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ALGERIE : L’ACTIVITÉ DES HÔPITAUX IMPACTÉE PAR LA PROTESTATION : Statut, Salaires, conditions de travail et d’accueil des patients en cause !


Professeurs, praticiens, paramédicaux ou encore fonctionnaires d’administration ont débrayé, dès les premières heures de la matinée du 04 novembre, n’assurant que le service minimum des urgences.

Paralysie dans les hôpitaux d’Alger. Les fonctionnaires du secteur de la santé ont organisé, hier 04 novembre, une journée de grève largement suivie, ponctuée par des sit-in, en réponse à l’appel au débrayage lancé par l’intersyndicale, à savoir le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat national des praticiens de la santé (SNPSP), ainsi que le Syndicat national des paramédicaux (SAP). Paramédicaux, médecins ou encore fonctionnaires de l’administration ont débrayé dès les premières heures de la matinée, n’assurant que le service minimum des urgences. 

À l’hôpital de Ben Aknoun, sur les hauteurs de la capitale, hormis les urgences où deux médecins assurent les soins d’urgence aux patients, tous les services ont été paralysés et les consultations interrompues. Fatah Belkadi, coordinateur des paramédicaux, promet que ce mouvement de grève, aujourd’hui, n’est que la première action, avant de passer la vitesse supérieure et de “durcir ce mouvement”, au cas où la tutelle s’entêterait dans son “indifférence” vis-à-vis des revendications “légitimes” des fonctionnaires, tous corps confondus, de la santé publique. “Nous avons trop patienté. La situation devient de plus en plus intenable, et en face, les autorités ne semblent pas pour autant prêtes à entendre nos revendications”, déplore Fatah Belkadi. 

Pour lui, la révision du statut du secteur est primordiale. “Nous demandons un statut particulier. Tout découle de cela. L’urgence maintenant, c’est de revoir ce statut qui n’est pas conforme aux exigences des métiers de la santé publique”, explique-t-il encore. Il ajoute que les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles le personnel de la santé exerce aujourd’hui sont “tout simplement insoutenables”. “Nos salaires ne nous assurent plus une vie décente. Avec, en outre, l’inflation qui a atteint des sommets, il n’est plus possible pour nous de mener une vie décente”, s’indigne-t-il. La grogne des hôpitaux n’est pas nouvelle en Algérie. Depuis quelques années, la santé publique a fait parler d’elle à plusieurs reprises. En 2018, un mouvement de grève inédit de plusieurs semaines a été lancé dans les structures de la santé, à travers le territoire national. 

Le Dr R. Mokrani a assuré, hier, que rien ou très peu, a été fait par les autorités depuis cette date. “Nous en sommes encore à formuler les mêmes revendications qu’en 2018. Notre situation n’a pas connu d’amélioration et la précarité qui touche le secteur reste toujours la même”, peste le médecin, dans son bureau, aux urgences de l’hôpital de Ben Aknoun. Même constat au CHU de Beni Messous où praticiens, médecins et fonctionnaires, tous corps confondus, ont, dès les premières heures de la matinée, répondu massivement à l’appel de la grève de l’intersyndicale. 

Au service de pédiatrie, les couloirs sont vides et les bureaux fermés. Ici, comme à Ben Aknoun, le sit-in n’a, toutefois, pas été tenu, en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale. Parmi les revendications mises en avant aujourd’hui, on note “la couverture à 100% de l’assurance totale pour le personnel de la santé, la prime de décès pour les familles des praticiens victimes de la pandémie, le versement de la prime Covid-19 (5e et 6e tranches) ou encore la bonification des cotisations à la retraite et la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle”. 

Les protestataires rencontrés sur place réclament, par ailleurs, l’amélioration du pouvoir d’achat qui a “subi une véritable dégringolade”, selon une infirmière, qui dit ne plus pouvoir boucler ses fins de mois. Une résidente en chirurgie pédiatrique pointe du doigt les conditions de travail déplorables dans les hôpitaux et le manque de moyens et de matériel qui rendent l’exercice de leur métier extrêmement difficile. 

“Il y a quelques jours encore, un patient muni d’un rendez-vous, n’a pas été pris en charge au bloc opératoire car nous n’avions pas d’eau. Cela est-il concevable ?!”, déplore le médecin résident, qui appelle la tutelle à se pencher sérieusement sur l’état de santé des infrastructures du secteur. 

