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APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE DE L’ÉDUCATION Paris, le dimanche 2 FÉVRIER 2020

RETRAITES, BAC BLANQUER, RENTRÉE 2020, MÉTIERS :

RÉPONDRE NATIONALEMENT DÈS LUNDI

APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE DE L’ÉDUCATION

Paris, le dimanche 2 FÉVRIER 2020

La coordination nationale de l’Éducation, réunie à Paris ce dimanche 2 février 2020, a rassemblé des personnels du 1er et du 2nd degrés en provenance de 17 académies, dont une partie a participé à distance : Aix-Marseille, Amiens, Bordeaux, Caen, Créteil, Dijon, Grenoble, Lille, Montpellier, Nancy-Metz, Nantes, Paris, Poitiers, Rennes, Rouen, Toulouse, Versailles. C’est encore une fois la plus importante coordination jusqu’à présent en terme de nombre d’académies.

RÉforme des retraites : lE gouvernement fragilisÉ

Contrairement à ce que répètent à l’envi les médias nationaux, la mobilisation contre la réforme des retraites ne s’essouffle pas. Dans l’Éducation Nationale, la mobilisation historique des personnels se poursuit aux côtés des autres secteurs, contre la réforme des retraites et contre les réformes Blanquer.

L’avis négatif du Conseil d’État concernant le projet de loi sur la réforme des retraites, fragilise politiquement la réforme et le gouvernement, et nous renforce dans notre objectif d’obtenir son retrait. Non seulement l’examen du projet de loi en commission à l’Assemblée ne saurait donc signer la fin du mouvement de grève, mais de plus, la réfutation par le Conseil d’État d’une future loi de programmation de Blanquer pour la « revalorisation » des enseignant.e.s confirme qu’il n’y avait rien à attendre de pseudo-négociations. Le ministre, agrégé de droit public, était prêt à n’importe quelle promesse, y compris « contraire à la Constitution », pour décrocher l’Éducation du mouvement d’ensemble. Tout cela doit redoubler notre détermination !

Le Bac Blanquer est d’ores et dÉjÀ un fiasco

À ce jour, sur environ 1500 lycées GT dans le public (qui n’ont de fait pas tous déjà fait passer les E3C), ce sont plus de 500 établissements qui ont déjà vu leurs épreuves annulées, reportées ou fortement perturbées. Ce sont 170 lycées en métropole, d’après nos seuls décomptes, qui ont déjà annulé et/ou reporté des épreuves, sans compter la Guadeloupe et la Martinique où la quasi totalité des lycées sont bloqués depuis des semaines. Cette mobilisation inédite dépasse de loin toutes les attentes, et en premier lieu celles de Blanquer.

De plus, dans de nombreux autres lycées, les épreuves se sont tenues avec une minorité d’élèves, les autres étant massivement menacés de recevoir un zéro au Bac. En effet, la nouveauté de ces dernières semaines, c’est l’irruption massive des lycéen.ne.s dans la mobilisation aux côtés des enseignant.e.s : quand ils ne bloquent pas leur lycée, ils refusent tout simplement d’entrer dans les salles, et il faut très souvent des menaces administratives voire des interventions policières pour faire passer de force le Bac Blanquer.

Pour bien des collègues, la mobilisation contre le Bac Blanquer est à la fois un objectif, et le moyen qui est placé dans les mains de l’Éducation pour continuer la lutte globale contre la réforme des retraites. De nombreux salariés d’autres secteurs mobilisés, à commencer par la SNCF et la RATP, se joignent d’ailleurs aux piquets de grève et aux blocages de lycées pour soutenir les grévistes de l’Éducation et les lycéen.ne.s mobilisé.e.s. Le slogan « Ni Bac Blanquer, ni retraites de misère » est tout sauf abstrait : c’est l’expression de l’unité de la lutte contre les politiques sociales et éducatives du gouvernement.

La coordination nationale de l’Éducation revendique plus que jamais l’annulation des épreuves d’E3C prévues prochainement, et la non-prise en compte des épreuves qui se sont déjà déroulées. Elle revendique le retour à un Bac national, anonyme et en épreuve terminale.

RÉpression administrative et policiÈre : ne laissons pas faire !

Blanquer a annoncé la couleur : il fera passer ses E3C avant les vacances, coûte que coûte. Comme il l’a fait jusqu’à présent, il compte encore passer en force, et aujourd’hui, cela signifie envoyer les hiérarchies et la police contre les lycéen.ne.s et les personnels.

Depuis plusieurs mois déjà, les enseignant.e.s, leurs organisations syndicales, les parents d’élèves et leurs fédérations se sont prononcés dans leur quasi totalité contre la tenue des E3C, voire majoritairement pour empêcher leur mise en œuvre. Celles-ci sont maintenues non seulement par un passage en force, mais aussi et surtout par la force.

