Une manifestation en faveur de la réintégration de Christel Husson a eu lieu ce lundi 26 avril 2021. Cette salariée en période d’essai à l’ADPS depuis le début février est en procédure de licenciement pour des propos tenus contre la municipalité Samzun en 2019 et la police en 2020.
Christel Husson a été embauchée le 8 février dernier à l’ADPS, au service éducatif en charge des quartiers ouest et nord de la ville | PO-F. LB
Presse OcéanFranck LABARRE.Publié le 26/04/2021 à 18h55
Mon licenciement relève de faits concernant ma vie privée, ma liberté d’opinion et d’expression et il n’est aucunement fondé sur une faute ou un manquement professionnel, a réaffirmé ce lundi matin Christel Husson, 42 ans, cheffe de service éducatif à l’ADPS (Agence départementale de la prévention spécialisée dont le siège est à Nantes), en charge des quartiers ouest et nord de la ville. Salariée du secteur social, la quadragénaire explique qu’elle exerce depuis une quinzaine d’années des postes à responsabilités, essentiellement en Île-de-France, à la Ville de Stains et à SOS Femmes dans le 93, où je côtoie régulièrement des élus et des policiers.
Christel Husson est en procédure de licenciement pour avoir publiquement, lors de manifestations des Gilets jaunes et du collectif de la Maison du peuple de Saint-Nazaire (les 8 mai, 13 avril, 20 juin et 16 septembre 2019), tenu des propos acerbes sur la municipalité en place : « Samzun ! Samzun ! T’as pas été malin ! Et tes adjoints, tous des pantins ! » (vidéos publiées sur Facebook) et d’autres contre les policiers le 16 mai 2020, lors d’une manifestation en mémoire d’Adama Traoré : « Police assassin ! », Je n’ai jamais dit ça ! (pas de vidéo) a assuré ce lundi matin Christel Husson. Et de rappeler que les prises de parole incriminantes ont eu lieu plus de 8 mois avant mon embauche et, affirme-t-elle, l’ADPS était au courant de mon engagement militant. Cela a même été perçu comme un atout dans ce métier particulier qu’est la prévention spécialisée. On jette l’opprobre sur mes compétences professionnelles. Mais qu’est-ce qu’il se passe à Saint-Nazaire et en Loire-Atlantique ?, s’interroge-t-elle.
« Incompatibles »
La situation a visiblement changé puisque ces paroles vindicatives ont déplu à la directrice de l’ADPS de Saint-Nazaire, celle-ci estimant même que vos prises de position publiques […] apparaissent incompatibles avec les missions de chef de service éducatif que vous exercez à Saint-Nazaire et la fonction de représentation de l’ADPS que vous devez tenir auprès des services du Département et de la Ville, pour reprendre les termes de la lettre de convocation à un entretien préalable au licenciement en date du 11 mars 2021. La rupture de contrat en cours de période d’essai étant effective au 24 mars.
Sur la place de la mairie ce lundi matin, Christel Husson a pris la parole devant 80 personnes pour expliquer « l’illégalité de son licenciement » | PO-F. LB
Après une seconde manifestation de solidarité organisée devant le siège de l’ADPS44 à Nantes en début d’après-midi, une audience sur le cas de Christel Husson, qui conteste la légalité de son licenciement, a eu lieu au tribunal administratif de Nante