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Tours, Chateauroux : Trois cents manifestants à l’appel de #LaissezNousRespirer

Comme mardi à l’appel de la famille d’Adama Traoré et suite au décès de George Floyd aux USA, environ 300 manifestants ont répondu à l’appel contre le racisme et les violences policières.​

Combien étaient-ils, partout en France, à avoir répondu à l’appel du hashtag #LaissezNousRespirer ? A Tours, peu ou prou 300, à 17 h, rassemblés bien évidemment place Jean-Jaurès, ce samedi 6 juin 2020.

Moins organisé que mardi 2 juin dernier, moins spontané aussi, le mouvement s’est peu à peu construit au bout de 45 minutes, quand décision a été prise de bloquer la circulation du tramway. A ce moment seulement, quelques « Justice pour Adama » – ce jeune homme de 24 ans qui a succombé à son interpellation par des gendarmes dans le Val-d’Oise le 19 juillet 2016, après avoir semble-t-il l’objet d’un plaquage ventral et s’être plaint de difficultés à respirer –, puis « Pas de paix, pas de justice » et « Black lives matter » ont retenti.

Simulacre d’interpellation devant le commissariat

Après une bonne heure de présence statique, les manifestants se sont constitués en cortège pour prendre au pas de charge le circuit rituel des manifestations tourangelles, via la rue Nationale, la rue des Halles, la rue Marceau, les boulevards Béranger et Heurteloup, et enfin la rue Buffon et la place de la préfecture.

Durant ce parcours, les slogans ont pris une coloration anti-policière assumée – « Tout le monde déteste la police », « la police assassine », « police partout justice nulle part » – comme aux plus beaux jours des Gilets jaunes. Jusqu’à ce qu’arrivés devant le commissariat, les premiers de cordée se couchent à terre, mains dans le dos, simulant sans doute l’issue d’une interpellation.

Des forces de l’ordre plus que discrète

Pour que la démonstration porte davantage, les gestes qui ont entraîné la mort de George Floyd, le 25 mai à Minneapolis – un homme Noir qui a succombé, asphyxié sous le genou d’un policier blanc en répétant « I can’t breathe » (je ne peux pas respirer) – ont même été reproduits.

Ces techniques d’interpellation et d’immobilisation mortelles, rappelons-le, sont à l’origine du mouvement « Laissez-nous respirer », lancé par des familles contre l’impunité des violences policières… en janvier 2020 déjà. 

Les manifestants ont ensuite rallié la préfecture pour mettre genou à terre, comme une partie de l’Amérique l’a fait pour rendre hommage à George Floyd, dont le calvaire de 8 minutes et 46 secondes symbolise aujourd’hui des décennies d’oppression de la communauté afro-américaine.

Durant toute la manifestation, aucun policier en tenue n’a paru dans le paysage. Mais un dispositif conséquent était stationné près du collège Anatole-France – hommes, véhicules et chevaux – en cas de besoin.

Châteauroux : un genou au sol contre le racisme et les violences policières

Plus de trois cents personnes se sont rassemblées place de la République, hier soir, en hommage à George Floyd, dénonçant racisme et violences policières.

Léa, 15 ans, a le regard déterminé : « Il était important que je vienne. Pas pour moi, mais pour tous ceux qui ont été confrontés au racisme. Et vous savez, il y en a plus qu’on ne croit… » Comme elle, ils étaient plus de trois cents à avoir répondu à l’appel national lancé par les collectifs, syndicats et autres partis politiques, afin de « dénoncer les acte de racisme, mais aussi les violences policières ». Emblème de « ce fléau », comme le qualifie Abbou, 17 ans, l’Américain George Floyd, mort lors d’une interpellation, le 25 mai dernier, à Minneapolis, était dans toutes les mémoires. « Sa mort, filmée, a eu le mérite de réveiller son pays, et la planète entière, relève Lou, 18 ans. Aujourd’hui, on est là pour que cela ne se reproduise plus, alors même que certains politiques veulent faire voter une loi qui condamnera celles et ceux qui filmeront, en France, les interventions de la police. »


Un genou posé au sol

Plusieurs prises de parole ont eu lieu, invitant « à la vigilance », pendant que le slogan « No Pasaran » retentissait, et s’affichait sur des pancartes, au milieu des « Je ne peux pas respirer », qui furent les derniers mots de George Floyd. Mais le moment le plus émouvant et le plus fort fut sans conteste lorsque la foule a mis un genou à terre, en hommage à toutes les victimes. Ce geste, initié par le joueur de football américain Colin Kaepernick, en 2016, déjà, contre les violences policières, est devenu celui de « la lutte de toutes les minorités contre le pouvoir qui abuse de son autorité, note Romain, 26 ans. Je suis étudiant à Paris, et je vis dans le 93. Là-bas, les violences policières sont monnaie courante, et les gens de couleur se retrouvent vite menottes aux poings, avant même d’avoir pu justifier de leur identité. Ma petite amie est Camerounaise, et si nous avons, un jour, des enfants, je ne veux pas qu’ils se sentent en danger, ici, en France. »
Des poèmes ont ensuite été lus au micro, au même titre que l’appel lancé par l’acteur Omar Sy. Avant qu’une cinquantaine de manifestants décide d’aller témoigner de leur colère devant les grilles du commissariat, sans heurts. « Mais on reviendra, témoigne l’un d’eux. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. »

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