Maryvonne Hautin, la maire communiste de Saran, réclame un réseau étoffé pour assurer une meilleure distanciation sociale dans les bus durant les fêtes de fin d’année et demande la gratuité des transports en commun.
Le NPA, avec moins de poids médiatique, mais avec des revendications en faveur des usagers et travailleurs intervient régulièrement pour dénoncer TAO-Kèolis qui empoche des profits sur le dos de ses employéEs, des usagerEs et des habitants de l’agglo qui participe au financement de l’entreprise !
Dans un article paru le 8 novembre dernier dans La Rep’, consacré notamment à l’activité du site Amazon de Saran, plusieurs syndicalistes ont alerté sur la hausse de l’activité par rapport aux années précédentes.
Des centaines d’intérimaires « salariéEs Klenex » recrutéEs chaque semaine
Si Maryvonne Hautin, maire communiste de Saran, regrette que « l’on fasse la part belle à un trust comme Amazon puisque son activité ne se limite pas aux produits essentiels », et ce au détriment des petits commerçants contraints de fermer par le gouvernement, elle constate que « le pic d’activité n’est pas encore atteint puisqu’une augmentation de 20 % à 30 % des commandes est encore attendue. Amazon recrute donc plusieurs centaines d’intérimaires chaque semaine afin d’y faire face. Ainsi, d’ici peu, ce seront 4.000 salariés qui se relaieront dans les entrepôts de Pôle 45« .
Bus bondés : les profits rentrent, les salariéEs trinquent !
Face aux inquiétudes des représentants syndicaux sur les « bus bondés », dans lesquels se retrouvent les salariés d’Amazon et face à « la situation sanitaire alarmante », elle lance une demande à la Métropole d’Orléans :
« Augmenter très rapidement le nombre de bus desservant le Pôle 45, notamment sur les lignes 73, 3 et 11, aux horaires d’entrées et de sorties des entrepôts d’Amazon et des autres entreprises du secteur ».
Gratuité des transports partout et pour toutes et tous et masques pour tous
Plus généralement, elle propose que la Métropole orléanaise « décide de mettre en place la gratuité des transports en commun durant la période de pandémie et organise des distributions gratuites de masques à l’ensemble des habitants et notamment pour les salariés utilisant les transports en commun ».
Pour nous NPA il faut des transports gratuits pour toutes et tous tout le temps comme d’autres agglomérations le font EMBAUCHEZ DES CONDUCTEURS/ TRICES ET AUGMENTEZ LES SALAIRES DE 300 EUROS NETS !
En novembre 2017, la ligne 73 avait été créée, destinée aux salariés du Pôle 45, afin que ceux-ci puissent se rendre de manière plus facile et directe sur leur lieu de travail, notamment au départ de la gare d’Orléans. Quatre allers et quatre retours, devant correspondre aux horaires d’entrées et de sorties, ont été mis en place du lundi au vendredi. À plusieurs reprises, Maryvonne Hautin était intervenue pour « demander que cette ligne puisse fonctionner tous les jours de la semaine, des salariés travaillant également les samedis et dimanches, notamment pour Amazon ».
Commandes en hausse sur Amazon. Organisation du travail et des transports à revoir !
La plateforme Amazon de Saran s’apprête à recruter environ 2.000 intérimaires pour faire face au surplus d’activité traditionnel, lié au Black Friday et à l’approche des fêtes, mais renforcé cette année par le contexte du confinement.
« Oui, l’activité est supérieure à une année normale, constate Grégory Lavainne, délégué syndical Unsa et élu au CSE pour les sites Amazon de Saran et Brétigny-sur-Orge (Essonne). Les chiffres sont en train de monter. On a entre 20 et 30 % de commandes en plus. »
Alors, comment la vie s’organise-t-elle sur le centre de distribution de Saran ? Et comment celui-ci va-t-il traverser ce pic d’activité ? Au printemps dernier, on s’en souvient, la firme avait dû faire face à des débrayages de salariés qui s’estimaient mal protégés contre le Covid. Surtout, Amazon avait été contraint, par une décision de justice, de se limiter aux seuls produits de première nécessité. Ce qui avait poussé la direction à fermer ses centres de distribution en France.
Contrairement au premier confinement, aucune action de contestation n’est pour l’instant prévue par les syndicats. « On va voir ce que ça va donner pendant le pic d’activité. Mais, en cette période, les gens ont besoin de travailler. Une action ne serait pas très suivie », concède le délégué Unsa.
Ce qui n’empêche pas les représentants du personnel d’alerter la direction sur un certain nombre de points. Aussi bien l’Unsa que Sud Solidaires (l’organisation majoritaire) s’inquiètent de la montée en flèche des effectifs. Depuis l’été, une centaine d’intérimaires sont intégrés chaque semaine. « D’ici deux semaines, il y aura 2.000 intérimaires, projette Grégory Lavainne, ce qui portera l’effectif total du site à 4.000, toutes équipes confondues (*). «
« Depuis de nombreux mois, nous savions que ce ne serait pas une fin d’année comme les autres. Dans cette perspective, nous nous sommes préparés à la situation et nous nous sommes assurés d’avoir les capacités nécessaires pour livrer nos clients ainsi que les mesures de protection sanitaires suffisantes pour assurer la sécurité de nos collaborateurs », justifie la direction dans un mail.
Des mesures sanitaires renforcées, mais « la distanciation sociale est de plus en plus difficile à respecter »
Des mesures sanitaires supplémentaires ont en effet été prises pour éviter la transmission du virus. A la fourniture de masques et de lingettes virucides, à la mise en place de caméras thermiques et au renforcement des équipes de nettoyage s’ajoutent, sur le site de Saran, l’aménagement de vestiaires chauffés sur le parking « pour respecter la distanciation sociale partout », la multiplication des parois de Plexiglas et la création d’une deuxième passerelle d’accès à l’entrepôt.
« Les investissements Covid représentent, pour le site de Saran, 2,6 millions d’euros », précise Grégory Lavainne (Unsa). « Mais, ces mesures sont efficaces et cohérentes quand il n’y a pas trop de monde. Or, la distanciation sociale de deux mètres devient de plus en plus difficile à respecter dans l’entrepôt et dans les salles de pause. » Son homologue de Sud se pose la même question : « Les mesures sont à peu près efficaces, mais est-ce que ça va continuer avec l’augmentation des effectifs ? »
Recruter en CDI et protéger les salariéEs par des mesures de confinement s’il le faut c’est la seule méthode pour empêcher l’extension de la Covid-19 !
L’autre problème, pour les syndicats, reste « les bus bondés ». C’est pourquoi, aussi bien l’Unsa que Sud réclament une pause (sic !) dans le recrutement des intérimaires.
Les deux organisations demandent également des revalorisations salariales, tel le retour de la prime de 2 €/heure mise en place lors du premier confinement. L’Unsa souhaite que la prime de Noël soit doublée, que les temps de pause soient rémunérés à 100 %. Sud demande l’arrêt des heures supplémentaires obligatoires.
De fait pour des salaires corrects, il faut une augmentation mensuelle de 300€ nets pour toutes et tous !
(*) La plateforme saranaise emploie quelque 1.700 salariés permanents. En fonction des roulements, entre 600 et 700 personnes sont présentes en simultané sur le site, d’après le délégué.
Chiffres et commentaires de la Rep
Ali T. NPA Loiret 17-11-2020.