Inauguration de la statue « Première de corvée » par Les Rosies d’Offensive féministe 45. © Orléans AGENCE
La performance des Rosies d’Offensive féministe 45 a démarré devant l’office de tourisme d’Orléans, samedi 27 juin, à 15h40 : « L’heure à laquelle les femmes ne sont plus payées en France, résultat d’inégalités qui perdurent. »
Gants jaunes, bleu de travail et banderole « Le patriarcat reconnaissant »… Grimée, la statue La Beauce d’André Bordes, figée devant l’office de tourisme et le Musée des Beaux-Arts d’Orléans, a été la pièce maîtresse de la mise en scène des Rosies d’Offensive féministe 45, ce samedi 27 juin dans l’après-midi.
Ce n’était par plaisir mais par devoir ! Il fallait bien l’affubler de la panoplie adéquate pour la première inauguration d’une statue « Première de corvée ». Inauguration présidée par une sous-préfète… en tenue.
La cérémonie approche… « Nous attendons 15h40, l’heure fatidique », partage Valérie, membre du collectif. « L’heure à laquelle les femmes ne sont plus payées en France, résultat d’inégalités qui perdurent.«
La statue La Beauce, personnage central de la performance.
En hommage « à toutes celles qui ont trimé et que l’on feint d’honorer avec des médailles en carton ».
À l’heure dite, « Madame Castener« , sous-préfète accompagnée de son service d’ordre, se lance dans un discours (ironique) sur les vertus du gouvernement en matière d’égalité homme-femme, assurant que la France « boulonnera une statue pour ses héroïnes », appelant même les femmes à arrêter de subir et à « chevaucher le tigre ». Tout est dit pour la (fausse) représentante de l’État. Place à l’inauguration de la statue. Et à la prise de parole de l’artiste Nikki de Saint-Fiacre…
Nikki de Saint-Fiacre prend la parole pour rendre hommage « à toutes celles qui ont trimé (…) ».
Dans ce rôle, Valérie rend hommage « à toutes celles qui ont trimé et que l’on feint d’honorer avec des médailles en carton ». Huées envers les gouvernants dans les rangs de la soixantaine de personnes qui assistent à la performance.
Nikki énumère encore les raisons de la colère, les salaires plus faibles, les tâches ménagères qui les ont « entravées davantage ces derniers mois », et salue ses « sœurs », dont les 46 femmes tombées, cette année, « sous les coups de leurs conjoints violents ».
« Cette main tendue (celle de la statue, NDLR) est aussi un poing en devenir, le poing de la révolte et de la colère des femmes !« . « On veut des actes ! », lance le public. « C’est la liberté tout court que l’on veut ! »
Reprise d’Antisocial et point final avec la chorégraphie d’À cause de Macron.
La suite de l’événement se déroule en musique avec une adaptation d’Antisocial (Trust), version Les Rosies : « Première d’corvée, tu perds ton sang-froid / Repense à toutes ces années de service / Première d’corvée, bientôt les années de délices / Mais tout ce temps perdu, qu’on ne rattrape plus« .
Et point final avec Première de corvée sur l’air d’À cause de Macron, la chorégraphie féministe célèbre depuis la réforme des retraites.