Correspondant LIBERTE Algerie

LE PERSONNEL DE LA SANTÉ RÉPOND FAVORABLEMENT AU MOT D’ORDRE DE L’INTERSYNDICALE

Débrayage et sit-indans les hôpitaux à travers le pays


Le débrayage auquel a appelé l’intersyndicale du secteur de la santé pour la journée d’hier a été largement suivi par le corps médical dans différentes régions du pays. Outre l’organisation d’une grève, les professeurs, les praticiens et les infirmiers ont tenu des sit-in, comme cela était convenu, à l’intérieur de leurs établissements respectifs. Ainsi, à Sétif, une grande foule composée de professeurs et autres praticiens de rang magistral, des médecins généralistes et des paramédicaux ont organisé, dans la matinée, un rassemblement à l’entrée du CHU Saâdna-Mohamed-Abdennour du chef-lieu de wilaya, en réponse au mot d’ordre de l’intersyndicale. 

“Cela fait longtemps que nous n’avons pas vu une foule pareille participer à un sit-in des personnels du secteur de la santé. Je suis très satisfait et nous souhaitons que les responsables répondent favorablement à nos revendications”, nous dira le Pr Mohamed Hamadouche, président de la section locale du Syndicat des enseignants hospitalo-universitaires de Sétif. “Le personnel de la santé a payé un lourd tribut durant cette pandémie de Covid-19 qui n’est pas près de s’arrêter”, a tenu à dire à Liberté le Pr Hamadouche. Puis de renchérir : “Nos principales revendications sont, notamment, le virement régulier de la prime Covid-19, la bonification de la retraite, la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle pour le personnel de santé, l’assurance totale (100%) pour le personnel de santé, le versement d’un capital décès aux ayants droit des personnels de la santé victimes de la Covid-19 et l’amélioration des conditions de travail.”

À Jijel, les personnels de santé ont, eux aussi, observé, hier, des sit-in de protestation dans certains établissements hospitaliers. Leur mot d’ordre a porté sur des revendications socioprofessionnelles, notamment le règlement des tranches de la prime de la Covid-19 non payées, ainsi qu’un certain nombre de points retenus dans la plateforme de revendications rédigée par l’intersyndicale. Toutefois, certains ont tenu à dénoncer les examens retenus pour bénéficier d’un glissement catégoriel, appelant à leur annulation et exigeant une promotion automatique dans leur carrière professionnelle. “Pourquoi ces examens, alors qu’il ne me reste que quelques années pour partir en retraite ? Qu’ils tiennent d’abord leurs promesses, ces examens ne servent à rien, nous travaillons dans des conditions pénibles, c’est l’amélioration des conditions de travail qui doit primer”, fulmine, d’emblée, Brahim, un paramédical de l’EPH Bachir-Mentouri d’El-Milia, qui a pris part à ce sit-in. 

“Nous avons réitéré notre adhésion aux revendications de l’intersyndicale contenues dans la plateforme signée par les trois syndicats. Mais aujourd’hui, notre union est allée encore plus loin quand infirmiers et médecin se sont rassemblés pour que nos voix soient entendues. Nous travaillons dans les mêmes conditions et nous faisons face aux mêmes difficultés. L’union de l’intersyndicale nationale s’est manifestée, ici, à l’échelle locale”, lance, pour sa part, le coordinateur local du SNPSP. Ce dernier a indiqué que le corps médical de l’EPH Medjdoub-Taher a tenu un rassemblement similaire pour adhérer au même mot d’ordre de l’intersyndicale. À Oran également, médecins et paramédicaux ont organisé un sit-in à l’entrée du CHU d’Oran pour protester contre leurs conditions de travail et la dégradation continue du pouvoir d’achat face à l’effrayante hausse des prix à la consommation.

Adhérant pleinement aux revendications portées par le Snechu, le SNPSP et le SAP dans leur appel à la grève, les protestataires ont exhorté la tutelle à ne pas se détourner de “demandes légitimes et justifiées”. Il nous a, malheureusement, été impossible de joindre la Direction de la santé d’Oran pour une estimation du taux de participation au débrayage. Contrairement aux autres régions, le débrayage des professionnels de la santé publique de la wilaya de Béjaïa n’a pas vraiment impacté les activités médico-chirurgicales au niveau des structures sanitaires de la région.

Bien que cette journée de protestation ait été ponctuée par l’organisation, dans la matinée d’hier, de sit-in dans l’enceinte des établissements de la santé, la continuité des soins dans différents services hospitaliers a été assurée. En tout cas, c’est ce que nous avons constaté, hier, dans les structures relevant du centre hospitalo-universitaire (CHU) Khellil-Amrane de Béjaïa. Il y a lieu de signaler que des actions similaires ont été organisées, toujours dans la journée d’hier, dans différents établissements publics de santé de proximité (EPSP) de la wilaya de Béjaïa.

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Cette entrée a été publiée le 10 novembre 2021 par dans ALGERIE, CRISE SANITAIRE, CRISE SOCIALE, HÔPITAL, PERSONNELS.
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