Commandité par la Région, un rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dévoile l’impact des activités nucléaires en Centre-Val de Loire sur l’emploi. Avec quatre centrales le long de la Loire et douze réacteurs, la région produit 20% de l’électricité française d’origine nucléaire.
Cette étude est absolument acritique et présente la réalité nucléaire comme un avenir doré puisque ces centrales créent des emplois ! Rien sur la nécessaire mise au rencart : du fait de leur vétusté elles devraient passer rapidement à l’arrêt NON elles seront « révisées » grâce à l’opération « grand carénage » ! Le sortir du nucléaire est inexistant pour le pouvoir qui laisse à l’initiative personnelle la recherche de l’éolien et du solaire !
C’est un rapport riche en informations et données que publie l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) concernant l’incidence de la filière nucléaire sur l’emploi en Centre-Val de Loire. Une étude qui intervient dans un contexte de début des travaux titanesques pour l’exploitant nucléaire, EDF, sur les quatre centrales de la région. Avec un investissement de plusieurs milliards d’euros pour ces chantiers permettant de rallonger la durée de vie d’une dizaine d’années de ces sites quadragénaires.
Dans cette étude, s’appuyant sur des données allant jusqu’en 2019, l’Insee présente également une analyse personnalisée des quatre centrales de la région (Chinon dans l’Indre-et-Loire, Dampierre-en-Burly dans le Loiret, Belleville-sur-Loire dans le Cher et Saint-Laurent-des-Eaux dans le Loir-et-Cher).
La 3e région productrice d’électricité nucléaire
Avec quatre centrales et douze réacteurs, la région produit 20,7% de l’électricité française d’origine nucléaire. Devenant la troisième région productrice de ce type d’électricité du pays, derrière l’Auvergne-Rhône-Alpes (22,1 %) et le Grand-Est (21,3 %). L’énergie nucléaire est la première et principale source d’électricité en France. Elle représente 75% du mixte énergétique grâce à 19 centrales nucléaires.
12.000 emplois issus du nucléaire et bien peu sous statut EDF
L’activité nucléaire d’EDF génère au total 11.800 emplois en Centre-Val de Loire. Dont 6.200 emplois directs (95% de CDI) sur les six sites (quatre centrales et deux centres d’ingénierie et de maintenance), 2.300 emplois indirects (sous-traitance et commandes auprès des entreprises locales) et 3.300 métiers induits liés aux dépenses de consommations des employés et de leurs proches (logement, habillement, services etc). Rajouter à cela les familles, au total,
31.500 personnes vivent de l’activité nucléaire dans la région.
Les centrales parmi les plus gros employeurs hors statut EDF !
Outre les quatre centrales, deux autres entités existent : le centre national d’équipement de production d’électricité (CNEPE) à Tours et l’agence de maintenance thermique (AMT) à Montargis. La centrale de Chinon et Dampierre sont les deux plus gros producteurs d’électricité nucléaire de la région. Mais également les plus importants employeurs de la filière avec 1.700 salariés pour l’un et 1.500 pour l’autre. Suivent le CNEPE de Tours (près de 1.000 salariés), la centrale de Belleville (880 salariés) et celle de Saint-Laurent (870 employés). 200 personnes travaillent à l’AMT de Montargis.
De plus, actuellement EDF assure la déconstruction de cinq réacteurs en Centre-Val de Loire : trois à Chinon et deux à Saint-Laurent. « Cette activité représente 60 salariés et pourrait se renforcer jusqu’à une centaine d’emplois dans les années à venir« , commente l’étude.
« Les centrales font ainsi partie des plus gros employeurs de la région : chacun se positionne parmi les trois plus importants établissements privés employeurs de son département », fait savoir le rapport.
1.000 fournisseurs de l’activité nucléaire : Beaucoup de salariéEs exposéEs hors statut EDF !
Les principaux fournisseurs et sous-traitants, donc de la majorité des 2.300 emplois indirects, se localisent près des centrales de Chinon, Dampierre et Belleville. Ainsi, l’Indre-et-Loire et le Loiret concentrent au total 75 % des emplois directs et indirects du nucléaire dans la région. Ils sont un millier d’établissements en Centre-Val de Loire à travailler avec la filière du nucléaire. Dans le détail, dix de ces fournisseurs concentrent 65 % des emplois indirects.
L’exemple de la centrale de Dampierre-en-Burly
Le site de production de Dampierre-en-Burly, avec ses quatre réacteurs, « emploie 1.500 salariés et fait vivre 9.100 personnes » dont 930 emplois indirects, décrit l’étude de l’INSEE. Dans cette centrale, on trouve des professions intermédiaires pour les deux tiers (techniciens d’exploitation, chargés d’affaires et de projets etc) et des cadres pour un tiers. Ce site, situé près de Gien, « influence fortement un territoire de 30 communes qui rassemblent 2.000 des 3.410 emplois générés » (directs, indirects et induits) par la centrale.
Le « Grand Carénage » une opportunité pour les PME régionales
Pour permettre la prolongation de la durée de fonctionnement des CNPE au-delà de 40 ans, l’Etat a lancé un vaste plan de rénovation des 56 réacteurs en service baptisé Grand Carénage pour lequel il consacre 45 Mrds d’€. Les chantiers concernent prioritairement la sûreté, le remplacement de gros composants (alternateurs, turbines …) et la rénovation du contrôle de commande.
L’étude montre cependant que notre région ne tire pas assez profit de la présence d’EDF. Pour les cinq principales activités, les sites régionaux passent ainsi une grande partie des commandes à des fournisseurs installés dans d’autres régions. Il y a aurait ainsi un potentiel de 1 700 emplois supplémentaires dans ces secteurs.
« Nous souhaitons accroître la part des entreprises régionales dans le total des commandes qui est actuellement de 25 % pour le faire passer à 50 %. Notre volonté est que la présence industrielle d’EDF soit porteuse de plus de développement économique local et d’emplois » a déclaré Jean-Paul Combémorel, délégué régional d’EDF en Centre-Val de Loire.
Dans le contexte de crise, le Grand Carénage, qui a déjà touché le CNPE de Belleville en 2019 et va concerner Dampierre cette année, est donc une opportunité pour les entreprises de développer leur chiffre d’affaires. Rappelons que grâce à la plateforme ccibusiness.fr, les entreprises intéressées peuvent se manifester auprès des prestataires de rang 1 d’EDF, identifier tous les marchés à pourvoir grâce à des fiches détaillées, accéder aux formations ou participer à des business meeting.
A la recherche de compétences…Hors statut !
Le manque de compétences constitue cependant un frein comme le déplore l’étude. On sait en effet que de nombreux métiers de l’industrie (techniciens de maintenance, soudeurs, électrotechniciens …) sont peu prisés des candidats malgré un bon niveau de rémunération et un statut cadre dans 55 % des cas. Il y manque le statut d’Edf qui permet une plus grande protection en cas d’irradiation (surveillance médicale renforcée, arrêt de travail long, reclassement sur site, etc.) et offre une carrière plus intéressante !
EDF s’est donc rapproché des services de l’Etat et de la région pour mettre en place des formations permettant à des demandeurs d’emploi d’accéder aux postes proposés. L’entreprise publique travaille également étroitement avec l’association PEREN basée à Avoine qui promeut l’emploi dans le secteur nucléaire (92 entreprises adhérentes).