Des menaces de zéro jusqu’aux brutalités policières, en passant par les menaces disciplinaires, les interpellations infondées et les plaintes contre des élèves et des personnels, c’est toute la chaîne hiérarchique qui est transformée par le ministre en force de répression, et la police qui est presque placée sous les ordres de Blanquer.

Le gouvernement veut nous enrôler dans sa fuite en avant, à l’encontre de toute notre éthique professionnelle, voire contre la légalité. Le ministre est le seul responsable du climat actuel d’intimidation et de répression contre le mouvement lycéen et les personnels mobilisés.

La répression du mouvement lycéen – ainsi que les conditions de passation des E3C – est tellement systématique que celle-ci ne reste plus cantonnée à la presse locale : désormais, même Le Figaro a publié un article sur le scandale des 4 élèves du lycée Ravel à Paris, interpellés et déférés au parquet avant d’être relâchés sous la pression de la mobilisation.

Face à l’inquiétude légitime des élèves, l’administration répond par la menace d’un zéro. Cette menace, qui consisterait à sanctionner arbitrairement des candidats, est répétée en dépit de toute logique. Si le ministère décidait d’appliquer réellement cette menace, ce seraient potentiellement des dizaines de milliers d’élèves en France qui se verraient attribuer cette note. Une sanction administrative et anti-pédagogique comme seule réponse au désarroi et à la révolte des lycéen.ne.s : autant dire que le Bac Blanquer, qui aurait déjà une valeur seulement locale, n’aurait plus de valeur du tout.

La coordination nationale de l’Éducation appelle à continuer à faire remonter les cas de répression des élèves et des personnels sur ce formulaire : https://frama.link/formulaire-repressions-e3c

Elle appelle également à s’emparer des RSST, et des CHSCT tant qu’ils existent, pour notifier par écrit les conditions de passation des E3C et les pressions qui les accompagnent.

prÉparation de rentrÉe catastrophique : ne pas attendre pour LUTTER

Les DHG dans le 2nd degré et les cartes scolaires dans le 1er degré montrent que cette la rentrée 2020 sera une nouvelle fois catastrophique. Les très nombreuses suppressions de postes et fermetures de classe promettent une nouvelle dégradation des conditions de travail pour les personnels et des conditions d’apprentissage pour les élèves.

Ces suppressions de postes et fermetures de classe sont la conséquence directe de l’application des réformes Blanquer, notamment des réformes du lycée général et technologique et du lycée professionnel.

Dans le mouvement de grève en cours, il nous faut nous battre à la fois pour le retrait de la réforme des retraites aux côtés des autres secteurs, mais aussi pour nos conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves. C’est en revendiquant ensemble que nous pourrons gagner collectivement contre les suppressions de postes et les fermetures de classes, et pas en laissant les rectorats nous diviser et temporiser jusqu’à la fin de l’année scolaire.

« RedÉfinition du mÉtier » : une restructuration dans l’Éducation

Loi Blanquer, loi de transformation de la Fonction publique, décret sur la rupture conventionnelle paru le 31 décembre 2019, embauche de contractuel.le.s sur des besoins permanents, décret permettant d’imposer 5 jours de « formation » sur les vacances scolaires, attaques contre le paritarisme… Blanquer ne s’en cache pas : sa politique, dans la droite ligne du plan CAP 2022, vise à une véritable « redéfinition du métier » d’enseignant.e, à travers une remise en cause de toutes nos garanties collectives.

Comme « contrepartie » de la réforme des retraites, qui conduit à une baisse considérable de nos pensions, Blanquer veut en profiter pour remettre en cause le temps de travail hebdomadaire et annuel et les missions des enseignant.e.s, contre la promesse d’une pseudo-revalorisation elle-même retoquée par le Conseil d’État.

En réalité il s’agit bien d’une nouvelle attaque et d’une véritable restructuration de notre secteur – comme l’ont connue France Télécom, La Poste et aujourd’hui la SNCF – et qui viendrait s’ajouter dès demain à la réforme des retraites.

Contre la mÉmoire de Christine Renon, un ministÈre indigne

Alors que le ministère poursuit une répression d’un niveau rarement atteint contre les personnels et les lycéen.ne.s, il poursuit également une politique de mépris total envers ses personnels.

Le 3 octobre dernier, de nombreux et nombreuses collègues avaient cessé le travail en mémoire de notre collègue Christine Renon, directrice d’école à Pantin (93) qui s’est donné la mort sur son lieu de travail. Ils s’étaient rassemblé.e.s massivement, du 93 jusqu’à Marseille en passant par Toulouse, pour lui rendre hommage et empêcher que sa parole, dénonçant dans une lettre très explicite des conditions de travail très dégradées, ne soit étouffée par la hiérarchie.

