Comme vous le savez sans doute, pour avoir pacifiquement manifesté leur opposition aux réformes du lycée et du bac, 4 collègues du Lycée de Melle (79) sont convoqué-es les 12, 13, 14 et 16 octobre devant la commission disciplinaire du Rectorat de Poitiers.
En s’attaquant à ces quatre enseignant-es, c’est à l’ensemble du monde de l’éducation que s’attaque la Rectrice de Poitiers. Il s’agit bien là de faire des exemples et de faire taire toute velléité de contestation dans l’éducation nationale.
Hier, 12 octobre, premier jour de ces Commissions disciplinaires, était une journée nationale de mobilisation.
Entre 800 et 1 millier de personnes étaient présentes devant le Rectorat de Poitiers, venues des départements voisins (17, 16, 79, 87), d’un peu ou de vraiment beaucoup plus loin (Bordeaux, Ile de France (77, 93 au moins), Sarthe, Loire Atlantique…) Nous avons retrouvé des camarades de l’EE et d’Emancipation de toutes ces régions. Beaucoup de camarade de Sud Educ (dont font partie les 4 de Melle) et de Solidaires.
L’immense solidarité de ce moment a été réellement palpable.
Elle a aussi été rappelée par les interventions des responsables syndicales locales ou nationales et responsables syndicaux locaux ou nationaux qui avaient fait le déplacement. A aussi été rappelée la gravité de la situation, pour chacun-e de nos collègues d’abord, qui risque d’être sanctionné-es, mais aussi pour l’avenir de l’exercice de l’activité syndicale, du droit de grève et de la liberté d’expression qui, par cette répression, sont attaqués.
Tout comme a été réaffirmé que le droit de revendiquer, de se réunir, de manifester ne sont pas négociables. Dans bon nombre d’académies, des enseignant-es, des militant-es syndicalistes, se sont vu-es inquiété-es et poursuivi-es pour fait de grève. C’est le cas notamment à Dole, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Montauban, Carcassonne, Cahors, Strasbourg, Montbrison et depuis quelques jours à Melun, Lyon et Torcy, et j’en oublie. C’est aussi le cas dans d’autres secteurs à la Poste, à la SNCF, à l’hôpital, à l’inspection du travail…
La présence de représentant-es des organisations syndicales et associations nationales et celle de Benoit Teste, Secrétaire Général de la FSU ainsi que Philippe Poutou pour le NPA ont été des appuis fort de la mobilisation. Le ton et le contenu de l’intervention de Benoit ont été appréciés, et pas que par nous. Il a, entre autre, remercié les 4 collègues de leur engagement et de ne pas avoir baissé la tête.
Il n’y a pas eu de déferlement de manifestant-es, 1000 ce n’est pas énorme vue la gravité de la situation, mais l’ambiance était pêchue, et vraiment chaleureuse.
Sylvie, première des 4 convoqué-es, a traversé la cour du Rectorat après être rentrée, accompagnée des « On est là, on est là, même si Blanquer ne veut pas, nous on est là, pour défendre les professeur-es qui luttent pour une école meilleure, même si Blanquer ne veut pas, nous on est là ! »
Convoquée à 14h, la commission s’est terminée à 22h35… a priori sans avoir pu donner un avis majoritaire.… la Rectrice devra prendre ses responsabilités, seule.
Cécile, Aladin et Sandrine passent aujourd’hui, demain et vendredi.
Il y aura moins de monde qu’hier pour les accompagner, mais tou-tes sont sorti-es gonflé-es à bloc de la journée d’hier !
Au lendemain de la journée de mobilisation à Poitiers, nous avons appris que 6 camarades, dont un camarade du SNEP-FSU12 vont être à nouveau convoqués au tribunal de police le 3 novembre prochain.
La FSU12 a l’initiative de l’appel ci-dessous pour dénoncer ces pressions, intimidations inadmissibles.
A été envoyé sur la liste des départements et à BT.
Julie
APPEL à rassemblement le mardi 3 novembre contre les répressions syndicales et la liberté de manifester
Le 23 janvier 2020 au matin une cinquantaine de militant.es (Gilets Jaunes, syndicalistes de la CGT, FSU, Solidaires, des militant.es du NPA et de la LDH) étaient présent.es devant le commissariat de Rodez pour soutenir 6 camarades convoqué.es au commissariat de Rodez suite à diverses actions qui se sont déroulées lors du mouvement social de cet hiver contre la réforme des retraites.
Nos 6 camarades sont à nouveau convoqué.es au tribunal de police mardi 3 novembre prochain à 14H.
Nos organisations (CGT, FSU12, Solidaires, LDH…) appellent dès aujourd’hui à se mobiliser en solidarité avec tout.es les camarades convoqué.es et à participer au rassemblement et initiatives qui se tiendront ce jour devant le tribunal et à dénoncer des tentatives d’intimidation policière et judiciaire inadmissibles.
Nous le constatons depuis des mois, les réponses répressives (administratives, judiciaires) à l’encontre de tout.es celles et ceux qui portent un autre projet de société et qui luttent, combattent les politiques libérales qui détruisent les droits des salarié.es du privé comme de la fonction publique, se multiplient. Ce qui se traduit par des sanctions administratives, l’autorisation de licenciements à l’encontre de représentants syndicaux, des mises en examen, des condamnations judiciaires des militant.es syndicaux et plus largement du mouvement social, sans oublier les gazages, humiliations, mutilations dont sont victimes les manifestant.es. C’est ainsi une remise en question lente de nos libertés publiques et de manifester qui ne cesse de progresser.
Nos organisations (CGT, FSU12, Solidaires, LDH…) alertent sur toutes ces dérives qui actent le recul des libertés syndicales, des libertés d’opinion et de manifestation, c’est pourquoi nous serons aux côtés de toutes celles et tous ceux qui les subissent et condamnent ces dérives autoritaires qui vont à l’encontre d’une véritable démocratie. Le gouvernement prend prétexte des mobilisations sociales pour mettre en place des outils répressifs policiers et judiciaires. Nous continuerons à le dénoncer sans relâche.