Pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat, les répercussions de la crise énergétique, la réforme de l’assurance chômage… plusieurs syndicats ont appelé à la grève ce jeudi 29 septembre. Des manifestations étaient organisées ce matin dans le Loiret. Elles ont réuni prés de 1.500 personnes.
Ce jeudi 29 septembre, à l’appel des syndicats, un mouvement social national pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat, la hausse du prix de l’énergie ou encore la réforme de l’assurance chômage est organisé.
Dans le Loiret, à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires et Unef, le mouvement touchera de nombreux secteurs.
Cinq manifestations étaient au programme ce jeudi matin, àOrléans, Montargis, Gien, Pithiviers et Beaugency.
A Pithiviers, où la manifestation vient de s’achever,Jessica, Sylvana Vincent et Sophie, quatre salariés chez Brossard, témoignent. « Beaucoup d’anciens nous ont dit que ce n’est plus ce que c’était, indique Jessica en parlant de l’augmentation des salaires. Auparavant, ils étaient augmenté à hauteur de 3 % par an. Maintenant ce n’est plus le cas ».
A Orléans, parmi les manifestants, il y a Sandro Tallu, professeur en lettres histoire au lycée Godier Brezka : « Nous revendiquons surtout une augmentation des salaires, bloqué depuis de nombreuses années, mais aussi pour les retraites, les chômeurs, tous les acteurs du monde du travail qui voient leurs revenus baisser ».
L’enseignant pointe aussiles conditions de travail : « Il y a une baisse des moyens dans l’Education Nationale. Dans les lycées, les classes sont surchargées, on a des enseignants plus flexible et précaires »
A Montargis, dans le cortège, de nombreux enseignants sont inquiets de la précarisation croissante de jeunes collègues. « Aujourd’hui, ça coûte trop cher d’aller travailler à l’autre bout du département pour certains. Au vu de la situation économique, il faut des revalorisations. Ce n’est pas normal que des enseignants ne puissent pas se chauffer ! « , dénonce Laurianne Delaporte, co-secretaire départementale du Snuipp-Fsu.
A Pithiviers, le lieu de rassemblement était devant l’hôpital. Le cortège s’est élancé un peu avant 11 heures. Une quarantaine de salariés de différents secteurs d’activité ont répondu à l’appel national de la CGT.
Estelle Calzada, secrétaire générale de l’Union des syndicats des retraités et de la CGT au niveau départemental a pris la parole : » A Pithiviers, c’est une première manifestation qui n’était pas arrivée depuis longtemps. On voudrait que nos 10 mesures d’urgence soient prises en compte notamment l’augmentation des salaires et des pensions des retraités, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’allocation pour les étudiants… ». Le cortège est parti de l’hôpital pour défiler en direction du mail ouest, la rue de la Couronne et sur la place du Martroi. La manifestation devrat prendre fin devant la préfecture.
A Orléans, le cortège, qui réuni près de 1.500 personnes, a fait une halte devant un magasin Camaieu. Hier, l’enseigne de prêt-à porter nordiste a été mise en liquidation, deux ans après sa reprise et moins de deux mois après son placement en redressement judiciaire. Les 511 magasins seront fermés et les 2.600 emplois supprimés.
A Orléans, les différents syndicats, CGT, SUD,FSU sont représentés ainsi que diverses professions, cheminot, éducation nationale ainsi que les secteurs de la santé et de l’industrie.
Pascal Sudre, responsable de la CGT dans le Loiret, estime que « cela fait longtemps que l’on a pas vu un tel mouvement de toutes les professions ».
Quant à Bruno Vergnier délégué syndical chez Enedis, il reclame » une augmentation de salaire qui s’aligne sur l’inflation, de 4,5% alors qu’Enedis nous propose 1,5% ».
François Dufranne, délégué CGT de chez Duralex est aussi dans la rue : « Aujourd’hui pour les retraites, pour des métiers comme les nôtres travailler jusqu’à 65 ans c’est un risque de finir avec un handicap ».
Gien, la manifestation, qui a réuni 120 personnes est déjà terminée.
A Orléans, les premiers manifestants sont réunis sur le parvis de la cathédrale. Le cortège partira à 11 heures.Les manifestants sont réunis sur le parvis de la cathédrale.
Les salariés de l’entreprise Duralex participent à la manifestation.
A Gien, 120 manifestants sont réunis sur la place Jean-Jaurès de Gien. Chose devenue moins courante dans la cité d’Anne de Beaujeu au cours de ces dernières années, les personnes mobilisées vont défiler dans les rues.Parmi eux, Muriel Dion représente, en tant qu’élue du personnel, le syndicat SNUipp-FSU. La directrice de l’école de Bonny-sur-Loire est « là pour deux raisons : l’augmentation des salaires de 3,5% insuffisante et qui ne répond pas au gel du point d’indice, et pour ce qui couve sur les retraites ».
L’enseignante n’est pas convaincue par l’arrivée de Pap Ndiaye à la tête de son ministère de tutelle. « C’est un homme qui considère les enseignants, mais sous un gouvernement Macron, souligne-t-elle. On sent un ministre complètement muselé. L’homme est sûrement très bien, mais il oeuvre dans un gouvernement qui a une ligne. »
Exerçant sa vocation depuis 20 ans, Muriel Dion en a vu son évolution, et pas dans le bon sens. « Avant, le métier était un peu plus léger avec moins d’injonctions administratives et ministérielles, décrit-elle. Aujourd’hui, nous devons traiter une tonne de paperasse administrative pour répondre aux demandes du ministère pour leurs chiffres. » Elle cite un exemple parmi tant d’autres : « Un jour, il a fallu faire remonter impérativement dans la journée le nombre de capteurs de CO2 et leur emplacement exact dans l’école, souffle-t-elle. Si c’était dans la journée, ça veut dire qu’il s’agissait d’une demande du ministère. Mais ça n’a rien à voir avec notre métier ! Notre métier, c’est avoir affaire à des parents parfois dans des situations économiques et sociales compliquées. C’est s’occuper d’enfants parfois déconnectés de l’école. Là, on est éloignés des réalités du quotidien… »
Le cortège fait le actuellement le tour du centre-ville. Partis de la place Jaurès, les manifestants ont longé les quais. Ils remontent à présent la rue Victor-Hugo et devraient faire demi-tour à partir du rond-point Vercingétorix pour rejoindre les quais.