Les syndicats enseignants étaient alors intervenus pour demander évidemment que ce jour des obsèques de Christine Renon ne soit pas décompté comme journée de grève. Malgré cette demande, le ministère a fait le choix de décompter cette journée de grève sur la paie de janvier des collègues de Pantin et d’ailleurs.

Dans le même temps, alors même que le CHSCT ministériel exceptionnel a clairement établi la responsabilité de ses conditions de travail dans la mort de Christine Renon, aucune mesure n’a été prise pour les améliorer. Au contraire, Blanquer poursuit une communication méprisante et hautaine contre les enseignant.e.s, prétendant comme toujours que « tout va bien ». Au contraire, dans les écoles et les établissements, l’épuisement laisse désormais place à la colère.

DÉcisions de la coordination nationale de l’Éducation

Réforme des retraites, Bac Blanquer, répression des élèves et des personnels, suppressions de postes et aggravation des conditions de travail, casse des garanties collectives, mépris et indignité du ministère… Autant de raisons d’exprimer notre révolte et de poursuivre le mouvement de grève sans attendre !

La semaine à venir est la dernière semaine commune où toutes les académies peuvent continuer le mouvement de grève ensemble, avant un mois de vacances par zones. Elle sera cruciale dans la poursuite du mouvement contre le projet de retraites à points, contre les réformes Blanquer et pour nos conditions de travail.

En conséquence, la coordination nationale de l’Éducation réitère son appel à reconduire la grève jusqu’au retrait de la réforme des retraites et des réformes Blanquer. Elle appelle :

  • à répondre sans attendre à l’indignité du ministère et à la répression révoltante de ces derniers jours à l’encontre des lycéen.ne.s et des personnels, en se mettant massivement en grève dès ce lundi 3 février ;

  • à organiser et à participer massivement aux rassemblements et piquets de grève contre le Bac Blanquer devant les lycées : pour cela, des préavis nationaux de grève sont déposés tous les jours de février ;

  • à ouvrir ces rassemblements et piquets en inter-degrés et en interprofessionnelle : l’expérience de ces dernières semaines montre que le moyen le plus efficace de faire annuler les épreuves du bac Blanquer, ce sont les rassemblements publics des personnels grévistes et des élèves, aux côtés de collègues extérieur.e.s et de grévistes d’autres secteurs.

  • à construire et amplifier la grève reconductible jusqu’au retrait total du projet Delevoye, contre les réformes Banquer, et pour nos conditions de travail ;

  • à faire du jeudi 6 février une journée nationale de grève et de manifestations interprofessionnelles massives ;

  • à protéger la jeunesse mobilisée en accompagnant les lycéen.ne.s dès qu’ils se rassemblent devant les établissements, et à manifester sa solidarité en cas de répression, en accompagnant les élèves et leur famille, en se rassemblant si nécessaire devant les commissariats, et en engageant toutes les démarches nécessaires ;

  • à demander aux intersyndicales d’organiser régulièrement des AG inter-établissements, de continuer à se montrer réactives face aux répressions des élèves et de personnels ;

  • à mettre en débat dans les AG une manifestation nationale avec montée à Paris ;

  • à envoyer des observateurs à la coordination nationale lycéenne des samedi 8 et dimanche 9 février à Paris ;

  • à poursuivre la grève et la mobilisation interprofessionnelle durant la période des vacances scolaires sur les différentes zones.

Elle appelle à une nouvelle réunion de coordination nationale de l’Éducation (1er et 2nd degrés) samedi 8 février – à Paris et à distance – pour coordonner la lutte entre les différentes académies dès le début de cette période de vacances par zones. Elle appelle à envoyer des délégué.e.s ce dimanche 9 février à Paris à la nouvelle rencontre nationale des grévistes venus de différents secteurs, d’AG interprofessionnelles locales de tout le territoire (participation possible à distance).

Compte Twitter de la Coordination nationale : https://twitter.com/STOPreformes/

Facebook de la Chaîne des Bahuts et Écoles : https://www.facebook.com/Inter-collectifs-La-Chaîne-des-Bahuts-194521998140665/

Groupe Facebook de discussion : https://www.facebook.com/groups/422548111511799

Compte Twitter Stop Bac Blanquer – Stop E3C : https://twitter.com/ReformeE3C

Compte Facebook Stop Bac Blanquer – Stop E3C : www.facebook.com/stopbacblanquerstopE3C

Formulaire national des résistances aux E3C : https://frama.link/formulaire-resistances-e3c

Carte nationale des résistances aux E3C : https://frama.link/carte-resistances-e3c

Liste de discussion de la Coordination nationale : intercollectifs_onyva@framalistes.org

Caisse de lutte et de grève : http://www.lepotsolidaire.fr/pot/xo7rsjoh

Facebook Touche Pas Ma Zep : https://www.facebook.com/touchepasmazep/

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