Plus de cent cinquante personnes étaient réunies ce mercredi 25 novembre au soir pour lutter contre les violences faites aux femmes.
À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la traditionnelle manifestation avait lieu, à Orléans, en fin de journée, ce mercredi. Plus
150 personnes étaient réunies place de la République.
Crise sanitaire ou pas, il était hors de question pour les associations féministes locales, les syndicats et partis politiques dont le NPA d’abandonner la manifestation du 25 novembre, notamment pour Offensives féministes 45, qui coordonnait l’événement.
Les hommes étaient justement présents, aussi, ce mercredi 25 novembre, place de la République. « Ce n’est pas un combat des femmes contre les hommes, c’est d’ailleurs même plus un sujet d’hommes que de femmes ».
La société capitaliste, patriarcale et machiste qui maintien les femmes comme une sous-humanité, par ses violences physique issue d’une éducation stéréotypée, mais aussi par ses violences morales et sociales avec des salaires inférieurs, des responsabilités moindres alors que le taux et la qualité des réussites scolaires s’inverse doit être combattue sans trêve !
Nous reproduisons, ci-dessous, le discours lu par les organisatrices « d’offensive féministe » à l’ouverture de cette manifestation.
Stop aux violences faites aux femmes
25 novembre journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Les sœurs Mirabal, violentées et assassinées en 1960, en République Dominicaine, parce qu’elles militaient pour leurs droits, symbolisent la lutte contre les violences faites aux femmes.
Les violences patriarcales contre les femmes sont multiples : sexisme au quotidien, attouchements, harcèlement sexuel, agressions sexistes et sexuelles, viols, coups, meurtres, publicités sexistes et dégradantes, insultes, violences psychologiques, mutilations sexuelles, mariages forcés, violences administratives et économiques.
Elles s’expriment partout : au travail, dans la rue, dans la sphère dite privée, à l’école, dans les collectifs quels qu’ils soient.
L’égalité femmes/hommes est-elle la grande cause du quinquennat ?
La logique du gouvernement Macron en termes de droits des femmes articule effets d’annonce et remises en cause profonde des acquis sociaux, ce qui touche encore plus les femmes que les hommes.
Lors du remaniement ministériel, le gouvernement a lancé une offensive contre toutes les femmes. Gérard Darmanin est nommé ministre de l’Intérieur alors qu’il est accusé de viol et défile avec la manif pour tous, Eric Dupond Moretti, fervent anti « meetoo » à la Justice, Blanquer intervient sur les tenues « républicaines » à l’école (des jeunes filles uniquement, sans jamais remettre en cause les comportements agressifs de certains garçons ou hommes).
La crise politico-sanitaire actuelle est l’occasion pour le gouvernement, en plus des atteintes aux libertés fondamentales, de financer un peu plus les entreprises avec l’argent public : baisse de la fiscalité qui servira les plus grosses entreprises sans contrepartie, tandis qu’elles distribuent des dividendes aux actionnaires, facilitations pour les GAFA au détriment des petits commerçants et des conditions de travail des salarié.e.s, financement public des emplois privés, et une misère pour le volet social. Alors que les femmes, en première ligne lors des confinements, ont payé un lourd tribu sur leur santé, elles sont les premières victimes de la crise économique, touchées de plein fouet par une précarité grandissante.
L’accroissement de la précarité, et le démantèlement des statuts de la fonction publique sont toujours des orientations à l’œuvre.
La dernière trouvaille du gouvernement, à la veille de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, est de vouloir rentabiliser par appel d’offre la gestion du 3919, cette ligne dédiée aux femmes victimes de violences, faisant fi de l’expertise d’accompagnement des 73 associations maillant le territoire qui le gère actuellement.
L’ensemble des mesures financières annoncées sont dans la continuité. Sur les violences faites aux femmes, le rapport du Sénat concernant le financement des actions contre les violences sexistes et sexuelles est emblématique. La tromperie sur la soi-disant augmentation du budget dédié aux droits des femmes est démasquée. Cela en dit long sur la supposé grande cause du quinquennat.
Nous, femmes et hommes conscients de la nécessaire égalité femmes/hommes, de droit et de faits, pour une société juste et solidaire, demandons :
Pour défendre nos droits à la liberté et à l’égalité,
Rassemblement 18 h Place de la République le 25 novembre 2020
Des chaussures de femmes étaient installées, en mémoire des femmes décédées de violences conjuguales.
Les paroles ça suffit, on veut des actes !
Offensives féministes 45 a énoncé le nombre de féminicides recensés en 2019. 146. « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours », a repris l’assemblée en choeur. Plutôt que d’opter pour une minute de silence, une minute de hurlements a été observée. Si, pour l’association organisatrice, cet engouement est encourageant, il reste encore un long chemin à parcourir. « Merci les paroles, on veut des actes », soutient Sophie, militante. « Ça fait deux ans que l’on voit que les gens sont prêts à bouger. Et si la cause des femmes est entendue, c’est tout un tas de causes sociales qui se retrouveront irradiées ».
Les présentEs ont repris la chanson « Balance ton poic » et « l’hymne des femmes » avant d’applaudir durant une minute en hommage aux victimes des féminicides !