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Grand Projet Inutile : La Métropole d’Orléans a dévoilé le coût global de son grand complexe événementiel CO’Met !

En conseil métropolitain, ce jeudi 26 janvier 2023, Charles-Eric Lemaignen, vice-président de la Métropole en charge des grands équipements, a détaillé le coût global de CO’Met : 160,4 millions d’euros.

160,4 millions d’euros hors taxes. Voilà le coût global révélé – et assumé « en toute transparence » – par la Métropole d’Orléans, ce jeudi soir en conseil métropolitain, de l’ensemble du complexe sportif et événementiel CO’Met.

Un chiffre qui, dans le détail, se décompose en plusieurs parties. 141,8 millions d’euros (* Tous les chiffres sont exprimés hors taxes) concernent le marché global de performance, auxquels s’ajoutent 2,5 millions pour les prestations intellectuelles, 7,6 millions pour les investissements d’accessibilité, et 8,5 millions pour des investissements de délégation de service public et digitaux. 

Le marché global de performance : 141,8 millions d’euros

« Notifié au départ à 110,6 millions d’euros, il s’élève aujourd’hui à 141 millions, soit une augmentation de 31,2 millions », a détaillé Charles-Eric Lemaignen, vice-président de la Métropole.

Cette évolution est justifiée par « des révisions de prix contractuelles liées à la conjoncture récente, beaucoup plus importantes que ce qui avait été prévu par l’audit de 2020. Elles sont aujourd’hui de 13 millions d’euros au lieu des 5,5 millions estimés en 2020. Et c’était un élément contractuel non négociable. »

Elle est aussi liée à des « modifications de programme après la notification, qui ont engendré des surcoûts » : le passage de l’Arena de 8.000 à 10.000 places (11,5 millions d’euros), l’auditorium symphonique (3,6 millions d’euros) et une Arena pour les sports et les spectacles (7,7 millions d’euros).

Enfin, deux avenants ont été pris pour « des prestations qui manquaient », mais nécessaires afin de répondre à « beaucoup de demandes commerciales que nous avions » (respectivement 3,4 millions et 0,96 million) : des équipements pour produire des repas, des friteries, des toilettes au rez-de-chaussée de l’Arena, des rideaux de jauge, le mother grill pour accrocher des éléments de scène…

« Attention, le montant de ces surcoûts ne correspond pas à la somme des avenants signés par le maître d’ouvrage, a précisé Charles-Eric Lemaignen. En effet, le premier avenant, qui intègre les 11,5 millions du passage de 8 à 10.000 places et les 3,6 millions de l’auditorium symphonique, n’est que de 7,5 millions, car des prestations indispensables, comme l’aménagement du parvis et la construction des deux parkings ont été sortis du marché global de performance pour être pris en charge directement par la Métropole. Il faut donc, au-delà du seul marché global de performance, prendre en compte les investissements directement liés à CO’Met et financés directement par la Métropole ».

Définir le périmètre exact de CO’Met

« Le coût global de CO’Met peut varier en fonction du périmètre que l’on retient », a tenu à préciser Charles-Eric Lemaignen. « Certains investissements sont incontestablement liés à CO’Met et doivent être comptabilisés, comme les parkings ou les deux voies nouvelles pour accéder et sortir du parking des Montées. Pour d’autres, c’est beaucoup moins évident. Les travaux du Zénith, eux, auraient dû être faits, de toute façon. Le carrefour de Verdun, ce n’est pas CO’Met ! les travaux du Zénith. Ni les aménagements de Chapit’O. »

Alors, quels travaux prendre en compte ?

Prestations intellectuelles : 2,5 millions
Investissements d’accessibilité : 7,6 millions

« Les études et prestations intellectuelles (assurances, indemnités pour les offres non retenues), pour 2,5 millions d’euros ».

Mais aussi tout ce qui concerne l’accessibilité : « Dans le marché global de performance initial, ne figure pas la station de tram (6,4 millions) ni les travaux concernant Chapit’O (5,4 millions hors locations et village forain). En revanche, y figurait la voie nouvelle d’accès au parking des Montées, le parvis et les deux parkings. Nous y avons rajouté la voie nord de sortie vers la RD 2020 (1 million) et l’accessibilité vélo (420.000 euros). Le total représente 7,6 millions. »

Investissements de délégation de service public et équipements digitaux : 8,5 millions

Les travaux dans le cadre de la délégation de service public sont également à prendre en compte. « Après négociation, la contribution moyenne annuelle est de 1,2 million d’euros, et les investissements pris directement par GL Events seront de 1,3 million d’euros. »

Enfin, des investissements sur les équipements digitaux et numériques ont aussi dû être réalisés, car « ce qui avait été prévu ne correspondait pas à l’ambition d’un projet numérique 3.0. Il a fallu prendre en compte une somme qui sera, in fine, de 4,8 millions d’euros en particulier pour la couverture Wifi et 4G/5G. »

Des économies ?

