L’armée libanaise a commencé hier 08 mars, à dégager des routes bloquées, ces derniers jours, par des manifestants au Liban pour protester contre l’effondrement économique du pays et l’impasse politique.
“À la suite des accidents tragiques et des infractions qui ont eu lieu, des unités de l’armée ont commencé ce matin à ouvrir des axes routiers”, peut-on lire dans un communiqué publié sur le compte Twitter officiel de l’armée.
Le président libanais, Michel Aoun, avait demandé, lundi, l’intervention des militaires. Depuis un nouveau plongeon de la livre libanaise, la semaine dernière, des groupes de manifestants bloquent des routes en brûlant des pneus pour manifester leur colère à travers le pays.
Trois personnes ont péri dans des accidents de la circulation autour des barrages, dont deux jeunes hommes qui ont péri, lundi, en percutant un camion garé en travers d’une route.
Dans ce contexte, le Premier ministre désigné libanais, Saad Hariri, a rencontré le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, lors de sa visite à Abou Dhabi avec lequel il a eu un échange de vues “approfondi” sur la “situation émergente au Liban, en mettant l’accent sur “les objectifs de surmonter la crise socioéconomique dès que possible grâce à la création d’un cabinet de ministres technocratiques compétent qui bénéficiera du soutien des principales forces politiques et confessionnelles du pays”, a déclaré, mardi, le ministère des Affaires étrangères russe.
Hormis des efforts internationaux pour régler la crise syrienne et du retour des réfugiés syriens dans leurs foyers, les deux parties ont discuté également de “la promotion d’une coopération commerciale, économique et humanitaire mutuellement avantageuse en mettant l’accent sur la fourniture d’une assistance russe dans la lutte contre l’infection au coronavirus au Liban”, a ajouté le ministère.
Pour rappel, en raison des différends et des tensions entre les forces politiques libanaises, Saad Hariri n’a pas réussi encore à former un nouveau gouvernement, depuis sa désignation le 22 octobre 2020 pour cette mission, à la suite de la démission du gouvernement Diab le 10 août 2020, six jours après l’explosion catastrophique du port de la capitale, Beyrouth.Le Liban traverse la pire crise politique et économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).
Des centaines de Libanais ont manifesté à Beyrouth et dans plusieurs villes pour protester contre la détérioration des conditions de vie, la dépréciation record de la livre libanaise par rapport au dollar et la hausse des prix.
La livre libanaise a atteint un plus bas niveau historique, frôlant pour la première fois les 10 000 livres pour un dollar, sur le marché noir, alors que le taux de change officiel du dollar est toujours de 1510 livres.