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FRANCE : Une pétition réclame le recensement des policiers et gendarmes violents !

Lydia Menez Elle

Le collectif Abandon de famille – Tolérance zéro et une douzaine d’associations réclament le recensement de policiers et gendarmes impliqués dans des affaires de violences intrafamiliales.

Stéphanie Lamy est co-fondatrice d’Abandon de famille – Tolérance zéro, un collectif de victimes de violences économiques faites aux femmes et aux enfants. Elle a lancé fin juillet, avec une douzaine d’associations, la pétition « pour un recensement des policiers et gendarmes violents envers les femmes et/ou enfants », qui a déjà atteint presque 24 000 signatures.  

ELLE. Pourquoi avoir lancé cette pétition ?  

Stéphanie Lamy. Nous avons été choqués, comme tout le monde, par les révélations du « Canard enchaîné ». Il y a un policier condamné pour violences conjugales qui a été maintenu en poste. Cette information a été occultée et pour nous, cela démontre vraiment une omerta au sein des forces de l’ordre. Quand notre collectif incite les victimes à porter plainte, on ne sait pas si on va les envoyer vers quelqu’un qui a lui-même déjà agressé. Et les auteurs de violences faites aux femmes ont tendance à minimiser la gravité des actes qu’ils ont commis, ils vont donc avoir une appréciation biaisée de la dangerosité des situations dans lesquelles certaines femmes qu’ils accueillent se trouvent.    

ELLE. Quelle est la responsabilité de l’État dans le suivi des policiers auteur de violences intrafamiliales ?  

S. L. L’État fourni l’outil que ces auteurs vont détourner pour cibler leurs victimes : l’arme de service, les moyens de surveillance, l’accès aux procédures, au système informatique… Et comme ce sont des outils fournis par l’État, l’agresseur va avoir le sentiment d’être la loi, et va se sentir légitimes dans les violences qu’il commet, comme le raconte Sophie Boutboul dans son livre. L’état devrait être doublement vigilant et vérifier comment ces outils sont utilisés dans la sphère privée. Or, il n’y a aucun suivi, notamment sur les armes de service, et on sait qu’elles sont parfois utilisées pour commettre des violences conjugales ou des féminicides.  

Aujourd’hui, on doit attendre une condamnation définitive pour retirer l’arme de service du policier : c’est un problème. Normalement, à partir du moment où il y a soupçon de conflits à la maison, ce policier ou ce gendarme ne devrait plus pouvoir emmener l’arme chez lui. Le port d’arme n’est pas un droit.   

ELLE. Quel est l’intérêt de recenser les policiers et gendarmes violents envers les femmes ou les enfants ?  

S. L. Le recensement n’est pas une solution miracle, mais c’est un bon début et un principe de précaution. Il permettrait de faire lumière sur l’ampleur du phénomène. Il permettrait également au service de se réorganiser, afin qu’il n’y ait plus de contact entre les accusés de violences conjugales et toutes les procédures qui concernent les victimes de ces violences. Il faudrait qu’il soit indépendant, pour savoir où se trouvent exactement les agresseurs, parce qu’on sait qu’ils occupent souvent des postes où ils peuvent assurer leur impunité et leur réputation. 

ELLE. Outre le recensement, que faudrait-il mettre en place ?  

S. L. On pourrait créer une procédure spécifique pour que ces violences soient réellement traitées au sein de la police et que les femmes n’aient pas peur de porter plainte. On pourrait également faciliter le signalement des violences conjugales de femmes de gendarmes ou de policiers. Obtenir la condamnation d’un policier pour violences conjugales est extrêmement compliqué. Celles qui se lancent dans ces batailles judiciaires sont très courageuses. Il y a des plaintes qui disparaissent, des témoignages qui disparaissent, elles sont traquées, surveillées, les collègues vont couvrir leurs potes… Le tout, c’est de trouver des solutions pour que les victimes et toutes celles qui viennent porter plainte soient protégées de ces hommes.   

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Cette entrée a été publiée le 8 août 2021 par dans ETAT POLICIER, FRANCE, PETITION, VIOLENCES POLICIERES.
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