Pour finir, Charles-Eric Lemaignen a admis que le coût global de CO’Met représentait environ 160 millions d’euros. Mais il a tenu à nuancer : « Le surcoût global, au titre de la délégation de service public et du digital, de 8,5 millions, est en fait largement financé par le fait qu’on dépense chaque année 1,3 million d’euros de moins pendant neuf ans, que ce qui était prévu. Et donc ces 10 millions supplémentaires, ils sont en fait financés par cette économie. »

« Et quelles sont les recettes ?, a-t-il poursuivi. On a eu des subventions. Le conseil départemental du Loiret a fait un effort exceptionnel avec 26 millions d’euros de subventions ; la Région Centre-Val de Loire, 9,4 millions ; et l’État, au titre du CNDS en particulier, 6,4 millions d’euros. »

« On tourne sur un investissement total de 160 millions d’euros, dont 10 millions financés par une économie de fonctionnement. Et puis c’est tout ! », a-t-il conclu, déclenchant les rires de l’assemblée.

Quelques réactions du Conseil métropolitain

Maryvonne Hautin (maire de Saran, opposition) : « C’est marrant, quand j’écoute Charles-Eric, il essaierait presque de nous convaincre qu’il a fait des économies… Mais ce que je me demande, c’est qu’adviendra-t-il de Chapit’O ? Qu’est-ce qu’on va en faire ? Aujourd’hui on n’y monte ni n’y démonte plus rien. Quant à CO’Met, c’est une prestation haut de gamme, est-ce qu’on en avait les moyens ? Je rappelle que nous n’avions pas voté pour. »

Jean-Philippe Grand (opposition) : « On a un équipement qui aujourd’hui fonctionne, je présume et j’espère qu’il va bien fonctionner. Mais quel est son avenir ? Est-ce que comme d’autres grands équipements, il pourrait accueillir, au-delà de l’équipe fanion, l’OLB, des clubs supports, comme l’OLB-A, ou d’autres événements sportifs amateurs, afin qu’il soit vivant et qu’on l’utilise au maximum de ses possibilités, pas uniquement pour quelques événements sportifs et culturels ? »

Mathieu Schlesinger (maire d’Olivet, premier vice-président et président délégué, transition énergétique…) : « Je salue cet exercice de transparence. D’autres grands projets pourraient le mériter. C’est une leçon pour l’avenir. Quand on voit l’écart entre le projet initial et l’arrivée… Ce n’est plus du tout le même projet. Parfois il faut savoir ne pas se précipiter, aller au bout de l’expression du besoin, de l’évaluation, du sourcing. On est peut-être allé un peu vite à l’époque. »

Romain Roy (vice président aux transports et déplacements) : « Il ne faut pas oublier le pouvoir de l’économie qui va être attirée sur le territoire. Et si nous devions le faire aujourd’hui, cela coûterait entre 250 et 300 millions d’euros. Peut-être que dans la précipitation, la Métropole s’est offert un équipement qu’on n’aurait pas pu avoir aujourd’hui. Moi, j’en suis très fier. Quant aux transports, ils ont bien fonctionné pour le premier grand événement. »

Christophe Chaillou (maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle, ancien président de la Métropole) : « Le temps passe et efface un certain nombre de débats qui ont eu lieu, de nombreuses polémiques… Celles et ceux qui l’ont porté doivent être fiers de recueillir autant d’approbation. Je salue l’investissement de Charles-Eric Lemaignen. Beaucoup de polémiques auraient été évitées si on avait dit dès le début que cela coûterait beaucoup. »

Ghislaine Kounowski (opposition) : « C’est construit, c’est là, et ça structure notre territoire. Il va y avoir de grands événements, mais comment va-t-on loger les gens, les hébergements, les hôtels ? Il n’y en a pas beaucoup à proximité. »

Luc Milliat (maire de Boigny-sur-Bionne et conseiller délégué à l’aménagement économique, parcs d’activités, pépinières d’entreprises…) : « Le problème de l’hôtellerie, on y réfléchit depuis belle lurette ! Mais les hôteliers viennent quand ils ont la certitude que l’objet sera beau. Maintenant, ils sont pressés de déposer leurs permis de construire. Et déjà deux ou trois sont en cours. On a parlé du coût, mais combien ça va rapporter ? Aujourd’hui Orléans n’est pas sur la carte de la météo. Mais avec CO’Met, ça fera rayonner la métropole, on sera mis en avant. Ça va apporter de l’économie, de la notoriété, du monde, des entreprises, des universités… »

Michel Martin (vice-président aux finances, affaires juridiques et moyens généraux) : « On sait maintenant qu’on peut faire un grand investissement tous les dix ans : il y a eu la première ligne de tram en 2000, la deuxième ligne en 2012, CO’Met fin 2022… On n’a pas augmenté la fiscalité, la dette n’a pas doublé. La Métropole que nous avons en gestion a une richesse phénoménale. »

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Cette entrée a été publiée le 28 janvier 2023 par dans CRISE SOCIALE, ETAT POLICIER, FRANCE, GRAND PROJET INUTILE, ORLEANS AGGLOMERATION.
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