Stéphanie Rist, était rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, passé avec l’utilisation de l’article 49-3 le 27 octobre. Photo Ph.A. © La République du Centre
L’élue, par ailleurs médecin, souhaite développer la délégation de tâches pour alléger la charge des généralistes.
Stéphanie Rist devra se montrer persuasive, le 21 novembre, en commission et surtout, la semaine du 29 novembre, dans l’hémicycle pour défendre sa proposition de loi destinée à favoriser l’accès aux soins. Car, dans son texte, qu’elle a voulu court pour ouvrir la porte à des amendements, elle souhaite favoriser la délégation de tâches, en particulier celles, réservées jusqu’ici aux généralistes. Et, on l’a vu par exemple lors de l’autorisation donnée aux pharmaciens de vacciner sans prescription médicale, le sujet est sensible.
« Je pense que les médecins craignent une moins bonne prise en charge du patient si on leur retire des actes qu’on confie à d’autres. »STÉPHANIE RIST (Députée Renaissance du Loiret)
Développer la fonction d’infirmier de pratique avancée ou comment remplacer les médecins manquants !
La parlementaire compte, dans sa proposition de loi, développer la fonction d’infirmier de pratique avancée (IPA) (la formation existe depuis 2018, 700 professionnels de santé obtiennent cette qualification chaque année en France).
Ces IPA pourraient, en étant intégrés à une communauté professionnelle territoriale de santé ou à une maison de santé pluridisciplinaire, prescrire, en autonomie, des traitements pour des pathologies bénignes comme un rhume, une gastro – « Le cadre reste à définir », indique la parlementaire –… Sans être supervisé par un médecin. La MSP Liliane-Coupez, à Orléans, a déjà recours à une IPA.
« Nous avons un retard de plus de 20 ans sur les États-Unis dans la délégation de tâches », constate l’élue, selon qui il n’a pas été constaté de dégradation de la prise en charge des patients. Le cadre des compétences doit être défini et il est entendu que l’IPA passe le relais au médecin lorsqu’il est dépassé..
Comme aux Etats Unis bientôt plus du tout de sécurité Sociale ? C’est bien le dernier pays à prendre en exemple pour le santé pour toutes et tous !
Dans l’incapacité de remplacer la manque de médecins généralistes en ville et spécialistes en ville et à l’Hôpital le pouvoir déqualifie les actes de santé ce qui à terme rentre aussi dans la dégradation des soins pour les patientEs !
Des réticences attendues
Stéphanie Rist s’attend à une opposition des médecins, qui, de leur côté, n’auront dans leur salle d’attente que des cas nécessitant des consultations plus longues, demandant plus d’attention. « Je comprends. Quand j’exerçais, j’aimais bien avoir aussi des consultations plus légères au cours de la journée », indique l’élue. C’est pourquoi elle considère qu’en retour, il serait juste que les généralistes réclament une tarification plus élevée de la consultation. Car pour les cas les plus difficiles, « 25 euros, ce n’est clairement pas assez ».
Kiné, orthophoniste, dentiste
L’élue souhaite aussi permettre aux patients d’avoir accès directement au kinésithérapeute ou à l’orthophoniste sans avoir besoin de la prescription d’un médecin généraliste. Ces deux professions de santé, qui demandent une formation poussée, peuvent juger eux-mêmes de la nature de l’opportunité de la prise en charge, le nombre de séances… estime Stéphanie Rist.
Enfin, dans le même texte, la députée souhaite créer un statut d’ »assistant dentaire de niveau 2″. Celui-ci pourrait accomplir quelques actes élémentaires comme le détartrage des dents par exemple.