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Total supprime 700 postes, l’action en Bourse s’envole !

Le géant pétrolier a confirmé qu’il préparait un plan de départs «volontaires» ciblant notamment les salariés de ses sièges sociaux en France. Il explique vouloir accélérer sa «transformation» .

Les plans de réduction d’effectifs dictés par la logique des profits ne connaissent pas la crise : ils auraient même tendance à prospérer. Après Danone qui a annoncé lundi 2 000 suppressions de postes, dont 400 à 500 en France, pour améliorer sa «rentabilité», un autre poids lourd du CAC40 embraye. Et pas n’importe lequel : Total sort de son chapeau un plan de départs «volontaires» ciblant notamment 700 postes parmi les salariés de ses sièges sociaux dans l’Hexagone. Le géant pétrolier en a informé lundi les représentants du personnel dans un courrier interne dévoilé par l’agence Reuters.

A l’annonce de cette nouvelle, l’action Total s’envolait de 5% ce mardi matin. Une fois de plus, les marchés financiers applaudissent à des réductions de coûts et d’effectifs…

Avec Total, 100 000 salariés dont 35 000 en France, on ne parle pas exactement d’un géant aux pieds d’argile : 100 milliards d’euros de capitalisation en Bourse et autant de capitaux propres, 10 milliards de bénéfices en 2019, une montagne de trésorerie et d’actifs accumulée pendant les décennies dorées de l’or noir… Le groupe a toutefois dû encaisser cette année un choc de la demande pétrolière déclenchée par l’épidémie de Covid-19 et la chute du prix du baril sous les 20 dollars (17 euros) au printemps. Pour le troisième trimestre de son exercice 2020, la major française a publié des résultats en forte baisse, avec un résultat net part du groupe de 202 millions de dollars, comparé à 2,8 milliards de dollars sur la période correspondante de 2019 (l’industrie pétrolière publie ses comptes en billets verts).

«Environnement plus favorable» merci les syndicats « jaunes » !

Mais pas de quoi affoler le PDG de Total, Patrick Pouyanné, pour qui «le groupe a bénéficié au cours du troisième trimestre d’un environnement plus favorable, avec un prix du pétrole supérieur à 40 dollars le baril grâce à la forte discipline des pays de l’Opep+ et une reprise de la demande en produits pétroliers dans le transport routier». Ce n’est d’ailleurs pas le contrecoup économique de la crise sanitaire qui est mis en avant par la direction de Total pour expliquer les suppressions de postes.

Dans son courrier aux partenaires sociaux, le groupe explique que ce plan de départs volontaires doit permettre d’«embaucher les compétences, notamment des jeunes, dont [il] aura besoin pour mettre en œuvre sa stratégie de transformation vers un groupe multi-énergies». Et selon la direction, il répond à une demande faite en septembre par la CFDT, la CFE-CGC et le syndicat autonome CAT.

La CGT, qui s’est désolidarisée de cette démarche, a donc calculé que 700 postes seraient supprimés sans être remplacés : on nous «a fait comprendre qu’il y avait trop de monde aux sièges et qu’il fallait supprimer environ 10% de leurs effectifs», a indiqué Thierry Defresne, délégué syndical central CGT Total raffinage pétrochimie. Total n’a ni confirmé ni infirmé ce chiffre. Dans son mail aux syndicats, la direction explique que ces départs s’inscrivent dans sa stratégie d’accélération dans l’électricité et les énergies renouvelables. Le groupe, qui a senti le vent du pétrole tourner, a notamment entrepris de concurrencer EDF dans la commercialisation d’électricité et de gaz aux particuliers. Sa filiale Total Direct Energie compte déjà 4 millions de clients.

Les actionnaires toujours bien servis

Cette stratégie de diversification va aboutir à la création d’une nouvelle branche au sein du groupe baptisée One Tech, qui expliquerait la réorganisation à venir. Les ingénieurs des activités de recherche et développement et les métiers techniques de ses branches existantes y seraient regroupées et mutualisées afin évidemment d’optimiser les coûts. Total assure que tout sera fait «pour accompagner les personnes jusqu’au départ effectif à la retraite, de façon à éviter de peser sur les finances publiques». Et précise que les départs volontaires des salariés des sites concernés par la future branche One Tech «donneront tous lieu à embauche et […] n’auront donc aucun impact sur les effectifs des sites et entités concernés».

Comme chez Danone, ce sont donc les fonctions supports et administratives centrales qui devraient supporter l’essentiel des pertes d’emploi induites par ce plan. Le groupe pétrolier semble pressé : il veut négocier avec les syndicats d’ici à la fin de l’année pour des départs qui interviendraient à compter de l’été 2021.

Les actionnaires, eux, restent bien servis : Total fait partie des rares groupes du CAC40 à avoir maintenu le versement du dividende prévu avant le Covid. Au total, le géant pétrolier aura fait ruisseler 7 milliards d’euros à ses actionnaires en 2020.

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