Le centre hospitalier de Pithiviers, rattaché depuis 2018 au Centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO), n’échappe pas aux mouvements de contestation lancés depuis plusieurs semaines en France ; et pour cause les difficultés s’amoncellent ! Les trois syndicats ont appelé à la grève le 10 mai dernier. Le personnel des urgences s’est, lui, joint au mouvement national des urgentistes, le 6 juin. En face, la direction rappelle les contraintes financières et souligne, en chiffres, l’amélioration de l’accueil des patients depuis le début de l’année. Donc, de l’aveu même des dirigeants, tout doit rentrer dans les budgets prévus ! Et s’il y a amélioration de l’accueil des patients c’est au détriment du personnel ! CQFD la participation aux grèves est là pour le prouver !
« Tous les mois, un comité de pilotage des urgences se tient, et nous avons identifié une vingtaine d’actions », explique Jean-Robert Chevallier qui avait, avant, sévi aux urgences de La Source.
« En janvier, il y avait une durée moyenne de prise en charge de 5 heures 31 minutes ; fin avril, on était à 3 heures 49 minutes », pointe le Dr Benaïcha. Autre gros point noir identifié depuis longtemps : le nombre de patients qui arrivent aux urgences et repartent sans avoir été pris en charge. « Il y en a eu 114 en janvier et 40 fin mai, et c’est une baisse progressive, pas un one-shot« , assure le Dr Benaïcha…. Un terrible aveu de mise sous pression des personnels et malgré tout des patientEs laisséEs sur le carreau !
Des progrès pour les patients mais un personnel qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. Notamment concernant le sous-effectif aux urgences, le non-respect des plannings, les médecins ou infirmières rappelé(es) sur leurs jours de congés…
Des difficultés que ne nie pas la direction, qui précise qu' »en paramédical, la difficulté va être levée progressivement, d’ici quelques semaines, avec le retour de plusieurs personnes de congés maternité ». Voilà qui montre une réelle carence pour remplacer les congés maternités ! Les personnelLEs qui vont reprendre le travail vont tout de suite être dans le bain…chaud ! Le manque de médecins a, lui, conduit à plusieurs reprises ces dernières semaines, à fermer la ligne du SMUR, renvoyée vers Orléans. Méthode simple qui va permettre à l’ARS dans un futur plus ou moins proche de casser cette activité (une de plus !) au lieu d’y consacrer les effectifs nécessaires.
Une réorganisation prévue pour la rentrée de septembre pour l’ensemble des personnels du paramédical, prévoit qu’ils travaillent « 30 minutes de plus par jour ». Jean-Robert Chevallier, en reconnaissant que « cela peut être mal vécu par le personnel », pointe que ce seront « 30 minutes de plus au chevet des patients « . Bravo … et ce dans un premier temps ! Heures sups. Obligatoires mais défiscalisées peut-être façon Sarkozy ? Le mieux serait de coucher les soignantEs aux côtés des patientEs comme les bonnes sœurs il n’y a pas si longtemps !
Photo La République du Centre