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Orléans : Tenneco, ex Fédéral Mogul, va fermer son usine sur le quartier de la Source

L’annonce a été faite au coeur de l’été : le sous-traitant automobile, Tenneco, va fermer son site d’Orléans-La Source. L’usine, qui fabrique des soupapes de moteurs, compte 80 salariés. Depuis deux jours, une grande partie d’entre eux a débrayé pour réclamer de meilleures indemnités de départ.

A l’usine Tenneco d’Orléans-la-Source, les salariés le savent : ils ne pourront pas pousser la direction du groupe américain à revenir sur sa décision. L’usine orléanaise, qui sous traite essentiellement pour le constructeur Renault,  n’est semble-il « plus assez rentable ». Il y a la concurrence chinoise sur le même créneau et le fait aussi qu’elle fabrique des pièces uniquement pour des moteurs thermiques quand l’avenir est aux voitures électriques. 

Des reclassements à Saint-Jean-de-la-Ruelle ?

Un PSE, un plan de sauvegarde de l’emploi, a été donc présenté aux représentants du personnel : 73 emplois sont en jeu. Des propositions ont déjà été faites pour reclasser quelques salariés sur l’autre usine du groupe, à Saint -Jean-de-la-Ruelle. Mais ce serait seulement en intérim. Selon un délégué syndical,  « personne ne croit à ces solutions et personne n’a plus envie non plus de travailler dans ce secteur en crise ». 

Le site d’Orléans, qui fabrique des soupapes et des poussoirs pour l’automobile a compté jusqu’à 400 salariés et connaît des difficultés depuis plusieurs années. Mais le groupe Tenneco assurait qu’il y aurait du travail jusqu’en 2035 – date théorique de la fin des voitures thermiques neuves. L’annonce d’une fermeture de l’usine dès la fin de l’année a donc été un choc.

Des discussions sur le montant des indemnités pour seules perspectives ?

Depuis mercredi, des discussions ont commencé avec la direction sur le montant des indemnités de départ. Mais, pour l’instant, ces négociations n’ont pas abouti. Les salariés pourraient donc encore maintenir leur piquet de grève. 

« On veut que les salariés puissent partir dignement et soient reconnus à la hauteur de leur investissement au travail toutes ces années : aujourd’hui, il y a un certain écœurement par rapport à ce que propose jusqu’à présent la direction« , conclut Patrice Tarigt, le secrétaire CFDT du CSE. Les discussions dans le cadre du PSE doivent s’achever le 14 octobre.

L’entreprise, spécialisée dans les soupapes et poussoirs, travaille pour les constructeurs automobiles et voit ses commandes péricliter : 73 salariés doivent être licenciés.

Près de 90% des 73 salariés de Tenneco Orléans sont en grève depuis mercredi dernier. Avenue Buffon, à La Source, ils étaient réunis, ce mardi 13 septembre au matin, à l’entrée de l’usine, qui ne s’appelle plus Federal Mogul depuis que Tenneco a acquis le groupe en 2018.

90% : un chiffre avancé par José Fernandez, délégué syndical CFDT et Patrice Taright, secrétaire du comité social et économique, CFDT également.

Leur entreprise de sous-traitance automobile va fermer à la fin de l’année, comme cela leur a été annoncé, début juillet. Le service communication du groupe reconnaît, par écrit, « la situation difficile » ainsi que le « dialogue permanent et de bonne qualité avec les représentants du personnel » et reconnaît que « 73 licenciements sont annoncés en l’absence de repreneur et de solutions internes ».

Ces derniers négocient afin d’obtenir des indemnités supralégales plus élevées que celle qui leur est proposée, visant les 30.000 euros plus 2.000 euros par année d’ancienneté pour tous, dès la première année. C’est sur les 2.000 euros que la discussion achoppait, ce 13 septembre au matin.

Quant à savoir si des reclassements pourraient se faire, notamment dans l’usine Tenneco de Saint-Jean-de-la-Ruelle, la situation actuelle de l’automobile les pousse à la prudence. « Nous subissons un gros ralentissement depuis trois ans« .

La production est à l’arrêt depuis mercredi, selon la CFDT.

Depuis la crise du Covid, les ventes automobiles ne se sont pas relevées, le diesel ne cesse de perdre des parts de marché, et les pénuries de composants électriques ralentissent les commandes de la part des constructeurs. Tenneco Orléans travaille principalement pour Renault, mais aussi Stellantis et d’autres.

L’usine fabriquait, voilà une dizaine d’années, jusqu’à 30 millions de soupapes et poussoirs par an, pour les moteurs thermiques et notamment diesel, selon les deux syndicalistes. Un chiffre qui serait tombé à 12 millions l’an passé, pour un chiffre d’affaires qui aurait également chuté, selon eux, en quelques années, de 40 à 10 millions d’euros pour le site orléanais.

Reste que Tenneco, un groupe américain de 78.000 salariés, a sans doute aussi d’autres objectifs, d’économie d’échelle entre autres. Une grande partie de la production orléanaise partira en République tchèque, ainsi qu’en Thaïlande et en France. Une autre usine, en Allemagne, doit également fermer.

Une décision choc pour les salariés « dont la moyenne d’âge est de 48 ans et l’ancienneté de 22 ans en moyenne », souligne José Fernandez. « Ils savent qu’ils ne retrouveront pas de travail dans l’automobile… »

Les raisons de la fermeture selon Tenneco
 

Tenneco nous a répondu par écrit sur les raisons de la fermeture :
« L’annonce de ce projet est la conséquence d’un positionnement du site sur un marché surcapacitaire et s’inscrit dans le cadre d’un effort global visant à consolider le réseau de fabrication de soupapes automobiles en Europe.
« La demande pour les produits fabriqués sur le site de La Source est en baisse depuis 2014. Ce projet est le résultat de plusieurs facteurs :
* baisse significative de la demande sur le marché de la soupape monométallique ;
* baisse de la demande de soupapes pour motorisations diesel ;
* réduction du nombre moyen de cylindres par moteur et baisse constante des immatriculations d’automobiles neuves depuis 2019 (-20% en Europe entre mars 2022 et mars 2021) ;
* surcapacité mondiale de fabrication de soupapes ;
* constitution par des concurrents chinois et indiens de capacités substantielles de production de soupapes automobiles ;
* incapacité de l’usine à conquérir de nouveaux marchés en raison de la forte pression concurrentielle sur les prix.

« De nouveaux contrats, cruciaux pour la survie à plus long terme de l’usine, n’ont pas été attribués à un niveau permettant de soutenir une activité financièrement viable. L’usine fonctionne à perte depuis 2019. Pour compenser les baisses de volume de ces dernières années, les effectifs de La Source ont été réduits par la réduction des contrats temporaires et les nombreux départs naturels de salariés. La pression sur les prix due à la surcapacité du marché et à la concurrence de pays à bas coûts – rendent de plus en plus difficile le redressement de l’activité. »

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