L’Épicerie solidaire pour les étudiants (Esope) doit être lancée en septembre 2022. Une forme plus modeste d’Esope est à l’étude en attendant… Mais peine à aboutir. Alors l’O’SEM continue ses distributions.
« On a eu des Kinder et des pâtes de fruits ! », jubile une jeune fille, qui ressort tout juste de la distribution de l’O’SEM (Orléans soutient les étudiants du monde) les bras chargés de paquets, ce samedi 5 mars.
Comme 294 étudiants ce jour-là, elle a bénéficié de l’aide d’urgence mise en place, depuis janvier 2021, pour soutenir les jeunes frappés par la crise sanitaire. La douzième distribution de produits d’hygiène et alimentaires.
La douzième et normalement la dernière organisée par l’O’SEM sur le campus. Du moins dans cette configuration. En effet, il est prévu que l’association passe le relais et que la prochaine distribution soit mise en place par l’Esope Orléans, l’Épicerie solidaire pour les étudiants.
Un local « superbement placé »
Il s’agira, dans un premier temps, d’une forme « plus modeste et transitoire » d’Esope, un « mini-Esope » en quelque sorte, en attendant l’épicerie définitive. Lucile Mollet, la présidente de l’O’SEM donne plus de détails sur la structure qui devrait être opérationnelle en septembre 2022 :
« La Mairie a trouvé un local, qu’elle va concéder sans loyer. Il est superbement placé pour les étudiants. Juste à côté de l’Espace Olympe-de-Gouges. Mais il nécessite des travaux. Que la collectivité et du mécénat doivent financer. »
Une assemblée générale constitutive s’est tenue en novembre. Elle a élu un bureau chargé de suivre ce chantier. « Celui-ci vient de commencer et devrait s’achever fin juin pour une ouverture à la rentrée », annonce Lucile Mollet.
Mais parce que la solidarité ne peut pas s’interrompre, en attendant le futur site de distribution, un local transitoire, avec un lieu de stockage, doit donc être trouvé. Ce qui n’est visiblement pas sans poser problème. La difficulté de se réunir, à cause du Covid, est l’un des freins à l’aboutissement de ce projet. « À ce jour, malgré les efforts déployés, il n’y a eu aucune avancée concrète en ce qui concerne la mini-épicerie solidaire Esope ».
L’O’SEM a hâte de renouer avec ses « missions premières »
Or, tant que cette « mini-Esope » n’est pas sur les rails et face à l’affluence des dernières distributions, l’O’SEM ne se voit pas arrêter son aide. Il n’empêche qu’elle espère qu’une solution sera rapidement trouvée afin de pouvoir « sortir de l’urgence et renouer avec ses missions initiales ». Missions que sont les parrainages, l’accompagnement des étudiants réfugiés, l’organisation d’actions culturelles et sportives. « Autant de choses que nous avons dû mettre entre parenthèses pour nous occuper de l’organisation des distributions », souligne la présidente d’O’SEM.
« Ça va m’aider à survivre »
Si elle a donc hâte de passer le relais, l’association entend bien, dans un premier temps, accompagner l’Esope : « Nous avons organisé douze distributions. On a l’habitude. On a proposé notre aide pour le début. »
Rodées, les distributions et les bénévoles le sont, en effet. Ce samedi, force est de constater que, malheureusement, les étudiants sont encore très nombreux à avoir besoin de ce qui devait être un coup de pouce éphémère, pour sortir de la crise sanitaire.
Sarah vient pour la première fois. Elle est arrivée d’Algérie en septembre. C’est le bureau des étudiants qui l’a dirigée vers le dispositif.
« Je suis contente. J’ai des vêtements, un drap et des trucs à manger. C’est comme faire ses courses gratuitement. Ça va m’aider à survivre. »
Les chocolats (« Nous avons eu un énorme don grâce aux Mains tendues ») sont la cerise sur le gâteau.
EN CHIFFRES. Depuis la rentrée 2021, plus de 600 étudiants ont bénéficié d’un panier d’urgence lors d’au moins une distribution.
Blandine Lamorisse La République du Centre