignants pour éviter de manquer de personnel le jour J. L’éducation nationale avait prévu, en moyenne, un tiers de surveillants supplémentaires pour faire face à tout dysfonctionnement lors de cette grève dénoncée comme « incompréhensible » par le ministre Jean-Michel Blanquer, interrogé sur France Inter lundi matin.

« On opte pour une notation bienveillante ? »

Aux alentours de 8 h 30, la majorité des grévistes de Paul-Eluard se dirige vers la bourse du travail de Saint-Denis. Là-bas se tient une assemblée générale : d’autres enseignants venus de plusieurs lycées des alentours – Angela Davis, Jacques-Feyder, Maurice-Utrillo et Suger – s’y retrouvent. Ils sont une soixantaine, au total, à discuter des suites à donner au mouvement. On lève la main, on intervient, on réagit. Faut-il reconduire la grève ? « A quoi bon être en grève aujourd’hui et pas en grève demain ? »

Une information tombe : au lycée Marcelin-Berthelot, à Pantin (Seine-Saint-Denis), l’épreuve a commencé avec trente minutes de retard. La grève perturbe, c’est l’effet voulu. On se félicite. D’autres questions fusent. « Est-ce qu’on opte pour une notation bienveillante ? » propose un enseignant. « Et si on ne corrigeait pas les copies ? », suggère une autre. Une voix s’élève : « C’est une faute professionnelle de ne pas corriger les copies. » Il est aussi question de rétention des notes, mais l’hypothèse est vite évacuée : « Ça n’a pas de sens, si on est en minorité », fait valoir une professeure.

54 personnes sur 58 votent pour la reconduction du mouvement et se donnent rendez-vous, mardi 18 juin, à 10 heures pour une nouvelle assemblée générale. Avant cela, une nouvelle tentative de perturber les épreuves est prévue : mardi, à 8 heures, les lycéens de séries générales plancheront sur l’histoire-géographie. Certains enseignants distribueront des viennoiseries à leurs élèves et aux parents, « un moyen pour leur faire comprendre qu’on se bat pour eux », explique un enseignant de Maurice-Utrillo. D’autres tenteront de convaincre les collègues encore indécis.

« On n’est pas là pour saboter le baccalauréat. J’en ai marre qu’on me dise de me taire au nom du bien-être des élèves, dont tout le monde se fout, sauf nous », se défend Joséphine, professeure d’histoire-géographie à Paul-Eluard qui ne souhaite pas communiquer son nom. D’autres tentatives de blocages ont été recensées, lundi, notamment dans les académies de Montpellier et Marseille, sans que le déroulement des épreuves n’en pâtisse. Les syndicats d’enseignants qui avaient appelé à un rassemblement à Paris, rue du Bac, dans l’après-midi de lundi, ont annoncé qu’ils se mobiliseraient à nouveau le 27 juin, premier jour des épreuves du brevet.

Léa Taieb

 

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