La mobilisation était forte ce mardi 7 décembre devant l’hôtel du Département, à Orléans, pour tout le personnel du social et du médico-social ainsi que 200 soignantEs de l’Hôpital Daumaizon
« Invisibles » ? « Oubliés » ? C’est ainsi que le personnel du secteur social et médico-social se décrit à la suite de cette crise sanitaire. Ce mardi 7 décembre, ils étaient plus de 800 à s’être mobilisés devant l’hôtel du Département, pour manifester leur « ras-le-bol ». Ce mouvement de grève et de manifestation nationale a donc été bien suivi dans le Loiret. « Les travailleurs sociaux sont un peu les oubliés de cette crise sanitaire durant laquelle on a tous été sur le terrain. On s’est énormément investis », lance Valérie, qui travaille à l’Union départementale des associations familiales (UDAF). « Il y a aussi la problématique des salaires également. Ils sont gelés depuis vingt ans. On a tous des Bac + 3 et on est payés une misère. »
Cette manifestation a donc pour objectif une revalorisation salariale bien sûr mais ce mardi matin, on parlait d’une raison presque existentielle : « On a envie de dire qu’on existe. Le secteur sanitaire, du soin médical, est bien perçu (par l’opinion publique) parce que ça touche tout le monde. Les infirmières ont manifesté et ont eu énormément de reconnaissance. Nous, en tant que travailleurs sociaux, on touche les personnes handicapées, les personnes SDF, les personnes en grande difficulté… et on n’existe pas », souffle Valérie, qui avoue manifester pour la première fois depuis une vingtaine d’années.
Beaucoup de secteurs étaient représentés dans cette manifestation : « Oui, il y a les travailleurs sociaux qui s’occupent des personnes SDF, l’UDAF, les foyers d’hébergement, la protection de l’enfance. » « On est là, on existe. On veut être reconnus et se faire entendre », conclut-elle.
Le mardi 7 décembre sera une journée de grève nationale dans les secteurs social, médico-social et sanitaire.
Depuis de nombreuses années la maltraitance des personnes accueillies est de plus en plus présente touchant leur proche quand iels en ont.
Cette situation a aussi des répercutions sur les salarié.e.s qui composent avec le peu de moyens financier et humains alloués.
Depuis plusieurs semaines de nombreuses assemblées générales rejointes par les syndicats ont eu lieu afin d’organiser la journée du 7 !
Ce sont plus de 70 manifestations ou rassemblements prévus dans toute la France.
Une mobilisation forte est attendue, de nombreuses institutions seront certainement fermées.
Chose peu courante d’habitude !
Exclu.es du Ségur, salaire en berne depuis 20 ans, maltraitance quotidienne des résident.e.s, management agressif, bureaucratisation à outrance, perte de sens, tarification à l’acte (séraphin ph)…
Les employé.es du secteur social, médico-social et sanitaire n’en peuvent plus et entrent en lutte.
Un bras de fer est lancé contre un état anti-social et validiste (baisse de l’AAH, exclusions,…) et des patron.ne.s (Nexem) qui veulent détruire la convention collective !
En plus de déconsidérer les personnes accueillies.
Iels veulent réduire les travailleuse.r.s de ce secteur à de la main d’œuvre docile et peu qualifiée.
Nous appelons TOUS LES SALARIÉ-ES de nos secteurs à entrer en lutte pour des actions de protestations devant les grilles des établissements, et à rejoindre la manifestation :
Mardi 7 décembre ON LÂCHE RIEN
TOUTES et TOUS DANS LA RUE
Mardi 7 décembre Rassemblement à 13h30
Place Jean Macé en direction de la Préfecture.
Avec un sit-in allongé pour dénoncer que le gouvernement, les organisations patronales et nos employeurs tuent nos secteurs du social, médico-social et de la santé.
ON LÂCHE RIEN TOUTES et TOUS DANS LA RUE
Salaires en berne depuis 20 ans, travailleurs et travailleuses « essentiel-les » exclu-es du Ségur, menaces sur les conventions collectives CC 66-CHRS, conditions de travail difficiles, climat délétère…Assez !
Les salarié-es du secteur social et médico-social entrent en lutte.
A l’heure où Emmanuel Macron ose affirmer dons son allocution du 9 novembre 2021 que les soignants ont été augmentés de « 200 à 400 euros », la réalité de notre secteur est toute autre. Selon Castex, la transposition du Ségur de la santé dans le champs social et médico-social pour le personnel médical et paramédical serait aujourd’hui effective alors qu’aucun accord n’a encore été signé et qu’il ne peut donc s’appliquer. Pour les autres salarié-es de l’accompagnement, éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, assistants sociaux…le ministre assure que l’application du Ségur pour ces salarié-es là,serait conditionnée à la remise à plat de nos conventions collectives, trop obsolètes selon lui.
Bien évidemment, la convention collective unique,
telle que perçue par le ministre et nos patrons consisterait, soyons en sûr-Es à réchauffer la soupe qu’ils nous avaient déjà servit. Celle d’une convention unique de bas niveau, avec des salaires plus attractifs en début de carrière mais stagnants sur les fins de carrière, agrémentés selon les objectifs et les missions attendues par les employeurs. C’est ce qu’on appelle, le salaire au mérite. Cela marque la fin de la reconnaissance de nos diplômes, la déqualification de notre secteur et l’obligation de nous soumettre aux injonctions des patrons pour obtenir un salaire décent.
Rajoutons également, que les acquis conventionnels tels que les Congés supplémentaires, les jours de carence en cas de maladie, tout ce que nous avons acquis et maintenu par les luttes pourraient bien disparaitre. La crise sanitaire n’a fait que révéler l’état dans lequel se trouve le secteur social et médico-social.
Les salarié-es dit-Es essentiel-les quittent en masse les établissements du fait des salaires trop bas au regard des conditions de travail difficiles (horaires de travail contraignants, surcharge de travail, charge mentale, aggravation des troubles du comportement des résidents, bureaucratisation à outrance, perte de sens, management agressif…). Beaucoup partent en intérim, et préfèrent un statut précaire, car ils y sont mieux payés, n’ont plus les responsabilités des titulaires, et peuvent accommoder leurs horaires de travail selon leurs disponibilités. Ceci a un coût, financier et humain, et nos employeurs sont les premiers responsables de ce gaspillage car ils n’ont fait qu’accompagner les mesures gouvernementales sans Jamais les remettre en cause. Aujourd’hui, ils nous invitent à les rejoindre devant les préfectures pour réclamer l’aumône du Ségur, mais où étaient-ils pour réclamer plus de moyens, plus de conditions de travail décentes pour les salarié.Es. protester contre la mise en place de la tarification à l’activité du secteur (Seraphin PH) et le recours aux contrats à impact social de sociétés privées moyennant 6 % de retour à l’investissement ?
Nous exigeons la transposition du ségur de la santé pour toutes et tous les salarié-es du secteur, sans aucune distinction et sans chantage à la mise à plat de nos conventions collectives CC 66-CHRs et CC S1 . Nous avons toutes et tous été sollicité-es lors des confinements, des couvre-feux, parfois exposé-es aux dangers liés au covld-19 sans que les directions ne prennent la mesure des risques qu’ils nous ont fait encourir. Nous avons été épuisés, culpabilisés et instrumentalisés…